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(2001 à 2002)
PARTIE V
A la recherche du
temps perdu
2001
Janvier (1er). La soirée d'hier
s'annonçait bien, donc. Nous mangeons
vers 20 heures. Nous avons un peu de retard, nous arrivons chez Éric
vers 22 heures. Nando est en très petite forme. Il y a beaucoup de
monde. Il y a beaucoup à boire, au moins pour un mois. Mais j'ai
l'impression que l'excitation se dissipe peu à peu dans l'alcool.
L'ambiance est moins forte qu'hier. Minuit arrive sans que l'on s'en
rende compte.
La soirée, après minuit, a été décevante. Je suis allé avec Pierrette à
la boite à 1h15. Il y avait beaucoup moins de monde que pour les autres
jour de l'an. Il n'y avait pas Steffy. Il n'y avait pas non plus le
disc-jockey initial de la boite. Il n'y avait pas José, qui devait
venir avec des copines. Par contre, j'ai revu Nicolas, avec qui j'étais
allé en Allemagne l'été dernier.
J'ai eu du mal à me lever, à 13 heures, pour le repas de famille. J'ai
passé le début de soirée avec ma Pierrette, histoire qu'on se remémore
celle d'hier. On est retourné devant la boite. On a imaginé la
reprendre, la modifier, récupérer la clientèle. J'ai écris
New York
Days, que j'avais commencé il y a dix ans. Je ne sais pas si
j'en fais
un texte ou un flash de vie.
Je vais relire
Le journal secret de
Laura Palmer que Pierrette m'a
rendu. Je vais lui passer les
Nouveaux
contes de la folie ordinaire et
Arizona Dream. Je dois lui
faire lire des livres, lui faire découvrir
le bon cinéma.
Janvier (2). J'ai finalisé
New York Days à l'instant. J'en
suis fier
parce que je retrouve peu à peu mes marques pour ce type d'écriture.
J'ai fait une version flash de vie.
La journée à été dense. J'ai pris deux livres à la bibliothèque de LC.
J'ai revu Nicolas, il m'a payé un verre au Central. Je suis allé dans
mon appartement avec Oliver en début d'après-midi, parce que j'ai
beaucoup de choses à ramener et que je préfère le faire en deux fois.
Enfin, je suis aller prendre Pierrette pour qu'on aille voir
Christophe. Ca devient de plus en plus mon pote. Du coup, je n'ai pas
le temps d'écouter l'album de Kraftwerk que j'ai reçu ce matin. Ca
attendra samedi soir, chez Éric. J'ai eu aussi un appel de JC qui passe
demain soir chez moi avec Fab.
Je considère Pierrette comme une sœur, quelqu'un de proche, à qui je
peux me confier. Mais ça, j'ai déjà dû le dire. Voilà, les vacances
sont terminées. Mais j'ai tellement de boulot qui m'attend à la
bibliothèque, que ça passera vite.
Janvier (3). Avec ce temps
gris, j'ai eu un spleen. Le seul travail
intellectuel du jour a été un peu de déco à l'appartement. Fab et JC
sont passé manger chez moi. On a bu un verre dans le dancing en face de
chez moi. La piste de danse est hélas en réfection.
Pierrette a du passer à la maison pour ramener les vidéos que je lui ai
passé hier. Elle a du prendre en échange,
Les Nouveaux contes de la
folie ordinaire. Bonne lecture. J'ai hâte de recevoir le premier
volume
que j'ai commandé la semaine dernière. J'ai vraiment la volonté de lui
donner le goût de la lecture et du bon cinéma.
Janvier (4). Encore de la déco,
mais aussi des idées pour mon roman de
fiction sur le football. Et puis un flash de vie, un des derniers qui
date de quelques semaines. Bref, depuis trois jours, j'ai été
productif, suffisamment pour cette semaine. Je vais pouvoir faire mes
débuts de journaliste officiel. J'ai le droit, et le rédacteur en chef
m'attend pour lundi prochain.
Encore un spleen, me retrouvant seul au boulot cet après-midi. Je me
suis senti seul ce soir. Déprimé. J'ai appelé Pierrette à 16 heures
pour savoir si elle avait bien pris le livre de Bukowski. Un spleen et
puis tout d'un coup, ça a l'air d'aller mieux. Je dois faire des
rencontres ce week-end. Aller au thé dansant. Mon spleen est-il en
rapport avec la fin psychique au Mamba ? Ma Pierrette doit en ce moment
avoir commencé la lecture des
Nouveaux
contes de la folie ordinaire.
