Alain Crozier

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LC73 journal  > archives > Avant LC73 partie I (1997 à 1999)

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PARTIE III


Mille et une nuits à LC


  1997

Janvier (1er). Mais mon état de santé m'a gâché la soirée. J'ai eu du mal à boire et je n'ai pas apprécié grand chose comme j'aurai du. A la boite, la copine de Steffy était canon, mais je n'avais qu'une envie, me coucher.
Aujourd'hui repas de famille. Malgré ma grippe, j'y assiste normalement. Pour une fois, je n'ai pas bu la veille. Je ne vais pas rentrer tout de suite à Dijon. Il faut que je me remette sur pied, ma voiture aussi.

Janvier (7). Je vais voir Steffy à Roanne.

Janvier (11). Mon anniversaire tombant un samedi, c'est la grosse fête. Dire qu'il y a un an, à dix-huit heures, je rencontrais Hélène. J'y pense comme si c'était hier. Pierrette, Steffy et les autres m'aident à oublier.

Janvier (13). Retour à Dijon avec une pause à Beaune. Je n'ai jamais eu le temps de m'arrêter, toujours de passage. Je suis en train de réfléchir si je ne vais contacter le club franco-allemand pour savoir s'ils veulent de moi pour leur émission de radio, puisqu'ils en font une aussi. Du moins ils en faisaient une l'an dernier. Il faut que je me renseigne. J'écris une mouture de texte sur une fille aperçue dans un bus. Une fille assise devant moi, habillée tout en bleu.

Janvier (14). Je téléphone à des Allemandes qui s'occupaient l'an dernier de la radio. C'est flou.

Janvier (15). Je prends contact avec une association qui organise du covoiturage. Histoire de faire chuter mes frais. Mais il faut que je récupère ma voiture. Le train me coûte trop cher.

Janvier (18). Retour au bled. Je ne pense pas revenir à Dijon avant un petit bout de temps. Stef aura la paix. Nous n'avons pas les mêmes fréquentations, le même biorythme, les mêmes goûts. Je regrette d'avoir pris un logement avec elle, même si ce n'est pas de sa faute : je crois que je ne peux pas vivre, pour l'instant, avec quelqu'un. J'ai été habitué à être seul chez moi. Je me renseigne pour adhérer à l'association qui s'occupe de la restauration de la chapelle Sainte-Avoye, qui se trouve en face de chez moi.

Janvier (21). Je vais voir la secrétaire de l'association pour la restauration de la chapelle Sainte-Avoye. Très contente de voir que des jeunes s'intéressent à la chapelle. J'y reste des heures à l'écouter me raconter l'histoire de la chapelle, de l'association, et d'autres petites histoires des notables locaux, d'hier et d'aujourd'hui.

Janvier (23). La copine de Lucien m'envoie sa nouvelle adresse.

Janvier (25). Je vais voir la comtesse pour lui parler de mon idée de créer une galerie d'art à LC.

Janvier (27). Je marche dans les rues de LC pour m'aérer les neurones. Alors que mes parents ont des invités, je mange en vitesse pour suivre un moyen Portugal - France. Nous gagnons encore une fois. A la mi-temps je fume une Benson à la fenêtre de ma chambre, comme j'en fume une après le repas de midi, et une après le dîner. Je scrute le bout de la rue en pensant à deux âmes de la ville.

Janvier (30). Je fais du vélo, profitant qu'il ne fait pas trop froid.

Janvier (31). Je reçois une lettre du Japon. C'est forcement l'étudiant japonais rencontré l'été dernier à la fac.

Février (3). Il y a un peu de neige et comme elle est très rare par ces latitudes, je coure sortir mes skis. Enfin, ma luge. Le ski, façon de parler, marcher dans la poudreuse, le long du lac, ça me suffit. De toute façon, je ne ferai plus jamais de ski à cause de mon genou.

Février (4). Je vais voir les annonces à la permanence pour l'emploi du bled. Je ne pense pas retourner à Dijon avant début mars. Je suis trop bien ici, pour me remettre en question. Je n'ai plus grand chose à faire à Dijon.

Février (10). Je vais à l'agence pour l'emploi de Roanne, accompagnée Steffy. C'est la première fois que je sors de LC depuis le 18 janvier. Jamais je n'étais resté si longtemps ici sans bouger.

Février (13). Je réfléchis à ce que je veux faire comme emploi, après mon rendez-vous avec une conseillère, hier. Je vais chez Monique. Elle me donne une vidéo de la chapelle. J'adhère à l'association.

Février (16). Pour éliminer les toxines de la soirée d'hier chez ma bande, nous faisons une escalade à la Corne d'Artus.

Février (18). Roanne, toujours les mêmes personnes à voir, les mêmes choses à faire.

Février (24). Je fais du sport ces derniers jours. Du VTT sur les petites routes, sinueuses et accidentées de ma campagne, je vais courir aussi à l'air de loisir. Toujours rien en vue au niveau du boulot. Je ne sais ce que je veux faire. Je passe mes journées à lire, à me renseigner sur le marché de l'emploi.

Mars (3). Je suis de retour à Dijon. Je revois le peu de personne que j'ai à revoir. Je vais à la radio pour prendre des disques. Je me sers, pour compenser la perte du premier album d'Oasis.

Mars (7). Je fais ma première course de covoiturage. Une étudiante que je dois ramener à Mâcon. Ca me fait un petit détour.

Mars (14). J'ai repris certaines habitudes maintenant que je suis plus souvent ici qu'à Dijon. Je vois l'antiquaire, je marche dans les rues du bled. Je reprends goût pour la boite. Pourquoi ai-je pris un appartement avec Stef ou plus simplement, pourquoi ai-je pris un appartement à Dijon ?

Mars (20). Je réfléchis à un projet de développement touristique. Je vais voir le conseiller général. Je m'investis un peu plus dans le local en adhérant il y deux jours au comité de jumelage.

Mars (24). De retour à Dijon. Je vais chez les personnes de l'association qui organise le covoiturage. L'émission du club a repris sans moi. Mais je l'écoute pour me dégoûter.

Mars (25). Marchant au hasard des rues, je tombe sur Patricia. Tomber n'est pas le terme exact car elle se tient au balcon quand elle m'interpelle. Alors c'est avec plaisir que je mange chez Éric et elle ce soir. Avec une partie de trivial poursuit.

Mars (26). Je téléphone à Pierrette pour savoir si elle rentre ce week-end et si elle peut me ramener des journaux gratuits de petites annonces sur Lyon. Elle rentre.

Mars (29). Retour au bled, jusqu'au 28 avril ! Je vais voir des potes répéter. Ils jouent du blues rock. Ils commencent à maîtriser.

Avril (5). Je me rends à une expo de collection au collège catholique de LC.

Avril (12). Heureusement qu'il y a les week-ends pour s'éclater un peu. Même si la bande meurt à petit feu. Ce n'est plus comme avant. Heureusement, il y a Pierrette est Steffy qui descendent régulièrement au bled. Je les rejoins dans le café jouxtant la boite, elles viennent au local, etc. Déjà quatre années sont passées depuis le début de ma relation avec N. Pour en finir avec les anniversaires, nous fêtons celui de Pierrette.

Avril (16). Roanne, encore, mais ça me change de chez moi où je ne vois personne la journée. Les journées se ressemblent trop, à se poser des questions existentielles.

Avril (23). J'échange avec la secrétaire de Sainte-Avoye des disques des Beatles. Maintenant que les jours rallongent, je fais du jogging le soir.

Avril (25). J'envois une lettre en recommandé à Univers jeunes, menaçant de porter plainte s'ils ne payaient ce qu'ils me devaient.

Avril (28). Retour à Dijon. Vraiment, est-ce bien rentable de louer un appartement pour y passer s'y peu de temps ? Même si c'est dans mon intérêt, pour faire des économies. Je paye 400 francs de ma poche par mois. Plus l'électricité, pour le téléphone chacun paye ses communications, moi beaucoup moins que Stef. J'écoute à 14 heures l'émission du club. Pas d'Hélène ! Où est-elle passée ?

Avril (30). Je vois Philou à 16 heures. Je ne prévoie pas de revenir sur Dijon avant le 28 mai. Avec Stef, nous avons fait notre préavis pour quitter l'appartement le 30 juin.
Je rentre déjà au bled, demain étant le 1er mai. Une lettre au courrier, de Sophie de Paris : elle m'envoie des cartes postales écrites en Angleterre, à Brighton et à Londres, n'ayant pas eu le courage de les envoyer de là-bas.

Mai (2). Je fais des plans de meubles pour réaménager ma chambre. Il faut que je fasse des étagères pour mettre tous mes disques et cassettes.

Mai (7). J'ai descendu 4 cartons de livres du grenier. En faisant le tri entre les récupérables et les irrécupérables. Il en reste une bonne soixantaine de potable. Je les dépoussière.

Mai (13). Je trouve un job pour trois jours. C'est Oliver qui a signalé que j'étais disponible à une de ses boites d'intérim, où je suis aussi inscrit. Nous allons bosser ensemble. Un job original puisqu'il s'agit de distribuer des tracs électoraux pour l'un des candidats aux élections législatives de l'arrondissement. Ca commence vendredi, de ce fait je ne pourrais assister aux festivités du jumelage, pour ses dix ans. Il y a dix, j'étais aller en Allemagne avec le collège. J'écris une lettre à Hélène. Des fois que le temps ai fait son œuvre, que, elle, ai oublié.

Mai (16). A 8 heures, rendez-vous chez monsieur le député. Décor feutré. Boulot cool. Nous faisons le tour de LC…

Mai (30). Rien à signaler de mon cas, et au bled. Retour à Dijon. J'ai vu Philou qui me passe des albums de Suede, que j'enregistre. Je rapporte des disques à la radio, j'en prends d'autres. Retour au bled. Je reviendrais à Dijon le 16 juin, pour commencer à faire mes cartons.

Mai (31). Je vais à la répétition de mes potes de Blueprint, le groupe de blues rock.

Juin (1er). Dans un mois j'aurais déménagé de Dijon. Définitivement peut-être.

Juin (2). 15 heures 15, rendez-vous à Roanne avec Steffy. Questions existentielles et lèche vitrine.

Juin (3). AG, la copine de Lucien m'a parlé d'une licence en tourisme à Lyon. Elle va s'inscrire et m'a convaincu de faire de même. Il faut créer un projet à présenter devant un jury pour l'admission. J'y réfléchis et j'ai bien avancé dans sa rédaction.

Juin (6). Alors que finissais de rédiger au propre mon dossier pour la licence, AG vient me voir. Après, je poste enfin ce projet, ce qui me provoque un certain soulagement.

Juin (7). Je vais à Roanne dans un magasin de meubles pour acheter une petite bibliothèque. Le soir, il y a du monde pour une fois au local.

Juin (9). Je monte ma bibliothèque qui est rapidement pleine, vu le nombre de livres que je possède.

Juin (12). Je reçois ma convocation pour un entretien pour la licence. Pour le 25 juin. Je téléphone à A.G.

Juin (16). Avant dernier retour à Dijon. Je traîne mes guêtres place Darcy à 21 heures.

Juin (18). Je vois Philou, Éric et Patricia. Une dernière fois peut-être. Je ne sais pas où mon destin va me mener.

Juin (20). En rentrant au bled, j'ai une lettre de Thierry. J'avais perdu sa trace pendant plusieurs années. Il m'a téléphoné il y a peu. Aujourd'hui, il m'envoie le plan pour accéder à son lieu d'habitation. Il organise une fiesta comme il dit souvent, une méga teuf. Avec toujours les mêmes qu'autrefois.

Juin (21). Je participe à la tenue d'une brocante pour la chapelle. Le soir, la pluie gâche la fête de la musique.

