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PARTIE III
Mille et une nuits à
LC
1997
Janvier (1er). Mais mon
état de santé m'a gâché la soirée. J'ai eu du mal à boire et je n'ai
pas apprécié grand chose comme j'aurai du. A la boite, la copine de
Steffy était canon, mais je n'avais qu'une envie, me coucher.
Aujourd'hui repas de famille. Malgré ma grippe, j'y assiste
normalement. Pour une fois, je n'ai pas bu la veille. Je ne vais pas
rentrer tout de suite à Dijon. Il faut que je me remette sur pied, ma
voiture aussi.
Janvier (7). Je vais voir
Steffy à Roanne.
Janvier (11). Mon anniversaire
tombant un samedi, c'est la grosse fête. Dire qu'il y a un an, à
dix-huit heures, je rencontrais Hélène. J'y pense comme si c'était
hier. Pierrette, Steffy et les autres m'aident à oublier.
Janvier (13). Retour à Dijon
avec une pause à Beaune. Je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter,
toujours de passage. Je suis en train de réfléchir si je ne vais
contacter le club franco-allemand pour savoir s'ils veulent de moi pour
leur émission de radio, puisqu'ils en font une aussi. Du moins ils en
faisaient une l'an dernier. Il faut que je me renseigne. J'écris une
mouture de texte sur une fille aperçue dans un bus. Une fille assise
devant moi, habillée tout en bleu.
Janvier (14). Je téléphone à
des Allemandes qui s'occupaient l'an dernier de la radio. C'est flou.
Janvier (15). Je prends contact
avec une association qui organise du covoiturage. Histoire de faire
chuter mes frais. Mais il faut que je récupère ma voiture. Le train me
coûte trop cher.
Janvier (18). Retour au bled.
Je ne pense pas revenir à Dijon avant un petit bout de temps. Stef aura
la paix. Nous n'avons pas les mêmes fréquentations, le même biorythme,
les mêmes goûts. Je regrette d'avoir pris un logement avec elle, même
si ce n'est pas de sa faute : je crois que je ne peux pas vivre, pour
l'instant, avec quelqu'un. J'ai été habitué à être seul chez moi. Je me
renseigne pour adhérer à l'association qui s'occupe de la restauration
de la chapelle Sainte-Avoye, qui se trouve en face de chez moi.
Janvier (21). Je vais voir la
secrétaire de l'association pour la restauration de la chapelle
Sainte-Avoye. Très contente de voir que des jeunes s'intéressent à la
chapelle. J'y reste des heures à l'écouter me raconter l'histoire de la
chapelle, de l'association, et d'autres petites histoires des notables
locaux, d'hier et d'aujourd'hui.
Janvier (23). La copine de
Lucien m'envoie sa nouvelle adresse.
Janvier (25). Je vais voir la
comtesse pour lui parler de mon idée de créer une galerie d'art à LC.
Janvier (27). Je marche dans
les rues de LC pour m'aérer les neurones. Alors que mes parents ont des
invités, je mange en vitesse pour suivre un moyen Portugal - France.
Nous gagnons encore une fois. A la mi-temps je fume une Benson à la
fenêtre de ma chambre, comme j'en fume une après le repas de midi, et
une après le dîner. Je scrute le bout de la rue en pensant à deux âmes
de la ville.
Janvier (30). Je fais du vélo,
profitant qu'il ne fait pas trop froid.
Janvier (31). Je reçois une
lettre du Japon. C'est forcement l'étudiant japonais rencontré l'été
dernier à la fac.
Février (3). Il y a un peu de
neige et comme elle est très rare par ces latitudes, je coure sortir
mes skis. Enfin, ma luge. Le ski, façon de parler, marcher dans la
poudreuse, le long du lac, ça me suffit. De toute façon, je ne ferai
plus jamais de ski à cause de mon genou.
Février (4). Je vais voir les
annonces à la permanence pour l'emploi du bled. Je ne pense pas
retourner à Dijon avant début mars. Je suis trop bien ici, pour me
remettre en question. Je n'ai plus grand chose à faire à Dijon.
Février (10). Je vais à
l'agence pour l'emploi de Roanne, accompagnée Steffy. C'est la première
fois que je sors de LC depuis le 18 janvier. Jamais je n'étais resté si
longtemps ici sans bouger.
Février (13). Je réfléchis à ce
que je veux faire comme emploi, après mon rendez-vous avec une
conseillère, hier. Je vais chez Monique. Elle me donne une vidéo de la
chapelle. J'adhère à l'association.
Février (16). Pour éliminer les
toxines de la soirée d'hier chez ma bande, nous faisons une escalade à
la Corne d'Artus.
Février (18). Roanne, toujours
les mêmes personnes à voir, les mêmes choses à faire.
Février (24). Je fais du sport
ces derniers jours. Du VTT sur les petites routes, sinueuses et
accidentées de ma campagne, je vais courir aussi à l'air de loisir.
Toujours rien en vue au niveau du boulot. Je ne sais ce que je veux
faire. Je passe mes journées à lire, à me renseigner sur le marché de
l'emploi.
Mars (3). Je suis de retour à
Dijon. Je revois le peu de personne que j'ai à revoir. Je vais à la
radio pour prendre des disques. Je me sers, pour compenser la perte du
premier album d'Oasis.
Mars (7). Je fais ma première
course de covoiturage. Une étudiante que je dois ramener à Mâcon. Ca me
fait un petit détour.
Mars (14). J'ai repris
certaines habitudes maintenant que je suis plus souvent ici qu'à Dijon.
Je vois l'antiquaire, je marche dans les rues du bled. Je reprends goût
pour la boite. Pourquoi ai-je pris un appartement avec Stef ou plus
simplement, pourquoi ai-je pris un appartement à Dijon ?
Mars (20). Je réfléchis à un
projet de développement touristique. Je vais voir le conseiller
général. Je m'investis un peu plus dans le local en adhérant il y deux
jours au comité de jumelage.
Mars (24). De retour à Dijon.
Je vais chez les personnes de l'association qui organise le
covoiturage. L'émission du club a repris sans moi. Mais je l'écoute
pour me dégoûter.
Mars (25). Marchant au hasard
des rues, je tombe sur Patricia. Tomber n'est pas le terme exact car
elle se tient au balcon quand elle m'interpelle. Alors c'est avec
plaisir que je mange chez Éric et elle ce soir. Avec une partie de
trivial poursuit.
Mars (26). Je téléphone à
Pierrette pour savoir si elle rentre ce week-end et si elle peut me
ramener des journaux gratuits de petites annonces sur Lyon. Elle rentre.
Mars (29). Retour au bled,
jusqu'au 28 avril ! Je vais voir des potes répéter. Ils jouent du blues
rock. Ils commencent à maîtriser.
Avril (5). Je me rends à une
expo de collection au collège catholique de LC.
Avril (12). Heureusement qu'il
y a les week-ends pour s'éclater un peu. Même si la bande meurt à petit
feu. Ce n'est plus comme avant. Heureusement, il y a Pierrette est
Steffy qui descendent régulièrement au bled. Je les rejoins dans le
café jouxtant la boite, elles viennent au local, etc. Déjà quatre
années sont passées depuis le début de ma relation avec N. Pour en
finir avec les anniversaires, nous fêtons celui de Pierrette.
Avril (16). Roanne, encore,
mais ça me change de chez moi où je ne vois personne la journée. Les
journées se ressemblent trop, à se poser des questions existentielles.
Avril (23). J'échange avec la
secrétaire de Sainte-Avoye des disques des Beatles. Maintenant que les
jours rallongent, je fais du jogging le soir.
Avril (25). J'envois une lettre
en recommandé à
Univers jeunes,
menaçant de porter plainte s'ils ne payaient ce qu'ils me devaient.
Avril (28). Retour à Dijon.
Vraiment, est-ce bien rentable de louer un appartement pour y passer
s'y peu de temps ? Même si c'est dans mon intérêt, pour faire des
économies. Je paye 400 francs de ma poche par mois. Plus l'électricité,
pour le téléphone chacun paye ses communications, moi beaucoup moins
que Stef. J'écoute à 14 heures l'émission du club. Pas d'Hélène ! Où
est-elle passée ?
Avril (30). Je vois Philou à 16
heures. Je ne prévoie pas de revenir sur Dijon avant le 28 mai. Avec
Stef, nous avons fait notre préavis pour quitter l'appartement le 30
juin.
Je rentre déjà au bled, demain étant le 1er mai. Une lettre au
courrier, de Sophie de Paris : elle m'envoie des cartes postales
écrites en Angleterre, à Brighton et à Londres, n'ayant pas eu le
courage de les envoyer de là-bas.
Mai (2). Je fais des plans de
meubles pour réaménager ma chambre. Il faut que je fasse des étagères
pour mettre tous mes disques et cassettes.
Mai (7). J'ai descendu 4
cartons de livres du grenier. En faisant le tri entre les récupérables
et les irrécupérables. Il en reste une bonne soixantaine de potable. Je
les dépoussière.
Mai (13). Je trouve un job pour
trois jours. C'est Oliver qui a signalé que j'étais disponible à une de
ses boites d'intérim, où je suis aussi inscrit. Nous allons bosser
ensemble. Un job original puisqu'il s'agit de distribuer des tracs
électoraux pour l'un des candidats aux élections législatives de
l'arrondissement. Ca commence vendredi, de ce fait je ne pourrais
assister aux festivités du jumelage, pour ses dix ans. Il y a dix,
j'étais aller en Allemagne avec le collège. J'écris une lettre à
Hélène. Des fois que le temps ai fait son œuvre, que, elle, ai oublié.
Mai (16). A 8 heures,
rendez-vous chez monsieur le député. Décor feutré. Boulot cool. Nous
faisons le tour de LC…
Mai (30). Rien à signaler de
mon cas, et au bled. Retour à Dijon. J'ai vu Philou qui me passe des
albums de Suede, que j'enregistre. Je rapporte des disques à la radio,
j'en prends d'autres. Retour au bled. Je reviendrais à Dijon le 16
juin, pour commencer à faire mes cartons.
Mai (31). Je vais à la
répétition de mes potes de Blueprint, le groupe de blues rock.
Juin (1er). Dans un mois
j'aurais déménagé de Dijon. Définitivement peut-être.
Juin (2). 15 heures 15,
rendez-vous à Roanne avec Steffy. Questions existentielles et lèche
vitrine.
Juin (3). AG, la copine de
Lucien m'a parlé d'une licence en tourisme à Lyon. Elle va s'inscrire
et m'a convaincu de faire de même. Il faut créer un projet à présenter
devant un jury pour l'admission. J'y réfléchis et j'ai bien avancé dans
sa rédaction.
Juin (6). Alors que finissais
de rédiger au propre mon dossier pour la licence, AG vient me voir.
Après, je poste enfin ce projet, ce qui me provoque un certain
soulagement.
Juin (7). Je vais à Roanne dans
un magasin de meubles pour acheter une petite bibliothèque. Le soir, il
y a du monde pour une fois au local.
Juin (9). Je monte ma
bibliothèque qui est rapidement pleine, vu le nombre de livres que je
possède.
Juin (12). Je reçois ma
convocation pour un entretien pour la licence. Pour le 25 juin. Je
téléphone à A.G.
Juin (16). Avant dernier retour
à Dijon. Je traîne mes guêtres place Darcy à 21 heures.
Juin (18). Je vois Philou, Éric
et Patricia. Une dernière fois peut-être. Je ne sais pas où mon destin
va me mener.
Juin (20). En rentrant au bled,
j'ai une lettre de Thierry. J'avais perdu sa trace pendant plusieurs
années. Il m'a téléphoné il y a peu. Aujourd'hui, il m'envoie le plan
pour accéder à son lieu d'habitation. Il organise une fiesta comme il
dit souvent, une méga teuf. Avec toujours les mêmes qu'autrefois.
Juin (21). Je participe à la
tenue d'une brocante pour la chapelle. Le soir, la pluie gâche la fête
de la musique.
Juin (22). En bande, nous
allons à Dun pour prendre les derniers instants du week-end.