Janvier (7). Je me sens
vraiment entré dans une vie d'artiste écrivain.
Je pense tous les jours à ces deux pôles d'activité. Grâce à mon
carnet, je note tout ce qui peut me venir à l'esprit. Je trouve que la
couleur de cheveux de Pierrette lui va bien. Je ne l'imagine plus
autrement. Je crois que c'est peut-être la seule femme qui ne m'ai
jamais trahi. C'est pour ça que je tiens tant à elle.
Finalement, plus personne ne voulait aller au thé dansant hier soir.
Pourtant il faudrait bien que j'y aille, la semaine prochaine J'ai eu
vendredi une idée d'architecture. J'en ai parlé hier soir avec Laurent
au café de France. Je suis encore allé à la boite hier soir, après, où
j'ai emprunté un verre comme avant. Un de plus pour mon bar. Aussi ivre
que pour le jour de l'an. Encore moins de monde. J'ai fait encore un
peu de déco à l'appartement vendredi. Je dois finir ça au plus vite
pour pouvoir commencer mes arts plastiques.
Je dis ça en plaisantant à peine, mais je dois trouver une secrétaire
pour me seconder dans toutes mes activités intellectuelles. Une
assistante de vie intellectuelle.
Janvier (8). Je suis amoureux.
Enfin, j'en ai tous les symptômes.
Manque d'appétit, goût à rien. Le constat est là. Je ne croyais pas que
cela m'arriverait, mais je dois m'en rendre compte. Depuis ce matin,
mais il y avait des prémisses depuis quelques jours. Aujourd'hui, j'ai
atteint le paroxysme de cet état. Enfin, j'espère. Le problème, c'est
que celle que j'aime, je ne suis pas sûr du tout que ce soit
réciproque. Je ne suis pas sûr non plus que cela soit de l'amour,
peut-être un état dû à une accumulation de spleen cette semaine. Elle
me manque. Je pense beaucoup à elle. On s'est déjà embrassé, fortement,
il y a des années.
Je vais à Lyon dans 10 jours. On va se faire une soirée vidéo avec
Pierrette. J'amènerai du gin et du foie gras. Je regrette déjà d'avoir
donné mon accord pour être pigiste pour le journal local. Car j'ai
envie de passer tous mes week-ends à Lyon. J'ai même envie de quitter
mon emploi. Je vais me mettre à la recherche d'un emploi sur Lyon.
Janvier (9). Envie de
vomissement. État stationnaire mais élevé.
J'essais de me dire que mes pensées, mes sentiments ne sont pas bons.
Jour après jours, semaines après semaines, j'en arrive à cette
conclusion : mon idole c'est Kurt Cobain. Je lis en ce moment un livre
sur lui,
Romance sans sens,
ainsi que deux autres livres de chevet,
An
american prayer de Jim Morrison, et
La nouvelle pornographie de Marie
Nimier.
Janvier (10). Pierrette, je
l'ai appelé ce soir. Les 15 minutes passées
au bout du fil m'ont fait le plus grand bien. J'avais un début de
bronchite. Ce coup de fil m'a guéri. J'ai commencé à chercher un autre
travail. A Lyon. J'ai noté trois annonces dont une dans une radio. Je
lui ai parlé de ça. Elle connaît cette radio. Elle m'a dit que c'est
une radio black. J'ai éclaté de rire. J'ai retrouvé le sourire. Elle
est prête à m'héberger quand je le veux. On s'est dit que j'étais con
de ne pas avoir passé plus de séjours chez elle quand j'étais au
chômage ou en contrat précaire, pour trouver un boulot. Je suis
honteux. En quatre ans qu'elle est à Lyon, je ne lui ai rendu visite
que 4 ou 5 fois. Je ne suis pas allé à son dernier anniversaire, à sa
dernière crémaillère, prétextant à juste titre mon manque de temps,
d'envie de me taper de la route avec ma voiture. Alors qu'elle fait le
même effort pour venir régulièrement au bled. J'ai honte, j'ai honte
que cela soit toujours à elle de venir me prendre pour sortir rejoindre
les autres. Pourquoi avoir agi comme ça, dans ce confort ? Oui, je me
plaisais dans ce confort, ne voyant pas que ça ne mène à rien Tour à
tour, beaucoup de choses comme ça sont entrain de tomber. Je suis en
train de changer, de passer enfin la vitesse supérieure.