Juin (22). En bande, nous allons à Dun pour prendre les derniers instants du week-end.

Juin (25). AG m'accueille à la gare, puis m'accompagne à la fac. C'est sympa. Je lui paye un café à la caf de la fac. Puis, je passe mon entretien, qui se passe mal, à mon goût. Je mange à midi chez AG où j'apprends la mort du sous-comandant Cousteau. Nous allons dans une friperie où je trouve un maillot de Portsmouth. Je rentre en train au bled, il fait un temps gris et pluvieux, loin de ce matin ensoleillé et rempli d'espoir.

Juin (26). Agence pour l'emploi de Roanne pour travailler mon cv et les lettres de motivations. La réponse négative n'a tardé pas pour l'entretien d'hier. Je suis déçu, et l'impression n'avoir pas été pris au sérieux. J'ai aussi une lettre de Sophie. Elle a entendu hier le nouveau single d'Oasis, premier extrait du prochain album. Pas moi. Elle se demande pourquoi je n'ai plus de groupe. Moi aussi.

Juin (30). Je fais l'état des lieux de l'appartement. Un soulagement. Une nouvelle vie commence, exclusivement au bled.

Juillet (5). Je vais à la fête de Thierry. Toujours autant de filles que d'habitude. Grosse, grosse biture.

Juillet (7). Je travaille ce soir et demain soir dans un élevage de dindes. Je suis dans la merde.

Juillet (13). Nous allons à Dun en cette veille de 14 juillet. Et puis, fatalement la soirée se termine à la boite comme tous les ans.

Juillet (14). Je fais un tour à la braderie pour voir ce qu'il y a comme livres d'occasion.

Juillet (19). Bal champêtre. On fait la fermeture des buvettes ce qui n'est pas une surprise en soit.

Juillet (22). Carte postale de Londres, postée à Paris. C'est bien Sophie ça !

Juillet (26). Nouvelle bringue chez Thierry. Oliver vient avec moi. Programme habituel : billard, film, boissons. Il y a deux sœurs de Dijon. J'expérimente une nouvelle recette de spaghetti.

Juillet (31). Lettre d'Italie de Steffy de Pescara. Tout va bien. Elle rentre le week-end du 18 août.

Août (2). Nous allons à un festival à la campagne, pas le même que les années précédentes, là, c'est direction plein nord. Je n'y vais pas pour la musique, seulement pour suivre la bande et me changer les idées. L'ambiance est classique, beaucoup de gens habillés pareil, se croyant intelligent et ouvert d'esprit.

Août (6). J'achète un livre de Nick Hornby, Haute-Fidélité.

Août (9). Je lave ma voiture, j'achète des disques d'occasion, j'assiste à une répétition de Blueprint, je vais le soir à une fête villageoise. Hier je suis aller me balader à … Dijon. J'ai rendez-vous avec Philou.

Août (14). Je vais à la piscine. Je commence la compilation de l'année 1994. Je vais me promener vers un château.

Août (15). Nous allons à un festival qui a lieu devant un château, pas le même qu'hier. C'est un bon moment.

Août (25). Pour une des dernières fois de la saison, je fais faire mon petit kilomètre à la piscine.

Août (27). J'essaye de transformer mon projet touristique pour la licence à Lyon, en projet de création d'emploi sur le canton. Reste à convaincre les élus. Lettre de Silvia du Portugal. Elle dit que c'est plus dur de rentrer en fac là-bas qu'ici. Elle ne sait pas exactement dans quelle université elle va atterrir à la rentrée. Elle a plusieurs possibilités. Elle me parle aussi de sa future belle-famille.

Août (30). Je m'inscris à la bibliothèque qui se trouve non-loin de mon ancien lycée. Les dames qui y travaillent son charmantes. Il y a un mariage dans le parc du château. Une fille des châtelains.

Août (31). Je me réveille à l'écoute de la mort de Lady Di. Sur France Info. Ca réveille, je peux l'affirmer. Je ne réalise pas, c'est incroyable, je voudrais que cela soit un cauchemar. Encore une mort qui aurait pu être évitée mais qui était inévitable. Je vais à une expo de peinture sur les chevaux, avec Oliver. Je fais une compilation de morceaux acoustiques d'Oasis. Leur troisième album sort dans quelques semaines.

Septembre (1er). Je suis appelé peu avant midi pour travailler à 15 heures sur le démontage d'un chapiteau dans le parc du château. Le mariage de samedi ! Ça a du leur faire drôle aux aristocrates de se réveiller hier avec la mort de Lady Di. Ils se rappelleront tous de la date, d'un sentiment de fête gâchée. Pour en revenir à ce job d'un jour, j'ai cru que cela ne finirait jamais. De 15 heures à 22 heures. Sauvé par la tombé de la nuit. Certains qui travaillaient avec moi n'étaient pas très agréables.

Septembre (3). Je prépare mes entretiens avec les élus locaux. Je vais à la bibliothèque près du lycée, précisément à la discothèque. En fait, je ne suis intéressé que par le prêt de disques.

Septembre (9). Je vois le conseiller général pour mon projet. Hier, c'était à la permanence du député. Paroles, paroles. J'ai une carte postale de AG et Lucien, et une lettre de Sophie. Les tourtereaux sont en vacances en Alsace. Message très codé, pour initiés sans doute. Sophie est beaucoup plus bavarde. Elle est rentrée de Pologne. Elle n'a toujours pas le nouvel album d'Oasis. Sinon, elle va chercher des musiciens sur Paris pour former un groupe. Dans ma dernière lettre, je lui ai dit que je regardais 21 Jump street. Était-ce normal ? Elle dit de ne pas s'inquiéter pour ça. Johnny Depp est aussi son acteur préféré. Elle ne sait pas quoi faire comme études, mais elle a encore le temps d'y penser puisqu'elle est encore au collège. Par contre, nos avis divergent fortement en ce qui concerne la mort de Lady Di. Elle dérive sur la politique, Blair, etc. Elle hait ma France. Ca lui passera, comme à d'autres. Elle finit sur le départ de Cantona, la liaison de Beckham avec une spice girl. En post scriptum, elle dit avoir lu Trainspotting en V.O..

Septembre (10). Je n'arrête pas de faire des compilations. Alors, pour me faire bien mal, j'en fais une sur Hélène et ma période avec elle. The year when Helen broke. Elle ressemble un peu à celle de 1996, agrémenté de morceaux antérieurs que l'on passait très souvent.

Septembre (18). Office du tourisme hier pour parler encore une fois de mon projet de développement touristique. Rendez-vous avec le maire de LC pour parler une dernière fois de cela.

Septembre (19). Dentiste le matin et travail sur un projet de disque pour la coupe du monde le reste de la journée. Louis-Philippe m'avait suggéré l'an dernier de trouver des chants de supporters de clubs français pour en faire une compilation avec son label de disques de foot à Londres. J'ai décidé, pour tuer un peu le temps, de prendre des cours de dessins avec la comtesse.

Septembre (21). Journée du patrimoine. Ce qui permet de se balader au château.

Septembre (23). Lettre de Philou. Il me parle du dernier Oasis qu'il n'a pas encore écouté.

Septembre (25). Je vais voir le propriétaire d'un château de Drée. Un personnage aussi passionnant à écouter parler que la secrétaire de Sainte-Avoye.

Septembre (27). Cours de dessins. Je n'avance pas assez vite à mon goût. Le gros problème pour ma motivation est que je suis sensibilisé à l'art contemporain. La comtesse, elle, s'est arrêtée à l'époque de Louis XIV. Une lettre de Silvia du Portugal. Elle me confirme que l'Académica de Coimbra va jouer en D1 portugaise. Finalement elle est entrée à l'université de Porto.

Octobre (1er). Rendez-vous à la mission locale pour participer à une opération mise en place par cet organisme en partenariat avec Radio Cactus, la radio qui m'accueillait pour parler de mes voyages, de la soirée Kurt Cobain, et du journal associatif. Rendez-vous aussi chez l'opticienne pour changer de monture de lunettes.

Octobre (2). Je vais participer, via le comité de jumelage, à une rencontre avec des jeunes Allemands, de la région jumelée avec la mienne.

Octobre (11). Un an. Si loin, si proche…

Octobre (15). Je retourne à l'agence pour l'emploi de Roanne pour finaliser mes techniques de recherche d'emploi. Je refais la décoration murale de ma chambre.

Octobre (19). Je vois différentes personnes pour préparer mon forum franco-allemand, car je dois faire la promotion de mon canton.

Octobre (20). Je commence une nature morte au cours de dessin.

Octobre (21). Je passe voir un pote peintre débutant, mais qui est apte à me donner des conseils et idées artistiques.

Octobre (22). 14 heures, début du stage de l'Opération Jeunes. Essentiellement axé sur l'accueil et la présentation de tous les participants et intervenants.

Octobre (31). Fin du stage. Nous avons tous, une entreprise en guise de parrain que nous rencontrerons lors d'une soirée où toute le monde présentera ce qu'il a fait comme travail. Je rentre chez moi, où de la famille est là pour le week-end de la Toussaint.

Novembre (1er). J'ai un ultime rendez-vous pour mon projet de développement touristique local. Le scepticisme entoure cette entrevue. C'est un entrepreneur moderne.

Novembre (4). Hier et aujourd'hui, je suis allé chercher des produits régionaux offerts par diverses entreprises, pour mon forum qui a débute vendredi. Je prends contact avec F.C.G. Communication, mon parrain de l'Opération Jeunes

Novembre (5). Oasis passe à la télé.

Novembre (7). Je reviens à Dijon pour la première fois depuis trois mois. Je mange chez Philou à midi. Il habite juste en face du centre de rencontre où a lieu le forum. Je fais un saut à la radio l'après-midi. A 20 heures, je me présente au forum, j'arrive le premier. La soirée est celle des présentations.

Novembre (8). Journée consacrée le matin à l'élaboration d'un projet en petit groupe. Un projet permettant aux jeunes des deux pays de se rencontrer. Après-midi sportif. Je gagne aux boules, faisant équipe avec une députée allemande.

Novembre (9). On achève nos projets. Le mien est facile et réalisable : inviter le club de football de la ville jumelée à LC pour les 90 ans du club local. En plus mon ancien club a contacté le comité pour savoir ce qu'il pourrait faire pour les 90 ans. Une fois le repas terminé, tout le monde repart d'où il est venu.

Novembre (13). Réunion du comité local de jumelage. Je raconte ce que j'ai fait au forum. Je parle aussi de mon projet de faire venir les équipes des deux villes jumelées avec la notre pour les 90 ans du club de foot.

Novembre (15). Bal des pompiers. Nous buvons, nous fumons. Comme les pompiers.

Novembre (20). Je rencontre mon "parrain" d'entreprise, à Gueugnon. Entrevue informelle, nous discutons surtout de football anglais et de marketing.

Novembre (21). J'envisage de partir en Angleterre si je ne trouve rien d'ici le printemps.

Novembre (24). Je vais à la radio à 15 heures, faisant mes premiers vrais pas sur Internet. Puis, je me rends voir un historien local, pour parler de mon projet de développement local.

Décembre (2). Rien de bien terrible depuis quelques jours. L'hiver s'installe peu à peu. Je récupère mon vélo que j'ai fait réparer.

Décembre (3). Réunion à la radio pour préparer la soirée du 18 décembre avec les entreprises partenaires.

Décembre (6). Je vais au cinéma, pour la première fois depuis des années. Il faut dire que les films que j'aime voir au grand écran sont rares, aujourd'hui, c'est le cas : Bean. Bal au "chalet". Heureusement que nous buvons parce qu'il fait carrément froid.