Juin (25). AG m'accueille à la
gare, puis m'accompagne à la fac. C'est sympa. Je lui paye un café à la
caf de la fac. Puis, je passe mon entretien, qui se passe mal, à mon
goût. Je mange à midi chez AG où j'apprends la mort du sous-comandant
Cousteau. Nous allons dans une friperie où je trouve un maillot de
Portsmouth. Je rentre en train au bled, il fait un temps gris et
pluvieux, loin de ce matin ensoleillé et rempli d'espoir.
Juin (26). Agence pour l'emploi
de Roanne pour travailler mon cv et les lettres de motivations. La
réponse négative n'a tardé pas pour l'entretien d'hier. Je suis déçu,
et l'impression n'avoir pas été pris au sérieux. J'ai aussi une lettre
de Sophie. Elle a entendu hier le nouveau single d'Oasis, premier
extrait du prochain album. Pas moi. Elle se demande pourquoi je n'ai
plus de groupe. Moi aussi.
Juin (30). Je fais l'état des
lieux de l'appartement. Un soulagement. Une nouvelle vie commence,
exclusivement au bled.
Juillet (5). Je vais à la fête
de Thierry. Toujours autant de filles que d'habitude. Grosse, grosse
biture.
Juillet (7). Je travaille ce
soir et demain soir dans un élevage de dindes. Je suis dans la merde.
Juillet (13). Nous allons à Dun
en cette veille de 14 juillet. Et puis, fatalement la soirée se termine
à la boite comme tous les ans.
Juillet (14). Je fais un tour à
la braderie pour voir ce qu'il y a comme livres d'occasion.
Juillet (19). Bal champêtre. On
fait la fermeture des buvettes ce qui n'est pas une surprise en soit.
Juillet (22). Carte postale de
Londres, postée à Paris. C'est bien Sophie ça !
Juillet (26). Nouvelle bringue
chez Thierry. Oliver vient avec moi. Programme habituel : billard,
film, boissons. Il y a deux sœurs de Dijon. J'expérimente une nouvelle
recette de spaghetti.
Juillet (31). Lettre d'Italie
de Steffy de Pescara. Tout va bien. Elle rentre le week-end du 18 août.
Août (2). Nous allons à un
festival à la campagne, pas le même que les années précédentes, là,
c'est direction plein nord. Je n'y vais pas pour la musique, seulement
pour suivre la bande et me changer les idées. L'ambiance est classique,
beaucoup de gens habillés pareil, se croyant intelligent et ouvert
d'esprit.
Août (6). J'achète un livre de
Nick Hornby,
Haute-Fidélité.
Août (9). Je lave ma voiture,
j'achète des disques d'occasion, j'assiste à une répétition de
Blueprint, je vais le soir à une fête villageoise. Hier je suis aller
me balader à … Dijon. J'ai rendez-vous avec Philou.
Août (14). Je vais à la
piscine. Je commence la compilation de l'année 1994. Je vais me
promener vers un château.
Août (15). Nous allons à un
festival qui a lieu devant un château, pas le même qu'hier. C'est un
bon moment.
Août (25). Pour une des
dernières fois de la saison, je fais faire mon petit kilomètre à la
piscine.
Août (27). J'essaye de
transformer mon projet touristique pour la licence à Lyon, en projet de
création d'emploi sur le canton. Reste à convaincre les élus. Lettre de
Silvia du Portugal. Elle dit que c'est plus dur de rentrer en fac
là-bas qu'ici. Elle ne sait pas exactement dans quelle université elle
va atterrir à la rentrée. Elle a plusieurs possibilités. Elle me parle
aussi de sa future belle-famille.
Août (30). Je m'inscris à la
bibliothèque qui se trouve non-loin de mon ancien lycée. Les dames qui
y travaillent son charmantes. Il y a un mariage dans le parc du
château. Une fille des châtelains.
Août (31). Je me réveille à
l'écoute de la mort de Lady Di. Sur France Info. Ca réveille, je peux
l'affirmer. Je ne réalise pas, c'est incroyable, je voudrais que cela
soit un cauchemar. Encore une mort qui aurait pu être évitée mais qui
était inévitable. Je vais à une expo de peinture sur les chevaux, avec
Oliver. Je fais une compilation de morceaux acoustiques d'Oasis. Leur
troisième album sort dans quelques semaines.
Septembre (1er). Je suis appelé
peu avant midi pour travailler à 15 heures sur le démontage d'un
chapiteau dans le parc du château. Le mariage de samedi ! Ça a du leur
faire drôle aux aristocrates de se réveiller hier avec la mort de Lady
Di. Ils se rappelleront tous de la date, d'un sentiment de fête gâchée.
Pour en revenir à ce job d'un jour, j'ai cru que cela ne finirait
jamais. De 15 heures à 22 heures. Sauvé par la tombé de la nuit.
Certains qui travaillaient avec moi n'étaient pas très agréables.
Septembre (3). Je prépare mes
entretiens avec les élus locaux. Je vais à la bibliothèque près du
lycée, précisément à la discothèque. En fait, je ne suis intéressé que
par le prêt de disques.
Septembre (9). Je vois le
conseiller général pour mon projet. Hier, c'était à la permanence du
député. Paroles, paroles. J'ai une carte postale de AG et Lucien, et
une lettre de Sophie. Les tourtereaux sont en vacances en Alsace.
Message très codé, pour initiés sans doute. Sophie est beaucoup plus
bavarde. Elle est rentrée de Pologne. Elle n'a toujours pas le nouvel
album d'Oasis. Sinon, elle va chercher des musiciens sur Paris pour
former un groupe. Dans ma dernière lettre, je lui ai dit que je
regardais
21 Jump street.
Était-ce normal ? Elle dit de ne pas s'inquiéter pour ça. Johnny Depp
est aussi son acteur préféré. Elle ne sait pas quoi faire comme études,
mais elle a encore le temps d'y penser puisqu'elle est encore au
collège. Par contre, nos avis divergent fortement en ce qui concerne la
mort de Lady Di. Elle dérive sur la politique, Blair, etc. Elle hait ma
France. Ca lui passera, comme à d'autres. Elle finit sur le départ de
Cantona, la liaison de Beckham avec une spice girl. En post scriptum,
elle dit avoir lu
Trainspotting
en V.O..
Septembre (10). Je n'arrête pas
de faire des compilations. Alors, pour me faire bien mal, j'en fais une
sur Hélène et ma période avec elle.
The
year when Helen broke. Elle ressemble un peu à celle de 1996,
agrémenté de morceaux antérieurs que l'on passait très souvent.
Septembre (18). Office du
tourisme hier pour parler encore une fois de mon projet de
développement touristique. Rendez-vous avec le maire de LC pour parler
une dernière fois de cela.
Septembre (19). Dentiste le
matin et travail sur un projet de disque pour la coupe du monde le
reste de la journée. Louis-Philippe m'avait suggéré l'an dernier de
trouver des chants de supporters de clubs français pour en faire une
compilation avec son label de disques de foot à Londres. J'ai décidé,
pour tuer un peu le temps, de prendre des cours de dessins avec la
comtesse.
Septembre (21). Journée du
patrimoine. Ce qui permet de se balader au château.
Septembre (23). Lettre de
Philou. Il me parle du dernier Oasis qu'il n'a pas encore écouté.
Septembre (25). Je vais voir le
propriétaire d'un château de Drée. Un personnage aussi passionnant à
écouter parler que la secrétaire de Sainte-Avoye.
Septembre (27). Cours de
dessins. Je n'avance pas assez vite à mon goût. Le gros problème pour
ma motivation est que je suis sensibilisé à l'art contemporain. La
comtesse, elle, s'est arrêtée à l'époque de Louis XIV. Une lettre de
Silvia du Portugal. Elle me confirme que l'Académica de Coimbra va
jouer en D1 portugaise. Finalement elle est entrée à l'université de
Porto.
Octobre (1er). Rendez-vous à la
mission locale pour participer à une opération mise en place par cet
organisme en partenariat avec Radio Cactus, la radio qui m'accueillait
pour parler de mes voyages, de la soirée Kurt Cobain, et du journal
associatif. Rendez-vous aussi chez l'opticienne pour changer de monture
de lunettes.
Octobre (2). Je vais
participer, via le comité de jumelage, à une rencontre avec des jeunes
Allemands, de la région jumelée avec la mienne.
Octobre (11). Un an. Si loin,
si proche…
Octobre (15). Je retourne à
l'agence pour l'emploi de Roanne pour finaliser mes techniques de
recherche d'emploi. Je refais la décoration murale de ma chambre.
Octobre (19). Je vois
différentes personnes pour préparer mon forum franco-allemand, car je
dois faire la promotion de mon canton.
Octobre (20). Je commence une
nature morte au cours de dessin.
Octobre (21). Je passe voir un
pote peintre débutant, mais qui est apte à me donner des conseils et
idées artistiques.
Octobre (22). 14 heures, début
du stage de l'Opération Jeunes. Essentiellement axé sur l'accueil et la
présentation de tous les participants et intervenants.
Octobre (31). Fin du stage.
Nous avons tous, une entreprise en guise de parrain que nous
rencontrerons lors d'une soirée où toute le monde présentera ce qu'il a
fait comme travail. Je rentre chez moi, où de la famille est là pour le
week-end de la Toussaint.
Novembre (1er). J'ai un ultime
rendez-vous pour mon projet de développement touristique local. Le
scepticisme entoure cette entrevue. C'est un entrepreneur moderne.
Novembre (4). Hier et
aujourd'hui, je suis allé chercher des produits régionaux offerts par
diverses entreprises, pour mon forum qui a débute vendredi. Je prends
contact avec F.C.G. Communication, mon parrain de l'Opération Jeunes
Novembre (5). Oasis passe à la
télé.
Novembre (7). Je reviens à
Dijon pour la première fois depuis trois mois. Je mange chez Philou à
midi. Il habite juste en face du centre de rencontre où a lieu le
forum. Je fais un saut à la radio l'après-midi. A 20 heures, je me
présente au forum, j'arrive le premier. La soirée est celle des
présentations.
Novembre (8). Journée consacrée
le matin à l'élaboration d'un projet en petit groupe. Un projet
permettant aux jeunes des deux pays de se rencontrer. Après-midi
sportif. Je gagne aux boules, faisant équipe avec une députée allemande.
Novembre (9). On achève nos
projets. Le mien est facile et réalisable : inviter le club de football
de la ville jumelée à LC pour les 90 ans du club local. En plus mon
ancien club a contacté le comité pour savoir ce qu'il pourrait faire
pour les 90 ans. Une fois le repas terminé, tout le monde repart d'où
il est venu.
Novembre (13). Réunion du
comité local de jumelage. Je raconte ce que j'ai fait au forum. Je
parle aussi de mon projet de faire venir les équipes des deux villes
jumelées avec la notre pour les 90 ans du club de foot.
Novembre (15). Bal des
pompiers. Nous buvons, nous fumons. Comme les pompiers.
Novembre (20). Je rencontre mon
"parrain" d'entreprise, à Gueugnon. Entrevue informelle, nous discutons
surtout de football anglais et de marketing.
Novembre (21). J'envisage de
partir en Angleterre si je ne trouve rien d'ici le printemps.
Novembre (24). Je vais à la
radio à 15 heures, faisant mes premiers vrais pas sur Internet. Puis,
je me rends voir un historien local, pour parler de mon projet de
développement local.
Décembre (2). Rien de bien
terrible depuis quelques jours. L'hiver s'installe peu à peu. Je
récupère mon vélo que j'ai fait réparer.
Décembre (3). Réunion à la
radio pour préparer la soirée du 18 décembre avec les entreprises
partenaires.
Décembre (6). Je vais au
cinéma, pour la première fois depuis des années. Il faut dire que les
films que j'aime voir au grand écran sont rares, aujourd'hui, c'est le
cas :
Bean. Bal au "chalet".
Heureusement que nous buvons parce qu'il fait carrément froid.
Décembre (9). Lettre de Stef.
Elle m'envoie un formulaire pour que nous soyons exonérés des impôts
locaux.
Décembre (13). Je fais un tour
au marché de Noël. Avec Pierrette nous allons le soir à Roanne.
Décembre (17). Je finis de
monter des meubles achetés avant-hier.
Décembre (18). Soirée de
présentation de nos réalisations durant le stage à la radio. Mon
parrain n'est pas là.
Décembre (19). Je téléphone à
une radio soit disant cool de Lyon. Pour un poste. Mais, ils
fonctionnent qu'au piston.
Décembre (24). Nous effectuons
divers changements à la maison : le salon change de pièce. Il faut que
ce soit prêt pour le repas de Noël. Contrairement aux années
précédentes, nous recevons pour Noël et on se déplace pour le jour de
l'An.
Décembre (26). Comme tous les
lendemains de Noël, j'envois des cartes de vœux, pour être sûr que les
destinataires les reçoivent avant au 31 décembre au plus tard. Lolo
m'invite avec Oliver à une fête dans son bled. Ca se passe dans un
wagon !
Décembre (27). Deux lettres au
courrier : Sophie et le Basque de l'an dernier au campus. Il m'envoie
ses meilleurs vœux. Sophie aussi, Oasis s'est défilé cette année pour
le concert à Paris mais elle pense qu'ils seront forcés de revenir.
1998, avec la coupe de monde de foot… Elle écrit un p.s., un p.p.s. et
un p.p.p.s. sur ma venue à Paris, je suis bloqué question d'argent, mon
groupe, je n'en ai plus, et sur ce qu'elle écoute en ce moment.
Décembre (30). En faisant les
courses je tombe au supermarché sur N. Que fait-elle dans mon bled ?
Elle dit qu'elle a des amis ici. L'emploi du singulier m'aurait paru
plus judicieux. Je lui demande ce qu'elle fait demain soir, elle mange
chez ses amis, puis après, rien de spécial. Je lui propose d'aller à la
boite. D'ailleurs, rien n'est prévu avant le club. Oliver, Lucien, Gros
et d'autres vont à Lyon. Moi, Nando et d'autres restons ici.
Comme il y a pas mal de nouveaux meubles à la maison, je monte dans ma
chambre une armoire. J'en ai dorénavant deux, ça me bouffe un mur de
plus pour mettre de la déco.
Décembre (31). Je finis de
monter l'armoire dans ma chambre. Il a fallu tout revoir la
configuration de la pièce, pour que tout tienne. Ca va me faire drôle
demain en me levant. La soirée de ce soir reste un mystère…
Janvier (1er). Mystère levé
pour hier soir. Repas chez moi puis, je rejoins ceux qui sont restés
chez Eric. Nous arrivons à bien nous éclater. Nous allons ensuite
rejoindre d'autres au Road House. Puis on finit à la boite où je vois
Stef qui me donne sa nouvelle adresse. Elle a un copain. La soirée est
bien.
Aujourd'hui, repas du jour de l'An, et c'est bien tout. Je n'ai pas
trop la tête dans le cul. C'est déjà ça.
Janvier (6). Je me mets
sérieusement à la recherche d'un emploi stable. Je suis invité par le
président de la radio à aller voir Metz en coupe de la ligue à
Gueugnon. Avec une journaliste de la radio. Défaite, mais j'ai serré
plein de louches de joueurs et dirigeants. J'ai même assister à une
interview du capitaine local et du jeune gardien remplaçant,
international junior, juste rentré d'un match en Irlande. Richard
Trivino.
Janvier (9). Lettre de Sophie.
Elle me souhaite à l'avance un bon anniversaire. Cette année nouvelle
est pleine de changement pour elle : le lycée, le déménagement à Paris
intra muros, etc. Elle laisse de côté la guitare et se consacre
totalement au piano. Elle me donne sa play list du moment. Sinon, elle
va peut-être aller en Australie en voyage. Elle achève sa lettre par un
p.s. de deux pages (!) sur la politique.
Janvier (10). Je téléphone à
Sophie pour un texte d'Oasis. Pierrette vient le soir à mon
anniversaire. Il y a moins de monde qu'avant au local. Ca sent la fin.
Nous terminons la soirée au bal.
Janvier (12). Journée de l'art.
Après m'être réveillé, je cours à mon cours de dessin. Le soir, je
regarde un film intitulé
Pour
l'amour de l'art. J'ai flashé sur ce film.
Janvier (20). Encore un super
film de vu :
Fahrenheit 451.
De plus, tous les lundis à 16h30, il y a un bon vieux film français sur
la 5ème. Et le matin, une série policière pour m'éveiller.
Les brigades du tigre,
Arsène Lupin,
Hercule Poirot ou Sherlock Holmes.
Janvier (22). Je téléphone à la
radio du campus pour savoir s'il prévoit des embauches. Ils me disent
oui, mais ils ne savent pas encore quand.
Février (3). Je traverse une
période vraiment morne. C'est une succession de routine toute la
semaine. Le cours de dessins, les prêts de disques à la bibliothèque,
le local, les bals, la boite, les copines.
Février (6). Lettre du Japon de
l'étudiant rencontré l'été 1996. Il me dit qu'il va aller aux U.S.A.
pendant les vacances de printemps ! Il fait de la musique rock.
Février (7). Départ à 7 heures
pour assister à une assemblée générale du jumelage, mais au niveau
régional. Donc à Dijon. Je pars avec le président et l'historien
omniscient local. Je me suis levé en apprenant la mort d'un préfet de
Corse. L'assemblée générale se déroule au conseil régional. Je me suis
peut-être assis dans le siège d'un facho. Nous avons droit à un bon
repas, dans la cave voûtée d'un restaurant huppé du centre de Dijon. Je
suis à la table des jeunes. Ils étaient tous avec moi en novembre
dernier, mais tous ceux qui 'étaient au forum ne sont pas venus, comme
Miss Walbert et la députée. En rentrant, nous faisons une sympathique
halte dans une cave à vin, vers Beaune.
Février (19). Je repense à une
expo de peinture et collage faite par une jeune femme, que j'ai vu
hier. Anniversaire de N. Elle a 31. Que ma vie est morne, le mois de
février étant le petit frère de janvier.
Février (26). Lettre de Silvia.
Elle est à la fac de Porto, elle est toujours avec son copain. Elle en
a encore pour 4 ans d'études. Elle pense venir au mois d'août. Pour la
première fois, sa lettre ne commence pas par "j'espère que tu vas bien"
mais par "je vois que tu as plein de projets" !
Février (27). Je vais voir une
jeune artiste que j'ai vu lors de son expo, il y a quelques jours.
Février (28). Entretien à la
radio pour un boulot. Mais, je me suis un peu trompé de poste. Ca n'ira
pas plus loin que cette entrevue.
Mars (2). Réunion dans mon
salon pour l'anniversaire du club de foot local, avec la venue
d'équipes des villes jumelées.
Mars (3). Rendez-vous en mairie
pour un boulot la semaine prochaine : mise sous plis pour les élections
cantonales.
Mars (7). Assemblée générale de
l'association Sainte-Avoye. J'y ai convié la jeune artiste de l'autre
jour.
Mars (10). Travail de mise sous
plis pour les élections cantonales Je fais équipe avec José et l'ex fan
des sixties avec qui j'échangé des disques des Beatles avant qu'elle
sombre dans le rap, corps et âme.
Mars (23). Rien à signaler.
Toujours rien concernant un emploi à la radio du campus.
Mars (24). Je téléphone Cactus
pour en savoir plus sur une annonce qu'ils ont fait paraître. Aussi,
nous devons fixer une date pour faire un repas entre eux et les jeunes
qui ont fait partis de l'opération en novembre dernier.
Mars (28). Repas des
participants de l'opération, avec trois membres de la radio. Tout le
monde n'est pas venu chez les jeunes. Une des filles propose sans
succès de poursuivre la soirée en boite.
Mars (30). Je me remets depuis
hier à faire du jogging. Ca fait du bien. Le froid est moins présent le
matin. L'après-midi est passé à brûler des vieux papiers.
Avril (2). Je continue de
rechercher du boulot dans le secteur radiophonique. J'envoie un projet
à une radio publique. Sinon, le temps passe lentement. Rien de terrible
à dire.
Avril (10). Je vais demain à
Lyon pour l'anniversaire de Pierrette. Il y aura aussi Steffy. Je vais
chercher mon billet de train, et je passe chez Oliver pour qu'il me
passe l'album de Air, groupe français de musique électronique. Le
disque de l'année. Je l'enregistre de suite pour l'emmener à Lyon.
Avril (11). Train à 8 heures,
je dépose ensuite mes affaires à l'appartement de Pierrette. Je mange à
midi chez AG puis on fait deux trois magasins. Je rentre le soir pour
la fête de Pierrette. Il y a Steffy, un copain à elle et une copine de
Pierrette. La soirée est, comment dire, moyenne. Je n'ai pas envie de
les suivre en boite. Le copain de Steffy, homo, me casse les bonbons,
et en plus il n'aime pas les chats.
Avril (12). Je manque de foutre
une tarte à l'homo. Il a coincé la queue du chat dans la porte de la
salle de bain, plus de peur que de mal pour le félin. Ca a bien fait
rire l'homo. Je rentre chez moi avec Pierrette, en voiture.
Avril (14). La maison que loue
mes parents est libre depuis le début de moi, c'est moi qui m'occupe de
la faire visiter. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec une femme
intéressée qui travaille dans … une agence immobilière. J'ai aussi de
l'entretien à faire : tailler les bordures, tondre la pelouse. La coupe
du monde de football s'approche. On en parle de plus en plus.
Avril (22). Je reçois une offre
de mon agence pour l'emploi. A 15 kilomètres de mon domicile, à
mi-temps, comme guide dans un jardin. Je prends rendez-vous pour demain
matin. C'est mieux que rien.
Avril (23). Bizarrement, mon
entretien pour l'emploi de guide se passe bien. Je suis pris, la
directrice ne pousse pas très loin l'entretien. Le lieu est sympa, le
job aussi malgré certaines contraintes.
Avril (24). Course à Roanne,
réunion pour l'anniversaire du foot avec les équipes étrangères.
Avril (25). Je vais à une
réunion d'information sur le projet d'ouverture d'une maison des jeunes
à LC. Une autre réunion, constitutive de l'association est prévue pour
le 16 mai.
Avril (26). Je retourne aux
jardins pour prendre la température, et des notes. Il pleut énormément,
il y a du monde.
Avril (30). Dernier jour de
repos avant de commencer mon boulot de guide. Comme je travail les
dimanches et jours fériés, la période de mai et juin va être intense,
avec la coupe du monde. Depuis 1986, la France en est privée.
Mai (1er). Original de débuter
un nouvel emploi le jour de la fête du travail ! Il pleut encore. Je ne
fais pas grand chose. Je dois apprendre sur le tas la visite guidée. Je
ne connais pas grand chose à la botanique. Je dois dessiner des plants
de collections d'arbustes.
Mai (6). Je travaille en ce
moment, un jour sur deux. Aujourd'hui je fais relâche. J'en profite
pour aller à la bibliothèque. Je passe beaucoup de coup de fil pour
l'anniversaire du foot. Je suis un peu le relais entre le club et le
comité.
Mai (8). Comme je vais
travailler presque tous les dimanches, je n'aurais le loisir de sortir
comme avant les samedis soir. Surtout quand j'aurais des visites à
faire le matin. Alors ce soir, j'en profite pour aller au local puis au
bal.
Mai (13). Je commence à
assimiler la visite. Je vais faire ma première tout seul bientôt. Je
révise chez moi, comme si je passais le bac. Cela me rappelle une
certaine époque, une certaine liaison.
Mai (14). Les Canadiens de
Montréal sont en demi-finale de la Coupe Stanley. C'est le championnat
professionnel d'Amérique du Nord de Hockey sur glace. C'est l'équipe la
plus titrée de la ligue, et de loin puisqu'elle a le double de victoire
de la seconde, les Maple Leafes de Toronto, 26 à 13 sur. Les feuilles
d'érables. J'aime bien cette simplicité des Canadiens à nommer leurs
franchises. Il y a aussi les Canucks de Vancouver. Péjorativement, les
Canadiens français. Je suis pour tous les clubs canadiens. Comme pour
les équipes britanniques au football. Point commun, ce sont eux qui ont
inventé leur sport. Parce aussi, c'est la tradition. Montréal contre
Toronto, c'est le classique suprême de la ligue nationale de hockey.