Décembre (9). Lettre de Stef. Elle m'envoie un formulaire pour que nous soyons exonérés des impôts locaux.

Décembre (13). Je fais un tour au marché de Noël. Avec Pierrette nous allons le soir à Roanne.

Décembre (17). Je finis de monter des meubles achetés avant-hier.

Décembre (18). Soirée de présentation de nos réalisations durant le stage à la radio. Mon parrain n'est pas là.

Décembre (19). Je téléphone à une radio soit disant cool de Lyon. Pour un poste. Mais, ils fonctionnent qu'au piston.

Décembre (24). Nous effectuons divers changements à la maison : le salon change de pièce. Il faut que ce soit prêt pour le repas de Noël. Contrairement aux années précédentes, nous recevons pour Noël et on se déplace pour le jour de l'An.

Décembre (26). Comme tous les lendemains de Noël, j'envois des cartes de vœux, pour être sûr que les destinataires les reçoivent avant au 31 décembre au plus tard. Lolo m'invite avec Oliver à une fête dans son bled. Ca se passe dans un wagon !

Décembre (27). Deux lettres au courrier : Sophie et le Basque de l'an dernier au campus. Il m'envoie ses meilleurs vœux. Sophie aussi, Oasis s'est défilé cette année pour le concert à Paris mais elle pense qu'ils seront forcés de revenir. 1998, avec la coupe de monde de foot… Elle écrit un p.s., un p.p.s. et un p.p.p.s. sur ma venue à Paris, je suis bloqué question d'argent, mon groupe, je n'en ai plus, et sur ce qu'elle écoute en ce moment.

Décembre (30). En faisant les courses je tombe au supermarché sur N. Que fait-elle dans mon bled ? Elle dit qu'elle a des amis ici. L'emploi du singulier m'aurait paru plus judicieux. Je lui demande ce qu'elle fait demain soir, elle mange chez ses amis, puis après, rien de spécial. Je lui propose d'aller à la boite. D'ailleurs, rien n'est prévu avant le club. Oliver, Lucien, Gros et d'autres vont à Lyon. Moi, Nando et d'autres restons ici.
Comme il y a pas mal de nouveaux meubles à la maison, je monte dans ma chambre une armoire. J'en ai dorénavant deux, ça me bouffe un mur de plus pour mettre de la déco.

Décembre (31). Je finis de monter l'armoire dans ma chambre. Il a fallu tout revoir la configuration de la pièce, pour que tout tienne. Ca va me faire drôle demain en me levant. La soirée de ce soir reste un mystère…


1998

Janvier (1er). Mystère levé pour hier soir. Repas chez moi puis, je rejoins ceux qui sont restés chez Eric. Nous arrivons à bien nous éclater. Nous allons ensuite rejoindre d'autres au Road House. Puis on finit à la boite où je vois Stef qui me donne sa nouvelle adresse. Elle a un copain. La soirée est bien.
Aujourd'hui, repas du jour de l'An, et c'est bien tout. Je n'ai pas trop la tête dans le cul. C'est déjà ça.

Janvier (6). Je me mets sérieusement à la recherche d'un emploi stable. Je suis invité par le président de la radio à aller voir Metz en coupe de la ligue à Gueugnon. Avec une journaliste de la radio. Défaite, mais j'ai serré plein de louches de joueurs et dirigeants. J'ai même assister à une interview du capitaine local et du jeune gardien remplaçant, international junior, juste rentré d'un match en Irlande. Richard Trivino.

Janvier (9). Lettre de Sophie. Elle me souhaite à l'avance un bon anniversaire. Cette année nouvelle est pleine de changement pour elle : le lycée, le déménagement à Paris intra muros, etc. Elle laisse de côté la guitare et se consacre totalement au piano. Elle me donne sa play list du moment. Sinon, elle va peut-être aller en Australie en voyage. Elle achève sa lettre par un p.s. de deux pages (!) sur la politique.

Janvier (10). Je téléphone à Sophie pour un texte d'Oasis. Pierrette vient le soir à mon anniversaire. Il y a moins de monde qu'avant au local. Ca sent la fin. Nous terminons la soirée au bal.

Janvier (12). Journée de l'art. Après m'être réveillé, je cours à mon cours de dessin. Le soir, je regarde un film intitulé Pour l'amour de l'art. J'ai flashé sur ce film.

Janvier (20). Encore un super film de vu : Fahrenheit 451. De plus, tous les lundis à 16h30, il y a un bon vieux film français sur la 5ème. Et le matin, une série policière pour m'éveiller. Les brigades du tigre, Arsène Lupin, Hercule Poirot ou Sherlock Holmes.

Janvier (22). Je téléphone à la radio du campus pour savoir s'il prévoit des embauches. Ils me disent oui, mais ils ne savent pas encore quand.

Février (3). Je traverse une période vraiment morne. C'est une succession de routine toute la semaine. Le cours de dessins, les prêts de disques à la bibliothèque, le local, les bals, la boite, les copines.

Février (6). Lettre du Japon de l'étudiant rencontré l'été 1996. Il me dit qu'il va aller aux U.S.A. pendant les vacances de printemps ! Il fait de la musique rock.

Février (7). Départ à 7 heures pour assister à une assemblée générale du jumelage, mais au niveau régional. Donc à Dijon. Je pars avec le président et l'historien omniscient local. Je me suis levé en apprenant la mort d'un préfet de Corse. L'assemblée générale se déroule au conseil régional. Je me suis peut-être assis dans le siège d'un facho. Nous avons droit à un bon repas, dans la cave voûtée d'un restaurant huppé du centre de Dijon. Je suis à la table des jeunes. Ils étaient tous avec moi en novembre dernier, mais tous ceux qui 'étaient au forum ne sont pas venus, comme Miss Walbert et la députée. En rentrant, nous faisons une sympathique halte dans une cave à vin, vers Beaune.

Février (19). Je repense à une expo de peinture et collage faite par une jeune femme, que j'ai vu hier. Anniversaire de N. Elle a 31. Que ma vie est morne, le mois de février étant le petit frère de janvier.

Février (26). Lettre de Silvia. Elle est à la fac de Porto, elle est toujours avec son copain. Elle en a encore pour 4 ans d'études. Elle pense venir au mois d'août. Pour la première fois, sa lettre ne commence pas par "j'espère que tu vas bien" mais par "je vois que tu as plein de projets" !

Février (27). Je vais voir une jeune artiste que j'ai vu lors de son expo, il y a quelques jours.

Février (28). Entretien à la radio pour un boulot. Mais, je me suis un peu trompé de poste. Ca n'ira pas plus loin que cette entrevue.

Mars (2). Réunion dans mon salon pour l'anniversaire du club de foot local, avec la venue d'équipes des villes jumelées.

Mars (3). Rendez-vous en mairie pour un boulot la semaine prochaine : mise sous plis pour les élections cantonales.

Mars (7). Assemblée générale de l'association Sainte-Avoye. J'y ai convié la jeune artiste de l'autre jour.

Mars (10). Travail de mise sous plis pour les élections cantonales Je fais équipe avec José et l'ex fan des sixties avec qui j'échangé des disques des Beatles avant qu'elle sombre dans le rap, corps et âme.

Mars (23). Rien à signaler. Toujours rien concernant un emploi à la radio du campus.

Mars (24). Je téléphone Cactus pour en savoir plus sur une annonce qu'ils ont fait paraître. Aussi, nous devons fixer une date pour faire un repas entre eux et les jeunes qui ont fait partis de l'opération en novembre dernier.

Mars (28). Repas des participants de l'opération, avec trois membres de la radio. Tout le monde n'est pas venu chez les jeunes. Une des filles propose sans succès de poursuivre la soirée en boite.

Mars (30). Je me remets depuis hier à faire du jogging. Ca fait du bien. Le froid est moins présent le matin. L'après-midi est passé à brûler des vieux papiers.

Avril (2). Je continue de rechercher du boulot dans le secteur radiophonique. J'envoie un projet à une radio publique. Sinon, le temps passe lentement. Rien de terrible à dire.

Avril (10). Je vais demain à Lyon pour l'anniversaire de Pierrette. Il y aura aussi Steffy. Je vais chercher mon billet de train, et je passe chez Oliver pour qu'il me passe l'album de Air, groupe français de musique électronique. Le disque de l'année. Je l'enregistre de suite pour l'emmener à Lyon.

Avril (11). Train à 8 heures, je dépose ensuite mes affaires à l'appartement de Pierrette. Je mange à midi chez AG puis on fait deux trois magasins. Je rentre le soir pour la fête de Pierrette. Il y a Steffy, un copain à elle et une copine de Pierrette. La soirée est, comment dire, moyenne. Je n'ai pas envie de les suivre en boite. Le copain de Steffy, homo, me casse les bonbons, et en plus il n'aime pas les chats.

Avril (12). Je manque de foutre une tarte à l'homo. Il a coincé la queue du chat dans la porte de la salle de bain, plus de peur que de mal pour le félin. Ca a bien fait rire l'homo. Je rentre chez moi avec Pierrette, en voiture.

Avril (14). La maison que loue mes parents est libre depuis le début de moi, c'est moi qui m'occupe de la faire visiter. Aujourd'hui, j'ai rendez-vous avec une femme intéressée qui travaille dans … une agence immobilière. J'ai aussi de l'entretien à faire : tailler les bordures, tondre la pelouse. La coupe du monde de football s'approche. On en parle de plus en plus.

Avril (22). Je reçois une offre de mon agence pour l'emploi. A 15 kilomètres de mon domicile, à mi-temps, comme guide dans un jardin. Je prends rendez-vous pour demain matin. C'est mieux que rien.

Avril (23). Bizarrement, mon entretien pour l'emploi de guide se passe bien. Je suis pris, la directrice ne pousse pas très loin l'entretien. Le lieu est sympa, le job aussi malgré certaines contraintes.

Avril (24). Course à Roanne, réunion pour l'anniversaire du foot avec les équipes étrangères.

Avril (25). Je vais à une réunion d'information sur le projet d'ouverture d'une maison des jeunes à LC. Une autre réunion, constitutive de l'association est prévue pour le 16 mai.

Avril (26). Je retourne aux jardins pour prendre la température, et des notes. Il pleut énormément, il y a du monde.

Avril (30). Dernier jour de repos avant de commencer mon boulot de guide. Comme je travail les dimanches et jours fériés, la période de mai et juin va être intense, avec la coupe du monde. Depuis 1986, la France en est privée.

Mai (1er). Original de débuter un nouvel emploi le jour de la fête du travail ! Il pleut encore. Je ne fais pas grand chose. Je dois apprendre sur le tas la visite guidée. Je ne connais pas grand chose à la botanique. Je dois dessiner des plants de collections d'arbustes.

Mai (6). Je travaille en ce moment, un jour sur deux. Aujourd'hui je fais relâche. J'en profite pour aller à la bibliothèque. Je passe beaucoup de coup de fil pour l'anniversaire du foot. Je suis un peu le relais entre le club et le comité.

Mai (8). Comme je vais travailler presque tous les dimanches, je n'aurais le loisir de sortir comme avant les samedis soir. Surtout quand j'aurais des visites à faire le matin. Alors ce soir, j'en profite pour aller au local puis au bal.

Mai (13). Je commence à assimiler la visite. Je vais faire ma première tout seul bientôt. Je révise chez moi, comme si je passais le bac. Cela me rappelle une certaine époque, une certaine liaison.