Notons aussi les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary dans l'Etat
de l'Alberta, les Senators d'Ottawa. Disparus les Nordiques de Québec.
Trop petit marché, dollar canadien trop faible par rapport à
l'américain. Ils sont devenus l'Avalanche du Colorado. Les Winnipeg
Jets sont devenus les Phœnix Coyotes. Comme les Minnesota Northstars
ont émigré vers les dollars du Texas et des Dallas Stars. Les Whales
d'Hartford sont devenus les Hurricanes de Carolina, à moins qu'ils
soient maintenant les Florida Panthers. Bref, on déplace les franchises
du rugueux Nord historique vers le riche Sud sans culture de hockey.
Constat qui peut guetter le sport en Europe.
Mai (16). Seconde réunion pour
la constitution de l'association devant gérer un local jeune. Je fais
parti du conseil d'administration. Ce qui me fait louper la finale de
la coupe d'Angleterre où Anelka marque un but.
Mai (22). J'ai à peine commencé
les visites au jardin que je dois en faire une en anglais ! Ca se passe
bien, il y a un Colombien, un Canadien de Toronto, une Allemande, une
Japonaise, deux Américains, et des autres encore. Cosmopolite !
Mai (23). Réunion du conseil
d'administration. Où l'on fait connaissance les uns des autres.
Mai (24). Je fais des courses
pour ma patronne. Pour les productions de vins.
Mai (29). Arrivé des
footballeurs des villes jumelés. Je ne peux en prendre car il y a déjà
du monde chez moi, de la famille. Et des travaux. Un vin d'honneur est
organisé en mairie. La fête va continuer jusqu'à dimanche soir.
Mai (30). Première journée de
football, internationale. Amicale. Demain, gros repas. Allemands et
Italiens se hasardent à faire des pronostics pour la Coupe du Monde.
Mai (31). Journée travaillée
depuis des mois par des dizaines de bénévoles, gâchée par la pluie.
L'équipe B du FCG joue un match amical contre un club préfectoral.
Juin (9). Voilà que la Coupe du
Monde commence enfin. La tension, la pression montait ces derniers
jours. Je m'abstiens de regarder la cérémonie d'ouverture. Il faut un
but écossais pour que le Brésil gagne.
Juin (16). Les Anglais font
plus parler d'eux par leurs hooligans que par leur jeu. Avec tout ce
foot, le hockey est relégué au second plan, le boulot au troisième. Le
Canadien éliminé en demi-finale de conférence. Finale entre Detroit et
Washington. 4-0 pour les hommes des grands lacs.
Juin (27). J'achète deux tables
d'écolier dans mon ancienne école primaire. Pour une future déco
d'intérieur. Je suis facile au boulot, malgré la chaleur. Il y a une
bonne ambiance d'équipe.
Juillet (3). Pour l'instant, je
me suis toujours arrangé pour suivre les matches que je voulais suivre.
Encore cet après-midi avec le suffoquant France versus Italie.
Juillet (4). Réunion du C.A.
une semaine avant l'ouverture de notre local à pour les jeunes.
Juillet (8). Journée à marquer
d'une pierre blanche : je trouve un chat noir sur la route en allant au
travail. Avec deux frangins noir et blanc. Je les donne à des collègues
du jardin, je garde le noir en souvenir d'un ancien chat noir, disparus
volontairement par jalousie d'un chat jaune adopté il y a deux ans,
quand Hélène était venue chez moi au bled. Le soir, tous en finale.
Contre le Brésil, ce que tous les journalistes voulaient.
Juillet (11). Veille de la
finale. Ouverture du local pour les jeunes. Je vais au vétérinaire pour
examiner la bête noire. Il est en bonne santé.
Juillet (12). Après-midi speed,
je devais obligatoirement être au jardin l'après-midi, condition sine
qua non pour avoir le pont du 14 juillet. Je rentre à 19h15 chez moi,
je me douche en 5 minutes, tout au temps pour manger et courir à la
boite où j'ai décidé de suivre l'événement de l'année. Sur grand écran.
Et puis voilà, la retransmission commence. Et puis un, et puis deux, et
puis trois zéro. Je ne réalise pas, surtout ou même, après des bières.
Juillet (13). Première
impression. Ca va faire deux 14 juillet en deux jours. Plutôt une fête
ininterrompue. Les gens sont prêts à remettre ça. Nous allons chez
Nando qui a emménagé avec sa copine Élodie, face au château.
Juillet (14). Silvia a 23 ans.
La fatigue commence à toucher tout le monde.
Juillet (27). La canicule
sévissant tous les jours, je rentre chez moi, je me douche, je mange et
je regarde la télévision. Les jours où je vais bosser. Tous les jours
je fais mon flipper au local des jeunes. J'ai le deuxième meilleur
score, j'ai un doute de l'authenticité du premier. Je commence à me
demander si je ne vais pas acheter un ordinateur pour Noël. Pour moi.
Août (9). Début de la saison
anglaise de football. Arsenal contre Manchester United. Sinon, je
regarde énormément de bons films à la télévision.
Août (15). Je suis d'astreinte
pour le pont du 15 août. Ni sortie trop tardive, ni fête. Dur. Pas de
fête chez Thierry, tout juste une petite escapade au festival du
château.
Août (16). Mon père m'a laissé
un carré dans son jardin. Je transplante divers éléments de mon lieu de
travail.
Août (21). La télévision vient
filmer mon lieu de travail, le jour où je ne suis pas là ! Je ne
passerai pas encore cette fois à la télé. Je fais de nouvelles
compilations ; les années 80 et le reste de ce que je n'ai pas mettre
sur les cassettes annuelles. Des années 90.
Août (24). La saison
touristique étant bientôt terminée, je cherche éventuellement un autre
job pour la rentrée. Sans trop le dire à la directrice. Ca va mal au
local des jeunes. Il n'y a pas de jeunes qui y viennent.
Août (28). Mon dernier flipper
au local. Les jeux partent. Pas rentables. Toujours pas de nouvelles de
la radio du campus.
Septembre (3). Je suis chargé
toutes les journées de la semaine. Entre le jardin, le local, il me
reste du temps que j'emploie pour aller à la bibliothèque ou pour
participer à des réunions d'associations. Comme par exemple les 23 et
24 septembre à Dijon, pour la section jeune du comité de jumelage
régional.
Septembre (7). Au jardin, je
récolte des graines, je bouture, en prévision du beau jardin que j'ai
préparé chez moi pour le printemps prochain.
Septembre (23). Je retourne à
Dijon en train. Pour la réunion régionale du jumelage. Je ne sais pas
chez qui je vais dormir. On m'a dit qu'on pourrait m'héberger….
Septembre (24). La réunion
s'est bien passée, on a mangé ensemble dans un petit restaurant. Et
puis quand ce fut l'heure de me fixer un endroit pour dormir la nuit,
alors là, c'est le destin qui s'en mêle. Non pas qu'il y eut un fait
notoire dans l'appartement où j'ai dormi : il était situé au-dessus de
l'appartement de Patricia et Éric ! Sur une ville de 150 000 habitants,
avoué que c'est extraordinaire. J'ai revu Éric ce matin, car en plus,
on est sorti à la même heure des appartements. Lui pour aller au
boulot, moi pour rentrer à LC. Avant cela, je rends visite au
conservateur du musée botanique qui m'avait invité à le faire la
prochaine que je venais à Dijon. Il était venu au jardin il y a peu.
Octobre (1er). Je commence une
animation pour enfants dans le cadre de mon emploi. A soixante
kilomètres de chez moi, dans la direction opposée au jardin. Je vais
faire l'aller-retour tous les jours. Au lac des sapins… Je me crois
dans un film, une série, Twin Peaks…
Octobre (3). Aujourd'hui et
demain, je dois faire une exposition pour le jardin à Digoin, dans le
cadre d'un marché. Sept jours de déplacement. Vivement que cela soit
fini !
Octobre (8). Je suis malade
depuis hier. Je fais aujourd'hui la visite des jardins aux enfants du
stage. Je ne suis pas en grande forme. Je suis invité demain à une
petite fête pour le départ des enfants au centre d'accueil.
Octobre (9). Je ne peux aller à
la fête en raison de mon état de santé. Je suis grippé et fiévreux.
Octobre (15). J'achète un
vaccin contre la grippe, car je trouve que je ne peux me permettre
d'être malade. C'est toujours au mauvais moment que cela arrive.
Octobre (18). La saison est
finie pour le tourisme. Les dimanches ne sont plus que des gardes.
Octobre (23). Je me fais piquer
pour mon vaccin, je retouche mon C.V. car j'en ai marre. Il faut que je
trouve autre chose. J'attends prochainement la date de l'entretien pour
la radio du campus.
Octobre (30). Au jardin, mon
boulot consiste à faire du bricolage et de l'entretien. Ce qui
m'éloigne de mes projets. L'ambiance est géniale. Nous rigolons tout le
temps, plaisantant, sifflotant.
Novembre (7). J'ai maintenant
tous mes week-ends de libre. J'ai acheté un livre de Bill Buford,
Parmi les hooligans.
Novembre (16). J'ai un
entretien à la radio du campus le 27 de ce mois. Je dois envoyer une
lettre et un C.V. ce qui n'est qu'une formalité que je ferais demain.
Novembre (21). Nous allons
faire un concert au local. Je m'occupe de la communication avec la
presse.
Novembre (26). Je vais manger
chez une collègue de boulot, elle habite une belle propriété à la
campagne, avec des bois et des prés. C'est l'arche de Noé. Il y a tous
ceux de jardins.
Novembre (27). Rendez-vous à 15
heures pour mon entretien. J'ai pris deux jours pour le préparer. Je
pars peu avant midi, je mange sur place dans un fast-food d'une zone
commerciale. Arrivé sur le campus 30 minutes avant l'heure, je fume une
Benson dans ma voiture. Il fait soleil. La pression monte. L'entretien
est amical vu que je connais bien la personne qui me reçoit. J'ai
toujours bon espoir même si je me dis qu'ils vont privilégier une
personne qu'ils connaîtront mieux que moi. Du copinage. En repartant,
je vais pour acheter des cigarettes au coin des facs quand, je crois
apercevoir Hélène. Oui. Pas de doute. C'était bien sa voiture. Le temps
s'est vite gâté sur la route du retour. Un brouillard comme je n'en
avais jamais vu auparavant. Et puis, pour couronner le tout, un mal de
ventre. Le poisson de midi et les cigarettes, ajouté le stress et
l'émotion. Très content de rentrer à la maison.
Décembre (4). Le concert
organisé au local jeune se passe sans problème. Un petit monde,
proportionnel aux affiches.
Décembre (9). Au jardin, je
pars sur les routes et dans les bois des alentours avec un collègue
pour cueillir du houx et de la fougère. Dimanche, je dois aller au
Creusot pour tenir un stand du marché de Noël.
Décembre (17). Je suis en
vacances jusqu'au 12 janvier. Je reviens le 21 pour faire un grand
repas de Noël avec tous mes collègues. Chacun amène un truc.
Décembre (21). Repas de Noël au
jardin. J'emmène une collègue qui habite mon bled. Le repas est
copieux, excellent, chacun s'est surpassé. Nous finissons vers 17
heures, le ventre bien garni.
Décembre (24). Je passe chez ma
bande, de plus en plus désertée depuis que Lucien a rejoint sa copine à
Lyon. Il n'y plus d'ambiance. Je ne sais même pas pourquoi, ayant été
écarté depuis le début de certaines discussions. Je ne sais pas ce que
je fais pour le 31. J'ai le choix comme l'an dernier entre Thierry, la
boite, et Lyon.
Décembre (29). J'achète un
ordinateur après mûres réflexions. Ma mère m'offre l'imprimante. Je
l'installe en rentrant chez moi. Tout se passe bien. Je teste bien
évidemment les jeux en premier.
Décembre (30). Je décide
d'aller à Lyon, même si je sais qu'il y aura des personnes qui me sont
antipathiques, bien que finalement, me laissant indiffèrent.
Décembre (31). Avant de partir
à Lyon, j'enregistre le match de hockey de la nuit du réveillon : les
Canucks de Vancouver reçoivent l'Avalanche du Colorado. A Lyon, rien à
changer.
Janvier (1er). Oui, rien à
changer à Lyon… Dernière année avant l'an 2000. On va nous saouler
toute l'année avec ça. Ceux qui m'ont amené ont du mal à décoller. Ils
ne sont pas pressés de rentrer, ils ont bien de la chance. En rentrant,
je vois Nando et ceux qui étaient restés. Ils ont passé une bonne
soirée à la boite. J'aurais du les suivre.
Janvier (13). Reprise dure du
travail au jardin. Je discute avec les autres de la possibilité de
faire un repas pour manger la cagnotte des pourboires. Nous fixons
l'endroit et la date, le 23.
Janvier (15). Ma patronne
n'acceptant pas de me proposer une formation sérieuse en espaces verts,
j'ai cherché et trouvé une annonce intéressante. Un poste d'assistant
en documentation, à mon ancien lycée. L'entretien qui a eu lieu
aujourd'hui s'est bien passé.
Janvier (19). Je suis pris au
lycée. Je commence le 1er mars. Je n'ai envie de retourner au jardin,
et pourtant je n'ai pas le choix. Je vais compter les heures.
Janvier (20). Je voudrais bien
finir au jardin par les deux semaines de vacances qui me reste à
prendre. Je range ma chambre.
Janvier (21). Je vais voir ma
future chef. Ca se passe bien. Je commence bien à la date prévue.
Janvier (23). Repas avec les
collègues au restaurant. On ne se prive de rien.
Janvier (26). Je dois chercher
une formation en parallèle à mon futur poste au lycée, et qui soit
proche et… je trouve une formation à distance parfaitement en rapport
avec la documentation.
Février (1er). J'apprécie cette
dernière semaine complète de travail. Il y a un nouvel employé.
D'autres sont partis. Une page se tourne.
Février (11). Dernier jour au
jardin. Un soulagement énorme. Une baisse de tension. Avant que je
parte, nous fixons une date pour finir la cagnotte. Il y en a assez
pour faire un petit gueuleton.
Février (15). Je bêche mon
petit carré de jardin. Il faudra que ça ressemble à où je bossais
auparavant. La moitié des boutures que j'avais faites à l'automne ont
péries. Je profite aussi de ses vacances pour apprendre mon ordinateur.
Février (17). J'ai un stage de
deux jours, portant sur la recherche d'emploi. C'est un stage qui ne
m'apporte rien de nouveau mais qui est obligatoire. C'est plus ou moins
bidon.
Février (18). Fin du stage
bidon. Le formateur m'a l'air d'un sacré baratineur. Je profite de la
proximité de Cactus pour y faire un saut, histoire de faire de la
communication sur le jumelage au niveau régional.
Février (26). Je vais à une
répétition d'un groupe constitué par le bassiste de Blueprint. J'ai
aménagé des étagères pour mes disques compacts. Ma chambre est hyper
fonctionnelle.
Février (27). Grosse journée.
Réunion à 11 heures au local pour organiser une soirée à la boite. A
midi, ma collègue des jardins et concitoyenne, vient me chercher pour
aller au restaurant retrouver mes désormais anciens collègues. Ceux de
l'époque mai à décembre 1998. Je peux boire, comme je ne conduis pas.
Je vais chez le coiffeur en rentrant. Puis le squat…
Février (28). Demain je
retrouve mon lycée. De l'autre côté de la barrière. Je vais être envahi
par plein de souvenirs.
Mars (1er). Me voilà donc de
retour sur le théâtre de tant d'illusions et désillusions. Ca fait
bizarre. Après 6 ans d'absence. Je mange à midi au self. Mais
maintenant, je mange avec les profs. J'en ai revu aujourd'hui que
j'avais en cours, tout surpris de me revoir.
Mars (2). Je travaille les
lundis, mardis et vendredis. La coupure de deux jours sera consacrée à
la recherche d'un autre emploi, plus fixe, et à mes cours par
correspondance. Et aussi à des courses en ville.
Mars (3). Aujourd'hui, je
retrouve déjà mes anciens collègues du jardin, pour un petit repas
champêtre. A part ça, j'ai mes feuilles d'impôts à remplir.
Mars (4). Ce petit break de
deux jours, ce week-end en semaine, me fait du bien. Je profite des
prémices du printemps pour courir et faite du vélo tout terrain.
Mars (5). Après ma journée au
lycée, je vais chez un commerçant. Les jeunes de la ville organisent un
concours de tarot le 11 avril, et il faut trouver des lots.
Mars (6). Je vais à la
bibliothèque pour rendre et prendre des disques. Je passe devant le
lycée comme si le fait d'y aller trois fois par semaine ne me suffisait
pas.
Mars (9). Après une dure
journée, je vais à la boutique du F.C.G. pour acheter un billet pour le
match de demain soir contre Lille. Ceci me permettant d'en avoir un
autre sûr, pour le match contre les Verts. Je rentre chez moi assez
tard.
Mars (10). Donc match contre
Lille. Petite défaite. Il y a longtemps que je n'étais pas allé voir un
match, tellement longtemps que je ne m'en souviens pas. Si, depuis le 6
janvier 1998 et un match perdu en coupe de la ligue contre le Metz de
Robert Pires. C'est cool, demain je vais pouvoir faire la grasse
matinée.
Mars (13). Je commande un
almanach de jardinier à la librairie du bled. Le jardin me manque,
c'est pour ça que je vais en faire un petit d'aromatiques chez moi.
Mars (15). Je vois au lycée N.
Ca fait drôle de me retrouver avec elle dans notre lycée, dans des
lieux qui évoquent des souvenirs sans équivoque. Nous sourions en y
repensant. Un sentiment, si rare, de supériorité. Je la vois pour lui
parler du jumelage de ma ville avec une cité italienne.
Mars (17). Je profite du
mercredi après-midi pour aller faire des courses à Roanne. Où je trouve
toujours quelques fantômes en arrivant sur place.
Mars (20). Je commence à
étudier la possibilité de faire un voyage à Paris, quand mes finances
suivront. Je cherche désespérément le disque d'
Arizona Dream. Pierrette m'invite
comme l'an dernier, à son anniversaire à Lyon, le 10 avril, ce qui fait
que je vais louper le concours.
Mars (26). F.C.G. contre les
Verts. 4-1. Grand match. Que de souvenirs en revoyant les hordes vertes
débarquer au stade ! Toujours la même ferveur, la même intensité. Et
toujours pas de victoire pour eux, en repartant ! C'est toujours sympa
de battre le leader. Surtout ainsi dominé.
Mars (30). J'ai une idée de
tableau sur Venise. Deux versions proches d'une même idée. Forcement,
cela devait arriver, côtoyant N sur les lieux de notre rencontre.
Une lettre de Steffy. Elle m'annonce qu'elle part avec sa mère à Lyon.
Elle demande des nouvelles de la bande, de Pierrette. Elle galère pour
trouver du travail.
Avril (1er). En revenant du
taf, je m'arrête chez Jérôme, le dernier venu au jardin. Il habite au
bord de la route. Il doit m'emmener et me ramener de Lyon, le 11 avril.
Avril (2). Ce sont les vacances
de Pâques. Ce n'est plus la même ambiance qu'à mon époque. Les
vendredis de vacances, nous faisions la bringue dans les cafés. Les
jeunes maintenant, s'amusent moins dans les cafés, ils ne font que des
baby-foot. Bref, un mois que je suis au lycée, et voilà deux semaines
de vacances. Je vais en profiter pour réfléchir à ce que je vais
chercher comme boulot, et surtout quand. J'ai deux mois de congés payés
cet été.
Avril (5). Je fouine dans le
grenier. Je retrouve encore des vieux livres qui m'avaient échappé, il
y a quelques mois. Je fais de la découpe de photos dans le magazine de
programmes télé pour faire de la matière première pour des collages. Je
me sens de plus en plus attiré par les arts plastiques. Ca ne vient pas
du peu que j'ai appris chez la comtesse. Je suis un autodidacte pour la
découverte de l'art contemporain. J'aime bien les sculptures d'Arman.
J'aime la récupération et l'accumulation. J'ai même fait une œuvre
comme Arman. Des téléviseurs de différentes tailles, les uns sur les
autres. J'aime bien la déco, l'art déco. J'aurais le temps d'emprunter
des livres d'art au lycée.
Avril (7). J'assiste à la
réunion pour le concours de dimanche, bien que je puisse être présent
ce jour là. Je revisite aussi mon grenier. Le printemps arrive enfin.
Avril (8). Ah le 8 avril !
J'écoute encore Nirvana. Je remplis des formalités administratives pour
le concours. Je m'occupe également, avec d'autres, de récupérer des
lots.
Avril (10). Je suis à Lyon.
Jérôme est venu me chercher. Il était avec sa copine, étudiante à Lyon,
en histoire de l'art. Il passera me prendre demain vers 17 heures, pour
le retour au bled.
J'arrive chez Pierrette quand elle a finit sa journée au salon. C'est
une soirée en petit comité : Pierrette, moi, et sa copine Sandrine, qui
était là l'an dernier. Plus tard, viennent deux de leurs amis. Puis
nous allons dans une boite où le décor est axé sur le septième art.
Nous ne sommes que trois, les deux mecs voulant aller ailleurs. Sur la
route qui nous mène dans cette boite, ouverte récemment à la périphérie
de Lyon, je suis dans le même état qu'Axel Blackman débarquant dans
l'Etat d'Arizona,
Arizona Dream.
Je rencontre brièvement une belle Anglaise. Je ne sais pas quoi penser
de la copine de Pierrette. La soirée est sympa, même si nous mourions
de chaud dans cette boite pleine à craquer. Et puis j'ai trouvé qu'il y
avait pas mal de cons.
Avril (11). Un peu la gueule de
bois. Bien dormi. Je rentre trop tard au bled pour le concours de
tarots. Je m'informe quand même de sa bonne tenue.
Avril (15). Je fais un tour à
mon jardin pour voir l'état des lieux. Mes boutures faites à l'automne,
ont pour la plupart trépassées. Je téléphone à une ancienne de mes
collègues des jardins pour qu'elle me conseille. J'ai aussi pour ça,
l'almanach du jardinier, qui commence au 1er avril.
Avril (19). Rentrée au lycée.
C'est bizarre. Je retrouve les mêmes sensations que quand j'étais
lycéen : un mélange de joie, retrouver les copains. Et de peine,
retrouver les devoirs et autres contrainte.
Avril (24). Soirée chez ma
bande. Une des dernières car il va fermer le … 29 mai. Il n'y a plus
guère de monde. Le temps passe, certains évoluent, ont d'autres choses
à faire.
Mai (5). Je vais à Roanne faire
du shopping. Le formateur de la formation bidon de février dernier me
donne rendez-vous pour faire le suivi de cette formation. Où je
n'apprends rien de neuf, sauf qu'il faut du piston pour espérer
travailler dans certains secteurs. Si, une chose importante, il me dit
de lister toutes les candidatures que j'envoie, avec indiqué, si j'ai
une réponse négative, un entretien.
Mai (15). Je vais à une fête de
campagne, dans la ferme de la grand-mère d'un ami d'un ami. Tous mes
amis sont là. Las aussi. Elle finit mal, ça se bat entre "amis".
Mai (17). Tout le monde prépare
la fin du local de la bande. Je contacte Pierrette pour cela. Je dis à
Jérôme de venir avant que ça ferme. Je lui en ai parlé tellement, le
peu de temps où j'ai travaillé avec lui au jardin. J'ai trouvé une
offre pour travailler cet été à mi-temps à l'office de tourisme de mon
bled. Je réponds de suite.