Mai (14). Les Canadiens de Montréal sont en demi-finale de la Coupe Stanley. C'est le championnat professionnel d'Amérique du Nord de Hockey sur glace. C'est l'équipe la plus titrée de la ligue, et de loin puisqu'elle a le double de victoire de la seconde, les Maple Leafes de Toronto, 26 à 13 sur. Les feuilles d'érables. J'aime bien cette simplicité des Canadiens à nommer leurs franchises. Il y a aussi les Canucks de Vancouver. Péjorativement, les Canadiens français. Je suis pour tous les clubs canadiens. Comme pour les équipes britanniques au football. Point commun, ce sont eux qui ont inventé leur sport. Parce aussi, c'est la tradition. Montréal contre Toronto, c'est le classique suprême de la ligue nationale de hockey. Notons aussi les Oilers d'Edmonton et les Flames de Calgary dans l'Etat de l'Alberta, les Senators d'Ottawa. Disparus les Nordiques de Québec. Trop petit marché, dollar canadien trop faible par rapport à l'américain. Ils sont devenus l'Avalanche du Colorado. Les Winnipeg Jets sont devenus les Phœnix Coyotes. Comme les Minnesota Northstars ont émigré vers les dollars du Texas et des Dallas Stars. Les Whales d'Hartford sont devenus les Hurricanes de Carolina, à moins qu'ils soient maintenant les Florida Panthers. Bref, on déplace les franchises du rugueux Nord historique vers le riche Sud sans culture de hockey. Constat qui peut guetter le sport en Europe.

Mai (16). Seconde réunion pour la constitution de l'association devant gérer un local jeune. Je fais parti du conseil d'administration. Ce qui me fait louper la finale de la coupe d'Angleterre où Anelka marque un but.

Mai (22). J'ai à peine commencé les visites au jardin que je dois en faire une en anglais ! Ca se passe bien, il y a un Colombien, un Canadien de Toronto, une Allemande, une Japonaise, deux Américains, et des autres encore. Cosmopolite !

Mai (23). Réunion du conseil d'administration. Où l'on fait connaissance les uns des autres.

Mai (24). Je fais des courses pour ma patronne. Pour les productions de vins.

Mai (29). Arrivé des footballeurs des villes jumelés. Je ne peux en prendre car il y a déjà du monde chez moi, de la famille. Et des travaux. Un vin d'honneur est organisé en mairie. La fête va continuer jusqu'à dimanche soir.

Mai (30). Première journée de football, internationale. Amicale. Demain, gros repas. Allemands et Italiens se hasardent à faire des pronostics pour la Coupe du Monde.

Mai (31). Journée travaillée depuis des mois par des dizaines de bénévoles, gâchée par la pluie. L'équipe B du FCG joue un match amical contre un club préfectoral.

Juin (9). Voilà que la Coupe du Monde commence enfin. La tension, la pression montait ces derniers jours. Je m'abstiens de regarder la cérémonie d'ouverture. Il faut un but écossais pour que le Brésil gagne.

Juin (16). Les Anglais font plus parler d'eux par leurs hooligans que par leur jeu. Avec tout ce foot, le hockey est relégué au second plan, le boulot au troisième. Le Canadien éliminé en demi-finale de conférence. Finale entre Detroit et Washington. 4-0 pour les hommes des grands lacs.

Juin (27). J'achète deux tables d'écolier dans mon ancienne école primaire. Pour une future déco d'intérieur. Je suis facile au boulot, malgré la chaleur. Il y a une bonne ambiance d'équipe.

Juillet (3). Pour l'instant, je me suis toujours arrangé pour suivre les matches que je voulais suivre. Encore cet après-midi avec le suffoquant France versus Italie.

Juillet (4). Réunion du C.A. une semaine avant l'ouverture de notre local à pour les jeunes.

Juillet (8). Journée à marquer d'une pierre blanche : je trouve un chat noir sur la route en allant au travail. Avec deux frangins noir et blanc. Je les donne à des collègues du jardin, je garde le noir en souvenir d'un ancien chat noir, disparus volontairement par jalousie d'un chat jaune adopté il y a deux ans, quand Hélène était venue chez moi au bled. Le soir, tous en finale. Contre le Brésil, ce que tous les journalistes voulaient.

Juillet (11). Veille de la finale. Ouverture du local pour les jeunes. Je vais au vétérinaire pour examiner la bête noire. Il est en bonne santé.

Juillet (12). Après-midi speed, je devais obligatoirement être au jardin l'après-midi, condition sine qua non pour avoir le pont du 14 juillet. Je rentre à 19h15 chez moi, je me douche en 5 minutes, tout au temps pour manger et courir à la boite où j'ai décidé de suivre l'événement de l'année. Sur grand écran. Et puis voilà, la retransmission commence. Et puis un, et puis deux, et puis trois zéro. Je ne réalise pas, surtout ou même, après des bières.

Juillet (13). Première impression. Ca va faire deux 14 juillet en deux jours. Plutôt une fête ininterrompue. Les gens sont prêts à remettre ça. Nous allons chez Nando qui a emménagé avec sa copine Élodie, face au château.

Juillet (14). Silvia a 23 ans. La fatigue commence à toucher tout le monde.

Juillet (27). La canicule sévissant tous les jours, je rentre chez moi, je me douche, je mange et je regarde la télévision. Les jours où je vais bosser. Tous les jours je fais mon flipper au local des jeunes. J'ai le deuxième meilleur score, j'ai un doute de l'authenticité du premier. Je commence à me demander si je ne vais pas acheter un ordinateur pour Noël. Pour moi.

Août (9). Début de la saison anglaise de football. Arsenal contre Manchester United. Sinon, je regarde énormément de bons films à la télévision.

Août (15). Je suis d'astreinte pour le pont du 15 août. Ni sortie trop tardive, ni fête. Dur. Pas de fête chez Thierry, tout juste une petite escapade au festival du château.

Août (16). Mon père m'a laissé un carré dans son jardin. Je transplante divers éléments de mon lieu de travail.

Août (21). La télévision vient filmer mon lieu de travail, le jour où je ne suis pas là ! Je ne passerai pas encore cette fois à la télé. Je fais de nouvelles compilations ; les années 80 et le reste de ce que je n'ai pas mettre sur les cassettes annuelles. Des années 90.

Août (24). La saison touristique étant bientôt terminée, je cherche éventuellement un autre job pour la rentrée. Sans trop le dire à la directrice. Ca va mal au local des jeunes. Il n'y a pas de jeunes qui y viennent.

Août (28). Mon dernier flipper au local. Les jeux partent. Pas rentables. Toujours pas de nouvelles de la radio du campus.

Septembre (3). Je suis chargé toutes les journées de la semaine. Entre le jardin, le local, il me reste du temps que j'emploie pour aller à la bibliothèque ou pour participer à des réunions d'associations. Comme par exemple les 23 et 24 septembre à Dijon, pour la section jeune du comité de jumelage régional.

Septembre (7). Au jardin, je récolte des graines, je bouture, en prévision du beau jardin que j'ai préparé chez moi pour le printemps prochain.

Septembre (23). Je retourne à Dijon en train. Pour la réunion régionale du jumelage. Je ne sais pas chez qui je vais dormir. On m'a dit qu'on pourrait m'héberger….

Septembre (24). La réunion s'est bien passée, on a mangé ensemble dans un petit restaurant. Et puis quand ce fut l'heure de me fixer un endroit pour dormir la nuit, alors là, c'est le destin qui s'en mêle. Non pas qu'il y eut un fait notoire dans l'appartement où j'ai dormi : il était situé au-dessus de l'appartement de Patricia et Éric ! Sur une ville de 150 000 habitants, avoué que c'est extraordinaire. J'ai revu Éric ce matin, car en plus, on est sorti à la même heure des appartements. Lui pour aller au boulot, moi pour rentrer à LC. Avant cela, je rends visite au conservateur du musée botanique qui m'avait invité à le faire la prochaine que je venais à Dijon. Il était venu au jardin il y a peu.

Octobre (1er). Je commence une animation pour enfants dans le cadre de mon emploi. A soixante kilomètres de chez moi, dans la direction opposée au jardin. Je vais faire l'aller-retour tous les jours. Au lac des sapins… Je me crois dans un film, une série, Twin Peaks…

Octobre (3). Aujourd'hui et demain, je dois faire une exposition pour le jardin à Digoin, dans le cadre d'un marché. Sept jours de déplacement. Vivement que cela soit fini !

Octobre (8). Je suis malade depuis hier. Je fais aujourd'hui la visite des jardins aux enfants du stage. Je ne suis pas en grande forme. Je suis invité demain à une petite fête pour le départ des enfants au centre d'accueil.

Octobre (9). Je ne peux aller à la fête en raison de mon état de santé. Je suis grippé et fiévreux.

Octobre (15). J'achète un vaccin contre la grippe, car je trouve que je ne peux me permettre d'être malade. C'est toujours au mauvais moment que cela arrive.

Octobre (18). La saison est finie pour le tourisme. Les dimanches ne sont plus que des gardes.

Octobre (23). Je me fais piquer pour mon vaccin, je retouche mon C.V. car j'en ai marre. Il faut que je trouve autre chose. J'attends prochainement la date de l'entretien pour la radio du campus.

Octobre (30). Au jardin, mon boulot consiste à faire du bricolage et de l'entretien. Ce qui m'éloigne de mes projets. L'ambiance est géniale. Nous rigolons tout le temps, plaisantant, sifflotant.

Novembre (7). J'ai maintenant tous mes week-ends de libre. J'ai acheté un livre de Bill Buford, Parmi les hooligans.

Novembre (16). J'ai un entretien à la radio du campus le 27 de ce mois. Je dois envoyer une lettre et un C.V. ce qui n'est qu'une formalité que je ferais demain.

Novembre (21). Nous allons faire un concert au local. Je m'occupe de la communication avec la presse.

Novembre (26). Je vais manger chez une collègue de boulot, elle habite une belle propriété à la campagne, avec des bois et des prés. C'est l'arche de Noé. Il y a tous ceux de jardins.

Novembre (27). Rendez-vous à 15 heures pour mon entretien. J'ai pris deux jours pour le préparer. Je pars peu avant midi, je mange sur place dans un fast-food d'une zone commerciale. Arrivé sur le campus 30 minutes avant l'heure, je fume une Benson dans ma voiture. Il fait soleil. La pression monte. L'entretien est amical vu que je connais bien la personne qui me reçoit. J'ai toujours bon espoir même si je me dis qu'ils vont privilégier une personne qu'ils connaîtront mieux que moi. Du copinage. En repartant, je vais pour acheter des cigarettes au coin des facs quand, je crois apercevoir Hélène. Oui. Pas de doute. C'était bien sa voiture. Le temps s'est vite gâté sur la route du retour. Un brouillard comme je n'en avais jamais vu auparavant. Et puis, pour couronner le tout, un mal de ventre. Le poisson de midi et les cigarettes, ajouté le stress et l'émotion. Très content de rentrer à la maison.

Décembre (4). Le concert organisé au local jeune se passe sans problème. Un petit monde, proportionnel aux affiches.

Décembre (9). Au jardin, je pars sur les routes et dans les bois des alentours avec un collègue pour cueillir du houx et de la fougère. Dimanche, je dois aller au Creusot pour tenir un stand du marché de Noël.

Décembre (17). Je suis en vacances jusqu'au 12 janvier. Je reviens le 21 pour faire un grand repas de Noël avec tous mes collègues. Chacun amène un truc.

Décembre (21). Repas de Noël au jardin. J'emmène une collègue qui habite mon bled. Le repas est copieux, excellent, chacun s'est surpassé. Nous finissons vers 17 heures, le ventre bien garni.

Décembre (24). Je passe chez ma bande, de plus en plus désertée depuis que Lucien a rejoint sa copine à Lyon. Il n'y plus d'ambiance. Je ne sais même pas pourquoi, ayant été écarté depuis le début de certaines discussions. Je ne sais pas ce que je fais pour le 31. J'ai le choix comme l'an dernier entre Thierry, la boite, et Lyon.