Mai (20). Second et dernier
rendez-vous avec le formateur hier... Je réponds à des annonces dans
divers endroits pour divers boulots. Je dois profiter de mes deux mois
de congés payés cet été pour trouver un job plus stable.
Mai (22). Dire que dans une
semaine, le local de notre bande sera fini. J'en profite tous les soirs
en rentrant du lycée. Je vais y boire un coup avec Oliver. Je regarde
tout ce qu'il y a au mur. Chaque photo, poster, dessin, me rappelle un
tas d'événements. J'ai reçu une réponse négative pour le poste à
l'office de tourisme.
Mai (28). Une réponse
défavorable pour du boulot dans une radio publique à Dijon. Je crois
que je vais avoir la crève demain. Et puis un coup de téléphone de la
station de montagne où j'avais été en 1991 avec ma classe de lycée. Je
leur avais envoyé une offre de services pour leur radio l'hiver
dernier. Il m'appelle pour me proposer d'être technicien sonore cet
été. J'ai rendez-vous mardi prochain. D'ici là, je dois réfléchir à
l'opportunité de quitter mon emploi actuel assuré pour encore 9 mois,
contre cette offre qui fini en septembre.
Mai (29). Une réponse
défavorable pour du boulot dans les télécommunications d'Etat.
This is the end. Fin et destruction physique du local de notre bande.
Philosophiquement, il était déjà mort. Triste final. Je n'ai pas aimé
que des personnes qui n'étaient jamais venus soient présentes pour
cette dernière. Pour couronner le tout, j'ai une crève ! Pas de chance.
J'arrive au local avec Pierrette et toutes mes compilations annuelles
de musique qui m'ont marqué dans ses lieux. Je prends des photos.
Dernière séance gâchée aussi par une prise de tête avec la copine à
Lucien. Je lui dis ce que je pense d'elle et de son influence sur la
mort des lieux. C'est notre Yoko Ono, bien que Lucien ne soit pas un
John Lennon.
Mai (30). Il fait beau. Je vais
un peu mieux. J'aide à débarrasser les lieux de la fête. Je récupère
des reliques : des verres, des cendriers, une grande fresque sur un
carton, des photos que je regardais souvent. Celles que je regardais
souvent. C'est tout ce qui me restera de ce lieu où j'ai passé la
plupart de mes soirées de week-end depuis septembre 1992. Que va-t-on
devenir ? Heureusement que l'été arrive, nous pourrons nous retrouver
tous dans la nature.
Juin (10). Nouvelle rafale de
candidatures. J'ai eu beaucoup trop de réponses négatives ces derniers
jours : J'ai refusé l'offre de la station de ski : pas du tout
rentable. En revanche j'ai une lettre de Philou de Dijon. Il est
retourné à ses racines, quittant la fac et les soirées pop. Il va
peut-être être vendeur de voiture cet été !
Juin (11). Trois nouveaux
envois de candidatures pour du boulot. Je vais faire une pause de ce
côté là. Ce soir, je regarde exceptionnellement le téléfilm sur la 5.
Un de mes cousins y est chef de la déco ! Il était passé chez moi l'an
dernier. Il vit bien sûr à Paris. Je me promets depuis des mois à aller
le voir dès que je peux financièrement y monter.
Juin (16). Je vais manger à
midi aux jardins, histoire de revoir mes anciens collègues. Au lycée,
l'année touche à sa fin. Les classes de terminales nous ont quittés la
semaine dernière, cette semaine se sont celles de première, la
prochaine se sera les petits secondes.
Il me reste encore une bouteille de Beaujolais nouveau. Faute. J'aurais
dut le boire avant Pâques. Je la finis chez un copain, comme ça, entre
potes au milieu de la semaine, avec du saucisson et du camembert. Faut
dire que je ne bosse pas demain.
Juin (18). Je tiens la caisse à
un concert classique pour la chapelle à restaurer en face de chez moi.
Je palpe des milliers de francs sans que cela me touche. L'argent n'a
pas de sensations.
Juin (19). Thierry me téléphone
pour me dire quand il doit faire sa fête annuelle. Du 24 au 26 août.
Pierrette est là ce week-end. Nous sortons dans la nature avec
d'autres. Nous allons à un concert celtique dans un petit village, à
l'ombre d'une église romane. On se croirait presque en Bretagne, voir
en Grande-Bretagne. C'est le début des festivités de la fête de la
musique.
Juin (20). Je vais à la piscine
avec Pierrette. Puis l'après-midi, nous faisons un tour vers le lac,
puis à la fête de la musique le soir. Mais comme je bosse demain matin,
nous ne restons pas longtemps.
Juin (21). C'est ma dernière
semaine avant les grandes vacances. Je fais un bref tour à la fête de
la musique. Ca fait drôle, une grande animation en début de semaine.
J'ai revu un vieux pote de la cité scolaire, Laurent, à la fête. Le
seul que j'avais vraiment dans cet établissement.
Juin (25). Journée finale au
lycée. J'espère secrètement ne plus être là en septembre, cela voudra
dire que j'ai trouvé un emploi stable. J'ai tout l'été, payé, pour en
trouver un. J'ai encore reçu des réponses négatives.
Juin (26). Les grandes vacances
commencent bien. Enfin une lettre qui m'annonce un entretien, pour le 7
juillet, à Lyon. J'irai par la même, voir Pierrette.
Juin (29). Encore une lettre de
la Poste, pour me dire qu'il prévoit d'embaucher, bientôt, blablabla.
Juin (30). Je vais à Roanne,
faire des courses. J'ai reçu une lettre de Steffy. Elle me parle de la
fête de la musique. Elle était à la fête de la musique au bled,
dimanche. Avec une copine qu'elle m'a présenté récemment. Encore une
fille un peu timbrée ! A éviter. Même si elle a semble-t-il des
circonstances atténuantes. Elle n'a pas de nouvelles de Pierrette, etc.
Elle hésite cet été entre Pescara et Saint-Raphaël !
Juillet (3). Je vais à la
bibliothèque avant qu'elle ferme pour l'été. Soirée au bal du foot en
plein air. Je retrouve là-bas des membres du local pour jeunes.
L'endroit où se tient le bal nous invite à la réflexion suivante : et
si l'on faisait un festival ici cet été ?
Juillet (6). Arrivé à Lyon, je
fais comme d'habitude : je pose mes affaires au salon de Pierrette et
puis, je vais me balader dans la grande rue piétonne, où justement j'ai
mon entretien demain. Je chronomètre le temps que je mets à pied. A
midi, je mange chez Pierrette.
Juillet (7). Mon entretien
c'est bien passé. J'ai retrouvé parmi le jury qui m'auditionné, une
femme qui m'avait déjà interrogé l'an dernier pour l'entretien en vue
de place en licence dans une fac de Lyon. Mauvaise augure.
A peine rentré chez moi le soir, j'ai un coup de fil d'une récente
bachelière que j'avais eu sous mes ordres au lycée cette année. Elle me
demande avec insistance de l'accompagner à Lyon le 13, pour son
inscription en fac, avec une de ses copines.
Juillet (9). J'ai des retours
négatifs de courrier. Alors, sans attendre le résultat de l'entretien
d'avant-hier, je renvoie 9 nouvelles candidatures. Encore. J'écoute
France Inter seulement la nuit. Il y a toujours cette émission de
littérature érotique. Elle me donne envie d'écrire. Je commence une
nouvelle.
Juillet (13). Me voilà déjà de
retour à Lyon, mais je ne connais pas la réponse pour le poste de la
semaine dernière. Je passe avec les deux filles que j'accompagne,
devant l'immeuble où je me suis rendu pour ça. Nous faisons bien
évidemment les magasins, dont Tati. Elles découvrent Lyon comme on
découvre un nouveau monde. Le soir nous devons manger chez le frère de
l'une d'entre elle qui est l'un des membres de la bande. A midi, nous
mangeons chez Pierrette, je l'avais appelé hier pour la prévenir que
l'on débarquerait. Nous sommes allés chez un disquaire : j'ai fait des
folies : la bande originale du
Temps
des gitans, pour me consoler de n'avoir pas encore trouvé celle
d'
Arizona Dream en CD.
Une fois de retour à LC, j'ai le temps de passer me doucher chez moi,
je laisse à plus tard la lecture du courrier d'aujourd'hui. Je me
prends une méchante sauce en allant chez mon pote pour le repas. Trempé
à un tel point que je retourne plus tard chez moi pour me changer avant
d'aller à la boite.
Juillet (14). Je n'ai pas écris
cette année à Silvia, et ce n'est pas plus mal comme ça.
Juillet (16). Ce 14 juillet, un
mercredi, rends la semaine très festive. J'ai une lettre d'Italie de
Steffy. Une carte postale de Pescara, où elle est née, comme N. Elle me
dit qu'elle a obtenu son CAP. Le soir, je regarde un concert à la
télévision, je l'enregistre même. Il faut dire que c'est The verve. Et
que l'album est superbe. Ce concert en plein air me donne plein d'idées
pour le petit festival que j'ai programmé avec les jeunes du bled, pour
la fin août.
Juillet (19). Après un week-end
balade, le temps se gâte pour ce début de semaine. Je vais voir un
institut de formation pour des cours d'écriture et d'informatique. Pour
m'informer. Je vais voir Thierry à son magasin, c'est sur la route du
retour.
Juillet (23). Cinq nouvelles
missives pour du boulot. J'ai eu hélas la réponse négative pour Lyon.
Mais j'ai un nouvel entretien le 31, à côté de Dijon, pour être guide
dans un jardin. J'ai bien sûr reçu plein de réponses négatives pour
d'autres postes.
Juillet (24). Réunion de
l'association de jeunes dont je fais partie. Outre le festival fin
août, nous allons en Allemagne dans la ville jumelée avec le bled, pour
le 15 août, il y a là-bas une grosse fête avec beaucoup de bière.
Juillet (25). Je retrouve au
plus grand bal musette de la région, sous chapiteau géant, mes deux
Lyonnaises, un peu éméchées.
Juillet (26). Je tape le
courrier administratif pour notre festival. Il fait chaud en cette fin
juillet. Je fais un tour à la bouquinerie qui a ouvert récemment.
Juillet (27). Nouvelle salves
de lettres en réponse à des annonces : 9. Record battu. J'arrête
jusqu'à la fin des vacances. Peut-être que je serai pris, ce serait
presque à désespérer.
Juillet (31). J'ai rendez-vous
à 9h15 à 150 kilomètres de chez moi. Je connais la route jusqu'à
Beaune. Après, c'est l'aventure dans la vallée de l'Ouche. Je pars donc
de très bonne heure, en même temps que le soleil. Je me retrouve dans
un charmant petit trou. Pour bosser comme guide dans les jardins d'un
château. L'entretien se passe…
Je trouve encore la force de participer le soir à une bringue au bled.
Août (3). Pour le poste de
guide c'est grillé, trop vieux ! D'autres retours négatifs suite à mes
récentes missives.
Août (5). Une lettre pour un
entretien dans une radio, le 18. Dans dix jours, je serai en Allemagne,
douze ans après. Originale comme destination de vacances ! J'ai eu un
entretien à Dijon, pour un poste intéressant, puisque outre le profil,
c'est un contrat à durée indéterminée et plus élevé que le salaire
minimum.
Août (8). Grande fête paysanne
de la région. Toujours le même brouhaha, la même chaleur humaine, les
mêmes états pitoyables. Dans une semaine, je serais peut-être comme
eux, mais en Allemagne, en terre étrangère.
Août (9). Je rencontre un jeune
qui doit venir avec nous au voyage. Il bosse dans les bureaux d'une
grande entreprise locale. Il a l'air sympa, il fait partie du jumelage.