Décembre (29). J'achète un ordinateur après mûres réflexions. Ma mère m'offre l'imprimante. Je l'installe en rentrant chez moi. Tout se passe bien. Je teste bien évidemment les jeux en premier.

Décembre (30). Je décide d'aller à Lyon, même si je sais qu'il y aura des personnes qui me sont antipathiques, bien que finalement, me laissant indiffèrent.

Décembre (31). Avant de partir à Lyon, j'enregistre le match de hockey de la nuit du réveillon : les Canucks de Vancouver reçoivent l'Avalanche du Colorado. A Lyon, rien à changer.


1999

Janvier (1er). Oui, rien à changer à Lyon… Dernière année avant l'an 2000. On va nous saouler toute l'année avec ça. Ceux qui m'ont amené ont du mal à décoller. Ils ne sont pas pressés de rentrer, ils ont bien de la chance. En rentrant, je vois Nando et ceux qui étaient restés. Ils ont passé une bonne soirée à la boite. J'aurais du les suivre.

Janvier (13). Reprise dure du travail au jardin. Je discute avec les autres de la possibilité de faire un repas pour manger la cagnotte des pourboires. Nous fixons l'endroit et la date, le 23.

Janvier (15). Ma patronne n'acceptant pas de me proposer une formation sérieuse en espaces verts, j'ai cherché et trouvé une annonce intéressante. Un poste d'assistant en documentation, à mon ancien lycée. L'entretien qui a eu lieu aujourd'hui s'est bien passé.

Janvier (19). Je suis pris au lycée. Je commence le 1er mars. Je n'ai envie de retourner au jardin, et pourtant je n'ai pas le choix. Je vais compter les heures.

Janvier (20). Je voudrais bien finir au jardin par les deux semaines de vacances qui me reste à prendre. Je range ma chambre.

Janvier (21). Je vais voir ma future chef. Ca se passe bien. Je commence bien à la date prévue.

Janvier (23). Repas avec les collègues au restaurant. On ne se prive de rien.

Janvier (26). Je dois chercher une formation en parallèle à mon futur poste au lycée, et qui soit proche et… je trouve une formation à distance parfaitement en rapport avec la documentation.

Février (1er). J'apprécie cette dernière semaine complète de travail. Il y a un nouvel employé. D'autres sont partis. Une page se tourne.

Février (11). Dernier jour au jardin. Un soulagement énorme. Une baisse de tension. Avant que je parte, nous fixons une date pour finir la cagnotte. Il y en a assez pour faire un petit gueuleton.

Février (15). Je bêche mon petit carré de jardin. Il faudra que ça ressemble à où je bossais auparavant. La moitié des boutures que j'avais faites à l'automne ont péries. Je profite aussi de ses vacances pour apprendre mon ordinateur.

Février (17). J'ai un stage de deux jours, portant sur la recherche d'emploi. C'est un stage qui ne m'apporte rien de nouveau mais qui est obligatoire. C'est plus ou moins bidon.

Février (18). Fin du stage bidon. Le formateur m'a l'air d'un sacré baratineur. Je profite de la proximité de Cactus pour y faire un saut, histoire de faire de la communication sur le jumelage au niveau régional.

Février (26). Je vais à une répétition d'un groupe constitué par le bassiste de Blueprint. J'ai aménagé des étagères pour mes disques compacts. Ma chambre est hyper fonctionnelle.

Février (27). Grosse journée. Réunion à 11 heures au local pour organiser une soirée à la boite. A midi, ma collègue des jardins et concitoyenne, vient me chercher pour aller au restaurant retrouver mes désormais anciens collègues. Ceux de l'époque mai à décembre 1998. Je peux boire, comme je ne conduis pas. Je vais chez le coiffeur en rentrant. Puis le squat…

Février (28). Demain je retrouve mon lycée. De l'autre côté de la barrière. Je vais être envahi par plein de souvenirs.

Mars (1er). Me voilà donc de retour sur le théâtre de tant d'illusions et désillusions. Ca fait bizarre. Après 6 ans d'absence. Je mange à midi au self. Mais maintenant, je mange avec les profs. J'en ai revu aujourd'hui que j'avais en cours, tout surpris de me revoir.

Mars (2). Je travaille les lundis, mardis et vendredis. La coupure de deux jours sera consacrée à la recherche d'un autre emploi, plus fixe, et à mes cours par correspondance. Et aussi à des courses en ville.

Mars (3). Aujourd'hui, je retrouve déjà mes anciens collègues du jardin, pour un petit repas champêtre. A part ça, j'ai mes feuilles d'impôts à remplir.

Mars (4). Ce petit break de deux jours, ce week-end en semaine, me fait du bien. Je profite des prémices du printemps pour courir et faite du vélo tout terrain.

Mars (5). Après ma journée au lycée, je vais chez un commerçant. Les jeunes de la ville organisent un concours de tarot le 11 avril, et il faut trouver des lots.

Mars (6). Je vais à la bibliothèque pour rendre et prendre des disques. Je passe devant le lycée comme si le fait d'y aller trois fois par semaine ne me suffisait pas.

Mars (9). Après une dure journée, je vais à la boutique du F.C.G. pour acheter un billet pour le match de demain soir contre Lille. Ceci me permettant d'en avoir un autre sûr, pour le match contre les Verts. Je rentre chez moi assez tard.

Mars (10). Donc match contre Lille. Petite défaite. Il y a longtemps que je n'étais pas allé voir un match, tellement longtemps que je ne m'en souviens pas. Si, depuis le 6 janvier 1998 et un match perdu en coupe de la ligue contre le Metz de Robert Pires. C'est cool, demain je vais pouvoir faire la grasse matinée.

Mars (13). Je commande un almanach de jardinier à la librairie du bled. Le jardin me manque, c'est pour ça que je vais en faire un petit d'aromatiques chez moi.

Mars (15). Je vois au lycée N. Ca fait drôle de me retrouver avec elle dans notre lycée, dans des lieux qui évoquent des souvenirs sans équivoque. Nous sourions en y repensant. Un sentiment, si rare, de supériorité. Je la vois pour lui parler du jumelage de ma ville avec une cité italienne.

Mars (17). Je profite du mercredi après-midi pour aller faire des courses à Roanne. Où je trouve toujours quelques fantômes en arrivant sur place.

Mars (20). Je commence à étudier la possibilité de faire un voyage à Paris, quand mes finances suivront. Je cherche désespérément le disque d'Arizona Dream. Pierrette m'invite comme l'an dernier, à son anniversaire à Lyon, le 10 avril, ce qui fait que je vais louper le concours.

Mars (26). F.C.G. contre les Verts. 4-1. Grand match. Que de souvenirs en revoyant les hordes vertes débarquer au stade ! Toujours la même ferveur, la même intensité. Et toujours pas de victoire pour eux, en repartant ! C'est toujours sympa de battre le leader. Surtout ainsi dominé.

Mars (30). J'ai une idée de tableau sur Venise. Deux versions proches d'une même idée. Forcement, cela devait arriver, côtoyant N sur les lieux de notre rencontre.
Une lettre de Steffy. Elle m'annonce qu'elle part avec sa mère à Lyon. Elle demande des nouvelles de la bande, de Pierrette. Elle galère pour trouver du travail.

Avril (1er). En revenant du taf, je m'arrête chez Jérôme, le dernier venu au jardin. Il habite au bord de la route. Il doit m'emmener et me ramener de Lyon, le 11 avril.

Avril (2). Ce sont les vacances de Pâques. Ce n'est plus la même ambiance qu'à mon époque. Les vendredis de vacances, nous faisions la bringue dans les cafés. Les jeunes maintenant, s'amusent moins dans les cafés, ils ne font que des baby-foot. Bref, un mois que je suis au lycée, et voilà deux semaines de vacances. Je vais en profiter pour réfléchir à ce que je vais chercher comme boulot, et surtout quand. J'ai deux mois de congés payés cet été.

Avril (5). Je fouine dans le grenier. Je retrouve encore des vieux livres qui m'avaient échappé, il y a quelques mois. Je fais de la découpe de photos dans le magazine de programmes télé pour faire de la matière première pour des collages. Je me sens de plus en plus attiré par les arts plastiques. Ca ne vient pas du peu que j'ai appris chez la comtesse. Je suis un autodidacte pour la découverte de l'art contemporain. J'aime bien les sculptures d'Arman. J'aime la récupération et l'accumulation. J'ai même fait une œuvre comme Arman. Des téléviseurs de différentes tailles, les uns sur les autres. J'aime bien la déco, l'art déco. J'aurais le temps d'emprunter des livres d'art au lycée.

Avril (7). J'assiste à la réunion pour le concours de dimanche, bien que je puisse être présent ce jour là. Je revisite aussi mon grenier. Le printemps arrive enfin.

Avril (8). Ah le 8 avril ! J'écoute encore Nirvana. Je remplis des formalités administratives pour le concours. Je m'occupe également, avec d'autres, de récupérer des lots.

Avril (10). Je suis à Lyon. Jérôme est venu me chercher. Il était avec sa copine, étudiante à Lyon, en histoire de l'art. Il passera me prendre demain vers 17 heures, pour le retour au bled.
J'arrive chez Pierrette quand elle a finit sa journée au salon. C'est une soirée en petit comité : Pierrette, moi, et sa copine Sandrine, qui était là l'an dernier. Plus tard, viennent deux de leurs amis. Puis nous allons dans une boite où le décor est axé sur le septième art. Nous ne sommes que trois, les deux mecs voulant aller ailleurs. Sur la route qui nous mène dans cette boite, ouverte récemment à la périphérie de Lyon, je suis dans le même état qu'Axel Blackman débarquant dans l'Etat d'Arizona, Arizona Dream. Je rencontre brièvement une belle Anglaise. Je ne sais pas quoi penser de la copine de Pierrette. La soirée est sympa, même si nous mourions de chaud dans cette boite pleine à craquer. Et puis j'ai trouvé qu'il y avait pas mal de cons.

Avril (11). Un peu la gueule de bois. Bien dormi. Je rentre trop tard au bled pour le concours de tarots. Je m'informe quand même de sa bonne tenue.

Avril (15). Je fais un tour à mon jardin pour voir l'état des lieux. Mes boutures faites à l'automne, ont pour la plupart trépassées. Je téléphone à une ancienne de mes collègues des jardins pour qu'elle me conseille. J'ai aussi pour ça, l'almanach du jardinier, qui commence au 1er avril.

Avril (19). Rentrée au lycée. C'est bizarre. Je retrouve les mêmes sensations que quand j'étais lycéen : un mélange de joie, retrouver les copains. Et de peine, retrouver les devoirs et autres contrainte.

Avril (24). Soirée chez ma bande. Une des dernières car il va fermer le … 29 mai. Il n'y a plus guère de monde. Le temps passe, certains évoluent, ont d'autres choses à faire.

Mai (5). Je vais à Roanne faire du shopping. Le formateur de la formation bidon de février dernier me donne rendez-vous pour faire le suivi de cette formation. Où je n'apprends rien de neuf, sauf qu'il faut du piston pour espérer travailler dans certains secteurs. Si, une chose importante, il me dit de lister toutes les candidatures que j'envoie, avec indiqué, si j'ai une réponse négative, un entretien.

Mai (15). Je vais à une fête de campagne, dans la ferme de la grand-mère d'un ami d'un ami. Tous mes amis sont là. Las aussi. Elle finit mal, ça se bat entre "amis".

Mai (17). Tout le monde prépare la fin du local de la bande. Je contacte Pierrette pour cela. Je dis à Jérôme de venir avant que ça ferme. Je lui en ai parlé tellement, le peu de temps où j'ai travaillé avec lui au jardin. J'ai trouvé une offre pour travailler cet été à mi-temps à l'office de tourisme de mon bled. Je réponds de suite.