Août (11). Je monte à Dun avec
Pol pour assister à l'éclipse dont on nous rabâche depuis quelque temps
l'existence. J'achète des cadeaux pour nos hôtes germaniques. Des
produits locaux. Comme nous n'habitons pas à Volvic ou à Vittel…
Août (13). Le départ
initialement prévue à 4 heures du matin a été sympathiquement repoussé
de deux heures. Nous arrivons à midi à Kaiserlautern. Nous mangeons
dans un kebab de l'unique rue piétonne. Cette ville à l'air cool,
calme, verdoyante. Je n'ai pas vu Youri Djorkaeff, récemment débarqué
ici. C'est le club de nos frères allemands de la ville jumelée avec
notre bled. Nous arrivons chez nos hôtes vers 14 heures. Après avoir
fait connaissance, nous achetons des munitions pour la soirée. Il y a
une piscine. Nous posons les tentes, nous faisons un barbecue. Nous
buvons la bière locale, histoire d'être prêt pour demain, où ça
s'annonce chaud. C'est en plus le début du championnat d'Allemagne,
Kaiserlautern reçoit Dortmund.
Août (14). Le championnat
commence bien pour les diables rouges, victoire 1-0. Ce matin, enfin
cette fin de matinée, nous avons fait ou essayé de faire des courses
dans un supermarché. C'est plus dur que d'acheter seulement de la
bière. Nous avons fait le petit déjeuner en même temps que le déjeuner.
C'est pratique. Café au lait et charcuterie. Et puis la nuit de la fête
est arrivée. La pluie aussi en fin de soirée, arrosée.
Août (15). Nous avons tous la
gueule de bois. J'ai eu un mal fou à retrouver mon sac de couchage.
Normal, l'une des deux filles du voyage me l'a "empruntée". J'ai dormi
tout habillé et tout mouillé. Le second soir est bien calme à la fête.
Nos amis Allemands n'ont pas l'habitude de nos dimanches soirs à la
campagne où l'on force plus que la veille. Du moins, c'est plus
familial.
Août (16). Nous repartons après
manger. Nous décidons de prendre la route touristique après Metz :
Toul, Langres, etc. Histoire de ne pas payer l'autoroute, nous sommes à
sec. Nous arrivons chez nous à minuit. Je trouve encore la force de
voir un match enregistré la veille, mais qui en valait la peine :
Marseille - A.S.S.E. (3-3).
Août (17). Je lis mon courrier
arrivé durant mon départ. Une seule concernant du travail. Négative.
Demain, je vais à mon entretien dans l'Ain, avec Pol qui connaît la
région. J'ai une carte postale du Portugal, de Nando.
Août (18). Il fait un temps
gris pour cet entretien. C'est bref et pas intéressant. Je laisse
tomber. L'après-midi, je vais acheter du matériel pour faire du
collage. C'est mon nouveau dada. J'ai pris des livres sur l'art au
lycée, pour l'été, et ça fourmille dans ma tête. Et puis une cousine
que je n'avais pas vue depuis des lustres débarque avec son mari et ses
deux filles. Quelle belle surprise ! On se rencarde pour demain, où je
dois leur faire visiter le château de Drée.
Août (20). Notre festival s'est
bien passé. Je suis mort de fatigue. La fin de l'été approche et je
n'ai toujours rien trouvé.
Août (24). Thierry fait une
grosse bamboula sur deux jours. J'en profite aussi pour me reposer.
J'offre les dernières bières d'Allemagne. Le programme de la soirée est
le même depuis des années, depuis dix ans.
Août (27). Je refais un peu de
sport pour retrouver la forme en vue de la rentrée, vu que je ne vais
pas y échapper. Sauf qu'il me reste encore un espoir pour un poste à
Dijon, je passe un second entretien avec le grand chef, le 31.
Août (31). Je reçois une carte
postale du Portugal. De Silvia. Juste avant de partir pour Dijon. Elle
passe ses vacances à Coimbra et à Lisbonne, sans oublier la vitale
plage.
Au retour de l'énième voyage vers la capitale régionale, j'ai hésité à
aller voir Hélène la Niçoise, rencontré lors d'une précédente venue.
Une appréhension.
Septembre (1er). Je retourne au
lycée pour amener une partie de tous les livres que j'ai empruntés pour
l'été. Je ramène des disques à la discothèque de la bibliothèque.
Septembre (2). Une salve de
cinq lettres pour mes recherches d'emploi. En attendant la réponse de
Dijon. Dernières chances avant la rentrée.
Septembre (5). On m'a appelé
hier en catastrophe du jardin pour venir effectuer un remplacement. Je
ne me rappelle plus guère de la visite, mais bon, ça paye, et puis cela
me rappellera des souvenirs sympas. J'ai acheté à nouveau du matériel
pour faire du collage et divers arts plastiques.
Septembre (4). Pierrette rentre
au bled ce week-end. Elle passe me prendre chez moi, on va dans un bar,
puis chez des amis, etc. Elle me coupera les cheveux demain après-midi,
comme d'habitude.
Septembre (6). C'est la rentrée
pour moi, au lycée. Les élèves rentreront successivement jusqu'à jeudi,
par sections.
Septembre (10). J'avais un
nouvel entretien à Dijon à 15 heures, le siège de l'entreprise étant
sur un grand boulevard. J'ai manger à midi chez moi et j'ai filé vers
13 heures. J'ai pris l'autoroute pour être à l'heure, j'étais même en
avance.
Septembre (24). Un de mes
chats, celui que j'avais trouvé sur la route du jardin il y a un an,
est revenu ce matin. Alors que je descendais dans la cuisine, je l'ai
entendu miauler derrière la porte. Ce fût un immense soulagement.
Depuis le 13, il avait disparu. Sa recherche m'a pris tout mon temps
libre, et m'a surtout pris beaucoup d'énergie. Dans ce laps de temps
j'ai eu deux réponses négatives pour les postes à Dijon. Mais j'ai
toujours derrière un entretien de sécurité. Le dernier en date est dans
4 jours, dans le tourisme, sur le secteur, l'entretien à lieu à 5
minutes en voiture du lycée. J'ai même écris pour des emplois dans le
midi, dans la région où j'allais passer mes vacances d'hiver chez mes
grands-parents. Mais maintenant, je n'envois plus de courrier pour du
boulot jusqu'en décembre.
Septembre (28). Mon entretien
se passe bien. J'ai battu mon record en terme de nombre de personne
composant le jury ; huit ! J'en connaissais deux, dont une guide de
château.
Septembre (30). Voilà, je n'ai
pas été pris encore une fois à la suite de mon dernier entretien
d'embauche. J'attends encore des réponses de tout le courrier que j'ai
envoyé. Je fais faire une pause dans mes recherches.
Octobre (1er). La rentrée est
faite depuis environ un mois, je cerne maintenant les nouvelles têtes
parmi les profs. Il y en a beaucoup. Du passage. N est partie. Elle
sera quand même restée sept années ! J'ai encore une fois, une lettre
négative pour du boulot. Je vais voir Gueugnon contre Lorient, je
déteste leur entraîneur parce qu'il avait insinué que les forgerons
jouaient dur, lors du match de l'an dernier. Victoire 3-0, sans
contestation cette fois des Bretons.
Octobre (5). Je commence à
étudier la possibilité d'un voyage à Paris pour les vacances de la
Toussaint. Financièrement, c'est jouable si mon oncle et ma tante me
ramène le vendredi ou samedi. Je coucherai chez eux le dernier soir, le
reste du temps chez JC. Je pourrai ainsi rencontrer Sophie, avec qui je
corresponds depuis trois ans, sans l'avoir jamais vu. Je verrai aussi
Patrick, mon cousin artiste. Un programme chargé en perspective.
Je suis toujours des cours par correspondance dans le cadre de mon
travail. J'envoi un devoir assez costaud. Ca devient de plus en plus
difficile.
Octobre (9). Je pose des
questions existentielles, liées à internet. Dois-je me connecter au
risque d'être observé de l'extérieur. J'hésite beaucoup depuis des
mois, déjà au sujet de mon fournisseur. Je me mets de plus en plus sur
la toile dans le cadre de mes activités au lycée. Une collègue,
ancienne élève du lycée à mon époque et que j'avais retrouvé à la fac,
m'a ouvert un compte, une adresse électronique. Je peux recevoir et
envoyer de courriels. Bref, je me tâte, également pour l'acquisition
d'un téléphone portable, indispensable dans ma recherche d'emploi, du
fait que je ne suis souvent pas chez moi.
Octobre (11). Je téléphone à
Pierrette. Elle rentre de moins en moins souvent, maintenant qu'elle a
un copain. En parlant de coiffeur, j'y vais mercredi, il est grand
temps.
Octobre (16). J'ai une réunion
pour commencer à préparer le festival de rock de l'an prochain.
Octobre (19). Fête le soir chez
un copain de Thierry, après le boulot. Je ramène chez elle une
lycéenne, je lui avais promis ça de longue date, vu que je ramène deux
fois par semaine sa meilleure copine qui habite LC. Cette jalouse
habite donc sur la route qui me mène à la fête, une fête un mardi soir,
c'est pour le moins original, surtout au mois d'octobre. Je découvre
donc une nouvelle route, une nouvelle maison. Arrivé au port, je
préviens tout de suite que je ne boirais pas d'alcool ce soir, car j'ai
de la route à faire. J'ai du enregistrer Marseille - Manchester United.
C'est une soirée fondue savoyarde, lourde, lourde, lourde ! En
rentrant, pas de chance, les Anglais ont perdu.
Octobre (21). Ma bouquiniste
préférée m'avait signalé qu'une troupe de théâtre jouait ce soir à la
boite, et demain dans un village voisin. J'ai hésité à y aller, je suis
allé sur le parking, mais j'étais en retard, alors je ne suis pas
rentré à l'intérieur.
Octobre (22). Je regrette de ne
pas être allé au théâtre hier, il y avait plein de profs du lycée.
Octobre (23). Je vais voir le
leader de D2 qui joue à Gueugnon, Lille. Défaite comme l'an dernier
1-0, et comme l'an dernier, elle est injuste.
Octobre (29). Ca y est, ce sont
les vacances. J'en avais besoin. J'ai le programme de mon voyage à
Paris presque dans la tête. Revoir des endroits vus il y a dix ans, en
voir d'inconnus. J'ai pris des livres sur l'art contemporain pour ces
vacances de la Toussaint.
Octobre (30). Je fais le grand
ménage dans ma chambre. L'équipe de France aussi contre les Blacks, en
demi de la coupe du monde. Incroyable.
Novembre (1er). En écoutant une
émission à la radio publique sur le Père Lachaise, je me dis que ça
serait une super idée d'aller s'y promener. La tombe de Jim Morrison,
forcement, et celles des écrivains célèbres comme Wilde, Apollinaire,
etc. Ma bouquiniste m'a offert, il y a quelques jours, un recueil de
Jim Morrison en remerciement des affichettes que j'ai fait pour son
commerce. Je lis ce
Wilderness
goutte à goutte, à la terrasse du Central Bar. C'est le pied, surtout
en profitant des derniers rayons du soleil, vers quatre ou cinq heures
de l'après-midi.
Novembre (2). En gare à 7
heures, je suis à Paris à 10 heures. JC m'attendait sur le quai. Puis
nous allons chez lui, dans une proche banlieue. Le programme de la
journée est passé à faire des courses pour le soir et demain, dans un
centre commercial. Il fait toujours un temps de Toussaint. Huit ans que
je n'étais pas venu à Paris.
Novembre (3). Je me lève tard.
Je fais le tour du centre-ville avec JC, je retire de l'argent à la
poste. L'après-midi, nous allons donc au cimetière de Jim Morrison.
L'entrée est bien sûr gratuite mais je prends un plan avec un index des
tombes célèbres. C'est un peu lugubre. Mais ce plan se révèle vite
indispensable pour naviguer, tous les "coins de rues" se ressemblent.
Il y a quand même du touriste. Des loubards, des punks, les derniers.
Des gens aussi, qui viennent fleurir la tombe de proches. Ca ne doit
pas être évident pour eux d'être dans un musée en plein air. Il y a
même une incinération. J'ai vu une vingtaine de tombes célèbres, en
trois heures environ. Comme quand je suis à Dun, la notion de temps
n'existe plus. Mais au bout d'un certain moment, j'ai senti qu'il
fallait partir parce que cela devenait pesant. Nous sommes à plat le
soir, JC et moi. On se fait un petit cassoulet avec Bergerac. Je me
rencarde avec mon cousin pour demain à 18 heures dans un café vers
Bastille.
Novembre (4). Je pars seul le
matin pour Paris. J'ai envie d'être seul avec elle. Pour la visiter à
mon goût. Je vais voir la Maison de la Radio, d'où je téléphone à
Sophie. Mais elle n'est pas encore rentrée de Rennes, je dois la
rappeler ce soir. Pour mon cousin c'est bon, j'ai rendez-vous avec lui
à 18 heures. Je cherche désespérément la bande originale d'
Arizona Dream.
L'après-midi, je vais dans les beaux quartiers, je passe devant le Parc
des Princes et le Stade de France. J'ai vu l'essentiel de ce que je
voulais voir.
Au café vers Bastille, je ne reconnais pas mon cousin, il a les cheveux
rasés. On boit, on discute, on change de café. Il suffit de sortir des
grands axes pour trouver le demi à 11 francs, moins cher qu'au bled !
Après, il m'emmène à son atelier dans une banlieue rouge. C'est un
groupement d'artiste qui gère le local. Son atelier est tout petit, il
lui sert aussi de chambre ponctuellement. En partant chez JC, j'arrive
à avoir au téléphone Sophie. Je me rencarde avec elle demain à 14
heures près de la fontaine Saint-Michel. Il paraît que c'est un endroit
bien pour ce donner des rendez-vous… A quoi elle ressemble cette
lycéenne parisienne de 16 ans et demi ? Je le saurais bien vite.
Novembre (5). Je dois repartir
avec mon oncle et ma tante demain matin, je dors chez eux ce soir. J'ai
rendez-vous avec Sophie à 14 heures. Je me lève à 9 heures, je prépare
mes affaires, je fais un tour avec JC pour déposer mes affaires chez ma
tante avant midi. Je reconnais à peine l'endroit. Je n'y suis pas allé
depuis dix ans, mon année à la cité scolaire, à l'époque d'Elle. Le
boulevard, les arbres, l'immeuble, tout me semble plus petit. Je mange
encore avec JC à midi puis, je le laisse après avoir bu un dernier
café. Enfin, j'arrive au lieu de rendez-vous, en avance de dix minutes.
Je suis excité, je sors mon carnet pour noter ce qui me vient à
l'esprit, sur cette rencontre peu commune. Nous nous sommes décrit l'un
à l'autre hier soir au téléphone. Et elle arrive. C'est une petite
blonde à lunettes. Elle propose d'aller dans un café pour discuter.
Trois ans qu'on se connaissait sans s'être vu. On discute pendant deux
heures, de tout, de nos parcours, de nos envies, de nos projets. Je
suis triste de la quitter si vite.
Je finis mon après-midi par l'exploration des coins chics : place
Vendôme, rue Saint-Honoré, Champs-Élysées. Je suis vers l'ambassade des
USA, il y a en permanence des cars de CRS. Je suis crevé. Je rentre
chez ma tante. J'ai eu peur de descendre à la mauvaise station, de
prendre le mauvais métro, car il y a un embranchement et je ne me
rappelais plus qu'elle était la bonne station. Il fait une chaleur
suffocante dans les voitures. Je sors ensuite de la station. J'essaye
de reconnaître la rue qui mène à l'immeuble de ma tante. Il fait noir.
J'arrive à temps pour le repas. Après manger, je vais directement dans
le petit studio de ma tante. Je suis crevé, j'ai un peu de lecture et
puis, je me couche. En pensant à Sophie. Quand la reverrais-je ?
Novembre (6). Il a fallu se
lever de bonne heure. A 9 heures, nous étions déjà au fameux carrefour
Pompadour. A midi, j'étais chez moi. Il y a la finale du rugby cet
après-midi. Juste après le repas, je vais acheter
L'Équipe.
Je le parcours en vitesse au Central Bar. Je pensais y retrouver des
potes mais il n'y a personne. Pour la finale de rugby, j'ai vite
compris que se serait râpé pour la France. Je retrouve enfin mes potes
après le match. Je parle de mon séjour. Je vais les revoir le soir chez
un d'entre-nous.
Novembre (7). Comme de coutume,
nous dînons en famille au restaurant pour la Toussaint. Et cette année,
j'ai enfin convaincu mes parents de réserver une table au restaurant de
LC. Pour digérer, nous allons visiter un cimetière où se trouvent des
ancêtres à moi. Mon oncle qui commence à constituer un arbre
généalogique.
Novembre (8). Dur de reprendre
le lycée après cette semaine à Paris. Je craignais Paris, sa vie.
Finalement, je me suis surpris à apprécier. Forcement, je me sens un
peu désorienté, retour à la campagne, au calme, où rien ne bouge.
Je prends rendez-vous avec mon conseiller financier pour prendre une
carte bleue. J'ai toujours refusé par idéologie anticapitaliste, mais
là, ça me fatigue d'aller chaque fois au guichet pour retirer 100
balles. Je prévois maintenant de me connecter à internet et de prendre
un téléphone portatif, un cellulaire, quoi. Dans les deux cas, je
prendrais le temps de la réflexion, en demandant des avis à des
proches. Un de mes oncles m'a laissé lors de son passage pendant que
j'étais à Paris, un kit de connexion. Mais j'attends d'avoir le temps
un samedi matin pour me connecter.
Novembre (20). Ce mois de
novembre est bien morne. La routine la semaine entre le lycée et mes
cours par correspondance. Nous ne sortons plus trop en bande le samedi.
Certains vieillissent mal. On commence à évoquer le 31 décembre, la fin
du monde pour quelque uns. J'ai emprunté celui de Lewis Carroll. Il m'a
marqué, tellement qu'il faudrait que je l'achète
Novembre (26). La saison de NHL
a repris. Je regarde toujours le match enregistré dans la nuit de jeudi
à vendredi, le vendredi en rentrant du lycée après une semaine toujours
éprouvante en tension nerveuse. Je regarde le soir
Fargo qui est passé hier soir. Film
toujours aussi épatant.
Novembre (28). J'envoie mon
curriculum vitae à JC, il m'a dit qu'il le donnerait à des agences pour
l'emploi proche de chez lui. En découvrant le programme du mois sur la
chaîne à péage que nous avons à la maison, je vois qu'ils vont passer
un film que je n'attendais plus :
Jack
le tueur de géant.
J'avais vu ce film, sur la 3, quand j'étais à l'école primaire. Enfin,
je n'avais pas vu la fin, car c'était tard et je ne devais pas veiller.
Ce qui me rend ce film mythique.
Décembre (1er). Dans un mois je
serais à Lyon. Après avoir hésité suite à la soirée mitigée de l'an
dernier, je vais quand même y aller, avec Oliver et compagnie. Mais pas
question à minuit d'être avec les hôtes. Non ! Je serais place
Bellecourt au milieu de la foule. J'ai payé 200 francs pour la soirée à
AG qui est chargée de l'organisation. C'est la première fois que
j'entends ce mot de la bouche des Lyonnais.
Décembre (4). Je téléphone à
Steffy et Pierrette pour leur dire que je serais à Lyon pour le
réveillon. Je voudrais bien les voir toutes les deux même s'il y un
froid entre elles.
Décembre (8). L'an prochain, ça
fera 20 ans que Lennon est mort. Plus personne ne s'en souvient ici.
Triste. Je contacte Gros pour faire une petite fête chez lui, histoire
de consommer les sachets de vin chaud qu'il me reste de l'an dernier.
J'inviterai des concitoyens à lui qui bosse avec moi au lycée,
Sébastien et un prof de philo.
Décembre (10). J'ai reçu ma
carte bleue. Je fais mon premier retrait. Un grand moment pour la
société de consommation. Je pense maintenant à l'acquisition d'un
téléphone portable.
Décembre (15). J'ai vu par
hasard une annonce intéressante pour du boulot parue dans
Télérama
que l'on reçoit au lycée. Je n'y crois pas trop, me disant que des
dizaines de Parisiens vont faire de même et qu'ils seront avantagés.
Décembre (18). Enfin en
vacances, depuis hier. J'en avais grandement besoin. Je devais me
connecter à la toile ce matin mais je n'ai pas, encore une fois, eu le
temps. Il y a donc une grosse fête chez Gros. Entre amis. Ca permet de
voir mes collègues de lycée sous un autre angle.
Décembre (20). Je récupère la
poterie que j'avais fait cet été en Allemagne. Je l'avais laissé à une
artisane qui me la fait cuire. Maintenant, je dois la peindre. Je me
connecte enfin à internet. Ca me fait bizarre de savoir que mon
ordinateur est relié au monde, que derrière l'écran, il y a du monde.
Décembre (21). J'achète du
Flaubert à la bouquiniste.
Décembre (22). J'achète enfin
un téléphone portable. En peu de temps, j'ai acquis les deux biens de
consommation les plus vendus depuis des mois, ceux qui inondent les
pages et écrans de publicité.
Décembre (23). Je prévois
d'acheter plein de journaux étrangers datés du 31 décembre 1999, pour
faire un collage. J'écris à Hélène. La dernière tentative de reprendre
contact avec elle.
Décembre (24). J'enregistre
Jack le tueur de géants,
film dont j'attendais la diffusion depuis des lustres. Je vais me faire
un plaisir de le voir la soirée du jour de Noël. J'attends encore un
peu par sadisme. Je ne suis plus à un jour près.
Décembre (25). J'ai été sobre
hier soir. Je me rends au traditionnel repas familial où j'apprends
qu'une de mes cousines se marie en mai. J'ai téléphoné à Steffy de
là-bas sur mon portable. J'entendais mal car le vent soufflait fort.
D'ailleurs ce vent a soufflé toute la fin de la journée. Je me
rappellerais encore de ce film, Jack le tueur de géant, car je l'ai vu
la nuit de la tempête.
Décembre (26). Il a fait une
tempête incroyable cette nuit. J'ai eu du mal pour dormir. Toute la
France a été touchée. Mon coin a été relativement épargné. C'est la
tempête du siècle. Je me pose plein de questions relatives à la couche
d'ozone. Ma mère ma offert un scanner pour Noël. Je n'ai pas eu le
temps de l'installer depuis deux jours, je m'active. Je fais des essais.
Décembre (28). Tous les
journaux s'ouvrent sur la tempête et ses conséquences. Je réalise. Mais
je retire de l'argent avec ma carte, je navigue sur la toile, je
téléphone avec mon cellulaire. Je suis un homme moderne. En apparence.
Décembre (30). Je laisse tomber
l'idée de collage de journaux datés du 31 décembre 1999. Parce que
cette date n'a finalement pas de signification spéciale pour moi. J'ai
fait une œuvre avec mon scanner.
Décembre (31). Demain, je
commence mon journal de l'an 2000. Je souhaite le tenir toute l'année.
Je suis prêt pour le départ pour Lyon. Nous avons rendez-vous dans un
bar du bled. Il fait un temps de Toussaint. En plus chaud ! Je pars
avec Oliver et Gros. Arrivé sur place, Lucien nous chauffe, comme si on
était ses bonniches. Je suis pour me barrer de leur soirée underground
avant minuit, avec Oliver. Nous voulons vivre l'événement à
l'extérieur. La soirée à lieu dans le loft d'un pote à Lucien qui est
peintre. Il n'y a que des clans. J'essaye bien de discuter mais je vois
vite qu'on nous prend pour des ploucs. Il manque encore des cacahouètes
à nous jeter. Il n'y a pas de chauffage. Ils se prennent tous pour des
dieux. Beaucoup ne sont même pas venus nous dire bonjour. Quelle
sympathie ! Je vois aussi que Lucien a toujours tendance à parler de
moi dans son entourage lyonnais, en des termes peu flatteurs, plutôt
moqueurs.
Alors, vers 23h15, Oliver et moi, sentant que plus rien ne nous
retenait avec les intellos, nous ouvrons la porte du loft, et nous
allons rejoindre l'an 2000 avec le peuple…