Mai (20). Second et dernier rendez-vous avec le formateur hier... Je réponds à des annonces dans divers endroits pour divers boulots. Je dois profiter de mes deux mois de congés payés cet été pour trouver un job plus stable.

Mai (22). Dire que dans une semaine, le local de notre bande sera fini. J'en profite tous les soirs en rentrant du lycée. Je vais y boire un coup avec Oliver. Je regarde tout ce qu'il y a au mur. Chaque photo, poster, dessin, me rappelle un tas d'événements. J'ai reçu une réponse négative pour le poste à l'office de tourisme.

Mai (28). Une réponse défavorable pour du boulot dans une radio publique à Dijon. Je crois que je vais avoir la crève demain. Et puis un coup de téléphone de la station de montagne où j'avais été en 1991 avec ma classe de lycée. Je leur avais envoyé une offre de services pour leur radio l'hiver dernier. Il m'appelle pour me proposer d'être technicien sonore cet été. J'ai rendez-vous mardi prochain. D'ici là, je dois réfléchir à l'opportunité de quitter mon emploi actuel assuré pour encore 9 mois, contre cette offre qui fini en septembre.

Mai (29). Une réponse défavorable pour du boulot dans les télécommunications d'Etat.
This is the end. Fin et destruction physique du local de notre bande. Philosophiquement, il était déjà mort. Triste final. Je n'ai pas aimé que des personnes qui n'étaient jamais venus soient présentes pour cette dernière. Pour couronner le tout, j'ai une crève ! Pas de chance. J'arrive au local avec Pierrette et toutes mes compilations annuelles de musique qui m'ont marqué dans ses lieux. Je prends des photos. Dernière séance gâchée aussi par une prise de tête avec la copine à Lucien. Je lui dis ce que je pense d'elle et de son influence sur la mort des lieux. C'est notre Yoko Ono, bien que Lucien ne soit pas un John Lennon.

Mai (30). Il fait beau. Je vais un peu mieux. J'aide à débarrasser les lieux de la fête. Je récupère des reliques : des verres, des cendriers, une grande fresque sur un carton, des photos que je regardais souvent. Celles que je regardais souvent. C'est tout ce qui me restera de ce lieu où j'ai passé la plupart de mes soirées de week-end depuis septembre 1992. Que va-t-on devenir ? Heureusement que l'été arrive, nous pourrons nous retrouver tous dans la nature.

Juin (10). Nouvelle rafale de candidatures. J'ai eu beaucoup trop de réponses négatives ces derniers jours : J'ai refusé l'offre de la station de ski : pas du tout rentable. En revanche j'ai une lettre de Philou de Dijon. Il est retourné à ses racines, quittant la fac et les soirées pop. Il va peut-être être vendeur de voiture cet été !

Juin (11). Trois nouveaux envois de candidatures pour du boulot. Je vais faire une pause de ce côté là. Ce soir, je regarde exceptionnellement le téléfilm sur la 5. Un de mes cousins y est chef de la déco ! Il était passé chez moi l'an dernier. Il vit bien sûr à Paris. Je me promets depuis des mois à aller le voir dès que je peux financièrement y monter.

Juin (16). Je vais manger à midi aux jardins, histoire de revoir mes anciens collègues. Au lycée, l'année touche à sa fin. Les classes de terminales nous ont quittés la semaine dernière, cette semaine se sont celles de première, la prochaine se sera les petits secondes.
Il me reste encore une bouteille de Beaujolais nouveau. Faute. J'aurais dut le boire avant Pâques. Je la finis chez un copain, comme ça, entre potes au milieu de la semaine, avec du saucisson et du camembert. Faut dire que je ne bosse pas demain.

Juin (18). Je tiens la caisse à un concert classique pour la chapelle à restaurer en face de chez moi. Je palpe des milliers de francs sans que cela me touche. L'argent n'a pas de sensations.

Juin (19). Thierry me téléphone pour me dire quand il doit faire sa fête annuelle. Du 24 au 26 août. Pierrette est là ce week-end. Nous sortons dans la nature avec d'autres. Nous allons à un concert celtique dans un petit village, à l'ombre d'une église romane. On se croirait presque en Bretagne, voir en Grande-Bretagne. C'est le début des festivités de la fête de la musique.

Juin (20). Je vais à la piscine avec Pierrette. Puis l'après-midi, nous faisons un tour vers le lac, puis à la fête de la musique le soir. Mais comme je bosse demain matin, nous ne restons pas longtemps.

Juin (21). C'est ma dernière semaine avant les grandes vacances. Je fais un bref tour à la fête de la musique. Ca fait drôle, une grande animation en début de semaine. J'ai revu un vieux pote de la cité scolaire, Laurent, à la fête. Le seul que j'avais vraiment dans cet établissement.

Juin (25). Journée finale au lycée. J'espère secrètement ne plus être là en septembre, cela voudra dire que j'ai trouvé un emploi stable. J'ai tout l'été, payé, pour en trouver un. J'ai encore reçu des réponses négatives.

Juin (26). Les grandes vacances commencent bien. Enfin une lettre qui m'annonce un entretien, pour le 7 juillet, à Lyon. J'irai par la même, voir Pierrette.

Juin (29). Encore une lettre de la Poste, pour me dire qu'il prévoit d'embaucher, bientôt, blablabla.

Juin (30). Je vais à Roanne, faire des courses. J'ai reçu une lettre de Steffy. Elle me parle de la fête de la musique. Elle était à la fête de la musique au bled, dimanche. Avec une copine qu'elle m'a présenté récemment. Encore une fille un peu timbrée ! A éviter. Même si elle a semble-t-il des circonstances atténuantes. Elle n'a pas de nouvelles de Pierrette, etc. Elle hésite cet été entre Pescara et Saint-Raphaël !

Juillet (3). Je vais à la bibliothèque avant qu'elle ferme pour l'été. Soirée au bal du foot en plein air. Je retrouve là-bas des membres du local pour jeunes. L'endroit où se tient le bal nous invite à la réflexion suivante : et si l'on faisait un festival ici cet été ?

Juillet (6). Arrivé à Lyon, je fais comme d'habitude : je pose mes affaires au salon de Pierrette et puis, je vais me balader dans la grande rue piétonne, où justement j'ai mon entretien demain. Je chronomètre le temps que je mets à pied. A midi, je mange chez Pierrette.

Juillet (7). Mon entretien c'est bien passé. J'ai retrouvé parmi le jury qui m'auditionné, une femme qui m'avait déjà interrogé l'an dernier pour l'entretien en vue de place en licence dans une fac de Lyon. Mauvaise augure.
A peine rentré chez moi le soir, j'ai un coup de fil d'une récente bachelière que j'avais eu sous mes ordres au lycée cette année. Elle me demande avec insistance de l'accompagner à Lyon le 13, pour son inscription en fac, avec une de ses copines.

Juillet (9). J'ai des retours négatifs de courrier. Alors, sans attendre le résultat de l'entretien d'avant-hier, je renvoie 9 nouvelles candidatures. Encore. J'écoute France Inter seulement la nuit. Il y a toujours cette émission de littérature érotique. Elle me donne envie d'écrire. Je commence une nouvelle.

Juillet (13). Me voilà déjà de retour à Lyon, mais je ne connais pas la réponse pour le poste de la semaine dernière. Je passe avec les deux filles que j'accompagne, devant l'immeuble où je me suis rendu pour ça. Nous faisons bien évidemment les magasins, dont Tati. Elles découvrent Lyon comme on découvre un nouveau monde. Le soir nous devons manger chez le frère de l'une d'entre elle qui est l'un des membres de la bande. A midi, nous mangeons chez Pierrette, je l'avais appelé hier pour la prévenir que l'on débarquerait. Nous sommes allés chez un disquaire : j'ai fait des folies : la bande originale du Temps des gitans, pour me consoler de n'avoir pas encore trouvé celle d'Arizona Dream en CD.
Une fois de retour à LC, j'ai le temps de passer me doucher chez moi, je laisse à plus tard la lecture du courrier d'aujourd'hui. Je me prends une méchante sauce en allant chez mon pote pour le repas. Trempé à un tel point que je retourne plus tard chez moi pour me changer avant d'aller à la boite.

Juillet (14). Je n'ai pas écris cette année à Silvia, et ce n'est pas plus mal comme ça.

Juillet (16). Ce 14 juillet, un mercredi, rends la semaine très festive. J'ai une lettre d'Italie de Steffy. Une carte postale de Pescara, où elle est née, comme N. Elle me dit qu'elle a obtenu son CAP. Le soir, je regarde un concert à la télévision, je l'enregistre même. Il faut dire que c'est The verve. Et que l'album est superbe. Ce concert en plein air me donne plein d'idées pour le petit festival que j'ai programmé avec les jeunes du bled, pour la fin août.

Juillet (19). Après un week-end balade, le temps se gâte pour ce début de semaine. Je vais voir un institut de formation pour des cours d'écriture et d'informatique. Pour m'informer. Je vais voir Thierry à son magasin, c'est sur la route du retour.

Juillet (23). Cinq nouvelles missives pour du boulot. J'ai eu hélas la réponse négative pour Lyon. Mais j'ai un nouvel entretien le 31, à côté de Dijon, pour être guide dans un jardin. J'ai bien sûr reçu plein de réponses négatives pour d'autres postes.

Juillet (24). Réunion de l'association de jeunes dont je fais partie. Outre le festival fin août, nous allons en Allemagne dans la ville jumelée avec le bled, pour le 15 août, il y a là-bas une grosse fête avec beaucoup de bière.

Juillet (25). Je retrouve au plus grand bal musette de la région, sous chapiteau géant, mes deux Lyonnaises, un peu éméchées.

Juillet (26). Je tape le courrier administratif pour notre festival. Il fait chaud en cette fin juillet. Je fais un tour à la bouquinerie qui a ouvert récemment.

Juillet (27). Nouvelle salves de lettres en réponse à des annonces : 9. Record battu. J'arrête jusqu'à la fin des vacances. Peut-être que je serai pris, ce serait presque à désespérer.

Juillet (31). J'ai rendez-vous à 9h15 à 150 kilomètres de chez moi. Je connais la route jusqu'à Beaune. Après, c'est l'aventure dans la vallée de l'Ouche. Je pars donc de très bonne heure, en même temps que le soleil. Je me retrouve dans un charmant petit trou. Pour bosser comme guide dans les jardins d'un château. L'entretien se passe…
Je trouve encore la force de participer le soir à une bringue au bled.

Août (3). Pour le poste de guide c'est grillé, trop vieux ! D'autres retours négatifs suite à mes récentes missives.

Août (5). Une lettre pour un entretien dans une radio, le 18. Dans dix jours, je serai en Allemagne, douze ans après. Originale comme destination de vacances ! J'ai eu un entretien à Dijon, pour un poste intéressant, puisque outre le profil, c'est un contrat à durée indéterminée et plus élevé que le salaire minimum.

Août (8). Grande fête paysanne de la région. Toujours le même brouhaha, la même chaleur humaine, les mêmes états pitoyables. Dans une semaine, je serais peut-être comme eux, mais en Allemagne, en terre étrangère.

Août (9). Je rencontre un jeune qui doit venir avec nous au voyage. Il bosse dans les bureaux d'une grande entreprise locale. Il a l'air sympa, il fait partie du jumelage.

Août (11). Je monte à Dun avec Pol pour assister à l'éclipse dont on nous rabâche depuis quelque temps l'existence. J'achète des cadeaux pour nos hôtes germaniques. Des produits locaux. Comme nous n'habitons pas à Volvic ou à Vittel…

Août (13). Le départ initialement prévue à 4 heures du matin a été sympathiquement repoussé de deux heures. Nous arrivons à midi à Kaiserlautern. Nous mangeons dans un kebab de l'unique rue piétonne. Cette ville à l'air cool, calme, verdoyante. Je n'ai pas vu Youri Djorkaeff, récemment débarqué ici. C'est le club de nos frères allemands de la ville jumelée avec notre bled. Nous arrivons chez nos hôtes vers 14 heures. Après avoir fait connaissance, nous achetons des munitions pour la soirée. Il y a une piscine. Nous posons les tentes, nous faisons un barbecue. Nous buvons la bière locale, histoire d'être prêt pour demain, où ça s'annonce chaud. C'est en plus le début du championnat d'Allemagne, Kaiserlautern reçoit Dortmund.

Août (14). Le championnat commence bien pour les diables rouges, victoire 1-0. Ce matin, enfin cette fin de matinée, nous avons fait ou essayé de faire des courses dans un supermarché. C'est plus dur que d'acheter seulement de la bière. Nous avons fait le petit déjeuner en même temps que le déjeuner. C'est pratique. Café au lait et charcuterie. Et puis la nuit de la fête est arrivée. La pluie aussi en fin de soirée, arrosée.

Août (15). Nous avons tous la gueule de bois. J'ai eu un mal fou à retrouver mon sac de couchage. Normal, l'une des deux filles du voyage me l'a "empruntée". J'ai dormi tout habillé et tout mouillé. Le second soir est bien calme à la fête. Nos amis Allemands n'ont pas l'habitude de nos dimanches soirs à la campagne où l'on force plus que la veille. Du moins, c'est plus familial.

Août (16). Nous repartons après manger. Nous décidons de prendre la route touristique après Metz : Toul, Langres, etc. Histoire de ne pas payer l'autoroute, nous sommes à sec. Nous arrivons chez nous à minuit. Je trouve encore la force de voir un match enregistré la veille, mais qui en valait la peine : Marseille - A.S.S.E. (3-3).

Août (17). Je lis mon courrier arrivé durant mon départ. Une seule concernant du travail. Négative. Demain, je vais à mon entretien dans l'Ain, avec Pol qui connaît la région. J'ai une carte postale du Portugal, de Nando.

Août (18). Il fait un temps gris pour cet entretien. C'est bref et pas intéressant. Je laisse tomber. L'après-midi, je vais acheter du matériel pour faire du collage. C'est mon nouveau dada. J'ai pris des livres sur l'art au lycée, pour l'été, et ça fourmille dans ma tête. Et puis une cousine que je n'avais pas vue depuis des lustres débarque avec son mari et ses deux filles. Quelle belle surprise ! On se rencarde pour demain, où je dois leur faire visiter le château de Drée.

Août (20). Notre festival s'est bien passé. Je suis mort de fatigue. La fin de l'été approche et je n'ai toujours rien trouvé.

Août (24). Thierry fait une grosse bamboula sur deux jours. J'en profite aussi pour me reposer. J'offre les dernières bières d'Allemagne. Le programme de la soirée est le même depuis des années, depuis dix ans.

Août (27). Je refais un peu de sport pour retrouver la forme en vue de la rentrée, vu que je ne vais pas y échapper. Sauf qu'il me reste encore un espoir pour un poste à Dijon, je passe un second entretien avec le grand chef, le 31.

Août (31). Je reçois une carte postale du Portugal. De Silvia. Juste avant de partir pour Dijon. Elle passe ses vacances à Coimbra et à Lisbonne, sans oublier la vitale plage.
Au retour de l'énième voyage vers la capitale régionale, j'ai hésité à aller voir Hélène la Niçoise, rencontré lors d'une précédente venue. Une appréhension.

Septembre (1er). Je retourne au lycée pour amener une partie de tous les livres que j'ai empruntés pour l'été. Je ramène des disques à la discothèque de la bibliothèque.

Septembre (2). Une salve de cinq lettres pour mes recherches d'emploi. En attendant la réponse de Dijon. Dernières chances avant la rentrée.

Septembre (5). On m'a appelé hier en catastrophe du jardin pour venir effectuer un remplacement. Je ne me rappelle plus guère de la visite, mais bon, ça paye, et puis cela me rappellera des souvenirs sympas. J'ai acheté à nouveau du matériel pour faire du collage et divers arts plastiques.

Septembre (4). Pierrette rentre au bled ce week-end. Elle passe me prendre chez moi, on va dans un bar, puis chez des amis, etc. Elle me coupera les cheveux demain après-midi, comme d'habitude.

Septembre (6). C'est la rentrée pour moi, au lycée. Les élèves rentreront successivement jusqu'à jeudi, par sections.

Septembre (10). J'avais un nouvel entretien à Dijon à 15 heures, le siège de l'entreprise étant sur un grand boulevard. J'ai manger à midi chez moi et j'ai filé vers 13 heures. J'ai pris l'autoroute pour être à l'heure, j'étais même en avance.

Septembre (24). Un de mes chats, celui que j'avais trouvé sur la route du jardin il y a un an, est revenu ce matin. Alors que je descendais dans la cuisine, je l'ai entendu miauler derrière la porte. Ce fût un immense soulagement. Depuis le 13, il avait disparu. Sa recherche m'a pris tout mon temps libre, et m'a surtout pris beaucoup d'énergie. Dans ce laps de temps j'ai eu deux réponses négatives pour les postes à Dijon. Mais j'ai toujours derrière un entretien de sécurité. Le dernier en date est dans 4 jours, dans le tourisme, sur le secteur, l'entretien à lieu à 5 minutes en voiture du lycée. J'ai même écris pour des emplois dans le midi, dans la région où j'allais passer mes vacances d'hiver chez mes grands-parents. Mais maintenant, je n'envois plus de courrier pour du boulot jusqu'en décembre.

Septembre (28). Mon entretien se passe bien. J'ai battu mon record en terme de nombre de personne composant le jury ; huit ! J'en connaissais deux, dont une guide de château.

Septembre (30). Voilà, je n'ai pas été pris encore une fois à la suite de mon dernier entretien d'embauche. J'attends encore des réponses de tout le courrier que j'ai envoyé. Je fais faire une pause dans mes recherches.

Octobre (1er). La rentrée est faite depuis environ un mois, je cerne maintenant les nouvelles têtes parmi les profs. Il y en a beaucoup. Du passage. N est partie. Elle sera quand même restée sept années ! J'ai encore une fois, une lettre négative pour du boulot. Je vais voir Gueugnon contre Lorient, je déteste leur entraîneur parce qu'il avait insinué que les forgerons jouaient dur, lors du match de l'an dernier. Victoire 3-0, sans contestation cette fois des Bretons.

Octobre (5). Je commence à étudier la possibilité d'un voyage à Paris pour les vacances de la Toussaint. Financièrement, c'est jouable si mon oncle et ma tante me ramène le vendredi ou samedi. Je coucherai chez eux le dernier soir, le reste du temps chez JC. Je pourrai ainsi rencontrer Sophie, avec qui je corresponds depuis trois ans, sans l'avoir jamais vu. Je verrai aussi Patrick, mon cousin artiste. Un programme chargé en perspective.
Je suis toujours des cours par correspondance dans le cadre de mon travail. J'envoi un devoir assez costaud. Ca devient de plus en plus difficile.

Octobre (9). Je pose des questions existentielles, liées à internet. Dois-je me connecter au risque d'être observé de l'extérieur. J'hésite beaucoup depuis des mois, déjà au sujet de mon fournisseur. Je me mets de plus en plus sur la toile dans le cadre de mes activités au lycée. Une collègue, ancienne élève du lycée à mon époque et que j'avais retrouvé à la fac, m'a ouvert un compte, une adresse électronique. Je peux recevoir et envoyer de courriels. Bref, je me tâte, également pour l'acquisition d'un téléphone portable, indispensable dans ma recherche d'emploi, du fait que je ne suis souvent pas chez moi.

Octobre (11). Je téléphone à Pierrette. Elle rentre de moins en moins souvent, maintenant qu'elle a un copain. En parlant de coiffeur, j'y vais mercredi, il est grand temps.

Octobre (16). J'ai une réunion pour commencer à préparer le festival de rock de l'an prochain.

Octobre (19). Fête le soir chez un copain de Thierry, après le boulot. Je ramène chez elle une lycéenne, je lui avais promis ça de longue date, vu que je ramène deux fois par semaine sa meilleure copine qui habite LC. Cette jalouse habite donc sur la route qui me mène à la fête, une fête un mardi soir, c'est pour le moins original, surtout au mois d'octobre. Je découvre donc une nouvelle route, une nouvelle maison. Arrivé au port, je préviens tout de suite que je ne boirais pas d'alcool ce soir, car j'ai de la route à faire. J'ai du enregistrer Marseille - Manchester United. C'est une soirée fondue savoyarde, lourde, lourde, lourde ! En rentrant, pas de chance, les Anglais ont perdu.

Octobre (21). Ma bouquiniste préférée m'avait signalé qu'une troupe de théâtre jouait ce soir à la boite, et demain dans un village voisin. J'ai hésité à y aller, je suis allé sur le parking, mais j'étais en retard, alors je ne suis pas rentré à l'intérieur.

Octobre (22). Je regrette de ne pas être allé au théâtre hier, il y avait plein de profs du lycée.

Octobre (23). Je vais voir le leader de D2 qui joue à Gueugnon, Lille. Défaite comme l'an dernier 1-0, et comme l'an dernier, elle est injuste.

Octobre (29). Ca y est, ce sont les vacances. J'en avais besoin. J'ai le programme de mon voyage à Paris presque dans la tête. Revoir des endroits vus il y a dix ans, en voir d'inconnus. J'ai pris des livres sur l'art contemporain pour ces vacances de la Toussaint.

Octobre (30). Je fais le grand ménage dans ma chambre. L'équipe de France aussi contre les Blacks, en demi de la coupe du monde. Incroyable.

Novembre (1er). En écoutant une émission à la radio publique sur le Père Lachaise, je me dis que ça serait une super idée d'aller s'y promener. La tombe de Jim Morrison, forcement, et celles des écrivains célèbres comme Wilde, Apollinaire, etc. Ma bouquiniste m'a offert, il y a quelques jours, un recueil de Jim Morrison en remerciement des affichettes que j'ai fait pour son commerce. Je lis ce Wilderness goutte à goutte, à la terrasse du Central Bar. C'est le pied, surtout en profitant des derniers rayons du soleil, vers quatre ou cinq heures de l'après-midi.

Novembre (2). En gare à 7 heures, je suis à Paris à 10 heures. JC m'attendait sur le quai. Puis nous allons chez lui, dans une proche banlieue. Le programme de la journée est passé à faire des courses pour le soir et demain, dans un centre commercial. Il fait toujours un temps de Toussaint. Huit ans que je n'étais pas venu à Paris.

Novembre (3). Je me lève tard. Je fais le tour du centre-ville avec JC, je retire de l'argent à la poste. L'après-midi, nous allons donc au cimetière de Jim Morrison. L'entrée est bien sûr gratuite mais je prends un plan avec un index des tombes célèbres. C'est un peu lugubre. Mais ce plan se révèle vite indispensable pour naviguer, tous les "coins de rues" se ressemblent. Il y a quand même du touriste. Des loubards, des punks, les derniers. Des gens aussi, qui viennent fleurir la tombe de proches. Ca ne doit pas être évident pour eux d'être dans un musée en plein air. Il y a même une incinération. J'ai vu une vingtaine de tombes célèbres, en trois heures environ. Comme quand je suis à Dun, la notion de temps n'existe plus. Mais au bout d'un certain moment, j'ai senti qu'il fallait partir parce que cela devenait pesant. Nous sommes à plat le soir, JC et moi. On se fait un petit cassoulet avec Bergerac. Je me rencarde avec mon cousin pour demain à 18 heures dans un café vers Bastille.

Novembre (4). Je pars seul le matin pour Paris. J'ai envie d'être seul avec elle. Pour la visiter à mon goût. Je vais voir la Maison de la Radio, d'où je téléphone à Sophie. Mais elle n'est pas encore rentrée de Rennes, je dois la rappeler ce soir. Pour mon cousin c'est bon, j'ai rendez-vous avec lui à 18 heures. Je cherche désespérément la bande originale d'Arizona Dream. L'après-midi, je vais dans les beaux quartiers, je passe devant le Parc des Princes et le Stade de France. J'ai vu l'essentiel de ce que je voulais voir.
Au café vers Bastille, je ne reconnais pas mon cousin, il a les cheveux rasés. On boit, on discute, on change de café. Il suffit de sortir des grands axes pour trouver le demi à 11 francs, moins cher qu'au bled ! Après, il m'emmène à son atelier dans une banlieue rouge. C'est un groupement d'artiste qui gère le local. Son atelier est tout petit, il lui sert aussi de chambre ponctuellement. En partant chez JC, j'arrive à avoir au téléphone Sophie. Je me rencarde avec elle demain à 14 heures près de la fontaine Saint-Michel. Il paraît que c'est un endroit bien pour ce donner des rendez-vous… A quoi elle ressemble cette lycéenne parisienne de 16 ans et demi ? Je le saurais bien vite.

Novembre (5). Je dois repartir avec mon oncle et ma tante demain matin, je dors chez eux ce soir. J'ai rendez-vous avec Sophie à 14 heures. Je me lève à 9 heures, je prépare mes affaires, je fais un tour avec JC pour déposer mes affaires chez ma tante avant midi. Je reconnais à peine l'endroit. Je n'y suis pas allé depuis dix ans, mon année à la cité scolaire, à l'époque d'Elle. Le boulevard, les arbres, l'immeuble, tout me semble plus petit. Je mange encore avec JC à midi puis, je le laisse après avoir bu un dernier café. Enfin, j'arrive au lieu de rendez-vous, en avance de dix minutes. Je suis excité, je sors mon carnet pour noter ce qui me vient à l'esprit, sur cette rencontre peu commune. Nous nous sommes décrit l'un à l'autre hier soir au téléphone. Et elle arrive. C'est une petite blonde à lunettes. Elle propose d'aller dans un café pour discuter. Trois ans qu'on se connaissait sans s'être vu. On discute pendant deux heures, de tout, de nos parcours, de nos envies, de nos projets. Je suis triste de la quitter si vite.
Je finis mon après-midi par l'exploration des coins chics : place Vendôme, rue Saint-Honoré, Champs-Élysées. Je suis vers l'ambassade des USA, il y a en permanence des cars de CRS. Je suis crevé. Je rentre chez ma tante. J'ai eu peur de descendre à la mauvaise station, de prendre le mauvais métro, car il y a un embranchement et je ne me rappelais plus qu'elle était la bonne station. Il fait une chaleur suffocante dans les voitures. Je sors ensuite de la station. J'essaye de reconnaître la rue qui mène à l'immeuble de ma tante. Il fait noir. J'arrive à temps pour le repas. Après manger, je vais directement dans le petit studio de ma tante. Je suis crevé, j'ai un peu de lecture et puis, je me couche. En pensant à Sophie. Quand la reverrais-je ?

Novembre (6). Il a fallu se lever de bonne heure. A 9 heures, nous étions déjà au fameux carrefour Pompadour. A midi, j'étais chez moi. Il y a la finale du rugby cet après-midi. Juste après le repas, je vais acheter L'Équipe. Je le parcours en vitesse au Central Bar. Je pensais y retrouver des potes mais il n'y a personne. Pour la finale de rugby, j'ai vite compris que se serait râpé pour la France. Je retrouve enfin mes potes après le match. Je parle de mon séjour. Je vais les revoir le soir chez un d'entre-nous.

Novembre (7). Comme de coutume, nous dînons en famille au restaurant pour la Toussaint. Et cette année, j'ai enfin convaincu mes parents de réserver une table au restaurant de LC. Pour digérer, nous allons visiter un cimetière où se trouvent des ancêtres à moi. Mon oncle qui commence à constituer un arbre généalogique.

Novembre (8). Dur de reprendre le lycée après cette semaine à Paris. Je craignais Paris, sa vie. Finalement, je me suis surpris à apprécier. Forcement, je me sens un peu désorienté, retour à la campagne, au calme, où rien ne bouge.
Je prends rendez-vous avec mon conseiller financier pour prendre une carte bleue. J'ai toujours refusé par idéologie anticapitaliste, mais là, ça me fatigue d'aller chaque fois au guichet pour retirer 100 balles. Je prévois maintenant de me connecter à internet et de prendre un téléphone portatif, un cellulaire, quoi. Dans les deux cas, je prendrais le temps de la réflexion, en demandant des avis à des proches. Un de mes oncles m'a laissé lors de son passage pendant que j'étais à Paris, un kit de connexion. Mais j'attends d'avoir le temps un samedi matin pour me connecter.

Novembre (20). Ce mois de novembre est bien morne. La routine la semaine entre le lycée et mes cours par correspondance. Nous ne sortons plus trop en bande le samedi. Certains vieillissent mal. On commence à évoquer le 31 décembre, la fin du monde pour quelque uns. J'ai emprunté celui de Lewis Carroll. Il m'a marqué, tellement qu'il faudrait que je l'achète

Novembre (26). La saison de NHL a repris. Je regarde toujours le match enregistré dans la nuit de jeudi à vendredi, le vendredi en rentrant du lycée après une semaine toujours éprouvante en tension nerveuse. Je regarde le soir Fargo qui est passé hier soir. Film toujours aussi épatant.

Novembre (28). J'envoie mon curriculum vitae à JC, il m'a dit qu'il le donnerait à des agences pour l'emploi proche de chez lui. En découvrant le programme du mois sur la chaîne à péage que nous avons à la maison, je vois qu'ils vont passer un film que je n'attendais plus : Jack le tueur de géant. J'avais vu ce film, sur la 3, quand j'étais à l'école primaire. Enfin, je n'avais pas vu la fin, car c'était tard et je ne devais pas veiller. Ce qui me rend ce film mythique.

Décembre (1er). Dans un mois je serais à Lyon. Après avoir hésité suite à la soirée mitigée de l'an dernier, je vais quand même y aller, avec Oliver et compagnie. Mais pas question à minuit d'être avec les hôtes. Non ! Je serais place Bellecourt au milieu de la foule. J'ai payé 200 francs pour la soirée à AG qui est chargée de l'organisation. C'est la première fois que j'entends ce mot de la bouche des Lyonnais.

Décembre (4). Je téléphone à Steffy et Pierrette pour leur dire que je serais à Lyon pour le réveillon. Je voudrais bien les voir toutes les deux même s'il y un froid entre elles.

Décembre (8). L'an prochain, ça fera 20 ans que Lennon est mort. Plus personne ne s'en souvient ici. Triste. Je contacte Gros pour faire une petite fête chez lui, histoire de consommer les sachets de vin chaud qu'il me reste de l'an dernier. J'inviterai des concitoyens à lui qui bosse avec moi au lycée, Sébastien et un prof de philo.

Décembre (10). J'ai reçu ma carte bleue. Je fais mon premier retrait. Un grand moment pour la société de consommation. Je pense maintenant à l'acquisition d'un téléphone portable.

Décembre (15). J'ai vu par hasard une annonce intéressante pour du boulot parue dans Télérama que l'on reçoit au lycée. Je n'y crois pas trop, me disant que des dizaines de Parisiens vont faire de même et qu'ils seront avantagés.

Décembre (18). Enfin en vacances, depuis hier. J'en avais grandement besoin. Je devais me connecter à la toile ce matin mais je n'ai pas, encore une fois, eu le temps. Il y a donc une grosse fête chez Gros. Entre amis. Ca permet de voir mes collègues de lycée sous un autre angle.

Décembre (20). Je récupère la poterie que j'avais fait cet été en Allemagne. Je l'avais laissé à une artisane qui me la fait cuire. Maintenant, je dois la peindre. Je me connecte enfin à internet. Ca me fait bizarre de savoir que mon ordinateur est relié au monde, que derrière l'écran, il y a du monde.

Décembre (21). J'achète du Flaubert à la bouquiniste.

Décembre (22). J'achète enfin un téléphone portable. En peu de temps, j'ai acquis les deux biens de consommation les plus vendus depuis des mois, ceux qui inondent les pages et écrans de publicité.

Décembre (23). Je prévois d'acheter plein de journaux étrangers datés du 31 décembre 1999, pour faire un collage. J'écris à Hélène. La dernière tentative de reprendre contact avec elle.

Décembre (24). J'enregistre Jack le tueur de géants, film dont j'attendais la diffusion depuis des lustres. Je vais me faire un plaisir de le voir la soirée du jour de Noël. J'attends encore un peu par sadisme. Je ne suis plus à un jour près.

Décembre (25). J'ai été sobre hier soir. Je me rends au traditionnel repas familial où j'apprends qu'une de mes cousines se marie en mai. J'ai téléphoné à Steffy de là-bas sur mon portable. J'entendais mal car le vent soufflait fort. D'ailleurs ce vent a soufflé toute la fin de la journée. Je me rappellerais encore de ce film, Jack le tueur de géant, car je l'ai vu la nuit de la tempête.

Décembre (26). Il a fait une tempête incroyable cette nuit. J'ai eu du mal pour dormir. Toute la France a été touchée. Mon coin a été relativement épargné. C'est la tempête du siècle. Je me pose plein de questions relatives à la couche d'ozone. Ma mère ma offert un scanner pour Noël. Je n'ai pas eu le temps de l'installer depuis deux jours, je m'active. Je fais des essais.

Décembre (28). Tous les journaux s'ouvrent sur la tempête et ses conséquences. Je réalise. Mais je retire de l'argent avec ma carte, je navigue sur la toile, je téléphone avec mon cellulaire. Je suis un homme moderne. En apparence.

Décembre (30). Je laisse tomber l'idée de collage de journaux datés du 31 décembre 1999. Parce que cette date n'a finalement pas de signification spéciale pour moi. J'ai fait une œuvre avec mon scanner.

Décembre (31). Demain, je commence mon journal de l'an 2000. Je souhaite le tenir toute l'année.
Je suis prêt pour le départ pour Lyon. Nous avons rendez-vous dans un bar du bled. Il fait un temps de Toussaint. En plus chaud ! Je pars avec Oliver et Gros. Arrivé sur place, Lucien nous chauffe, comme si on était ses bonniches. Je suis pour me barrer de leur soirée underground avant minuit, avec Oliver. Nous voulons vivre l'événement à l'extérieur. La soirée à lieu dans le loft d'un pote à Lucien qui est peintre. Il n'y a que des clans. J'essaye bien de discuter mais je vois vite qu'on nous prend pour des ploucs. Il manque encore des cacahouètes à nous jeter. Il n'y a pas de chauffage. Ils se prennent tous pour des dieux. Beaucoup ne sont même pas venus nous dire bonjour. Quelle sympathie ! Je vois aussi que Lucien a toujours tendance à parler de moi dans son entourage lyonnais, en des termes peu flatteurs, plutôt moqueurs.
Alors, vers 23h15, Oliver et moi, sentant que plus rien ne nous retenait avec les intellos, nous ouvrons la porte du loft, et nous allons rejoindre l'an 2000 avec le peuple…

suite
 
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