Janvier (11). J'ai toujours
l'impression que le 11 janvier tombe un
jeudi. C'est le cas cette année. Elodie m'a téléphoné pour me souhaiter
un bon anniversaire, avant que ne le fasse Pierrette. Elodie devient
peu à peu un très bonne copine. Ca va de mieux en mieux, le spleen
baisse. Mais plus ça va, plus j'ai envie de partir de cette cité triste
qu'est Digoin. Je reviens sur tout ce que j'ai pu dire sur Lyon. De
toute façon, vu mes projets, je suis obligé d'y aller.
Janvier (14). Je viens de faire
l'effort de sortir de chez moi pour
acheter des cigarettes, pour ne pas être à sec. J'ai pris des Royal
Menthol Légères. Les cigarettes qu'Hélène et moi fumions, quand nous
étions grippés, quand l'hiver régnait. Me suis-je vraiment remis de sa
disparition ? J'essaye de répondre par "oui". Hier soir, je suis enfin
allé au dancing qui se situe à 300 mètres de chez moi. Finalement, je
préfère le thé dansant roannais. On ne m'y reprendra pas. Je crois que
je suis en train de finir mon auto-analyse. Pour trouver l'âme sœur, je
dois plutôt aller dans une ville plus grande, Lyon. Je dois aller dans
les salons, musées, endroits culturels. Au rayon de tel ou tel artiste
dans un magasin, aussi.
In Utero,
l'album si je devais n'en garder
qu'un.
Janvier (16). J'ai encore
relevé une annonce intéressante pour un job à
Lyon, j'ai répondu à plusieurs la semaine dernière. J'écrirais demain,
je posterai jeudi. Je ne dois pas agir sur un coup de tête. Me
précipiter. Mon spleen est peut-être du à mon anniversaire, le temps
qui passe. J'ai continué d'envoyer des mini messages à Pierrette. Ca a
l'air de lui plaire. Au moins, ça l'occupe lors de sa pose de midi. Je
lui envoi en ce moment les paroles de Moby. Elle m'a appelé ce soir.
Elle sortait d'une réunion de travail. Elle attendait son bus. Elle
voulait en savoir plus sur des mini messages où je parlais d'un projet
sérieux de romans photos avec Nando, lequel m'a envoyé hier ses
premiers clichés de son appareil numérique, pris la veille de
réveillon. On a échangé des courriels ce midi. Je me propose pour les
scénarii. Une idée à creuser. Encore une.
J'ai commencé à préparer la soirée de samedi. Je fais des paquets
cadeaux. J'ai le temps d'aller chercher mon livre de Bukowski à la
librairie.
Janvier (17). Je reçois une
première réponse, négative, pour mes
recherches d'emploi sur Lyon. J'écris une nouvelle candidature à une
autre annonce, pour une société de lunette dans le deuxième.
Janvier (20). Je suis rentré à
la maison hier soir. À peine le temps de
manger, de finir de faire mon sac pour Lyon, de prendre un bain, que
Pol m'appelle pour boire un coup au café. Où je suis tombé sur Odile,
vielle connaissance. Elle part bientôt pour l'Afrique. Surtout,
j'apprends qu'elle traînait lors de sa jeunesse avec mes cousins et
cousines, notamment Patrick, l'artiste. Je lui file son numéro mais
elle voulait l'appeler de suite, alors je lui ai passé mon téléphone.
Ca devait faire au moins une dizaine d'année qu'ils n'avaient pas été
en contact. J'ai rendu au moins une femme heureuse cette semaine. J'ai
parlé un peu à mon cousin, je lui ai demandé quand est-ce qu'il venait
nous voir. Je lui ai parlé enfin de mes projets d'arts plastiques.
Ce matin, à la gare, dans le train, j'ai fait un nouveau poème. J'ai
aussi eu une idée de documentaire. Après avoir récupérer les clés de
l'appartement au salon de Pierrette, j'ai déjeuner à midi chez Pierre
G. Il habite un home faisant un angle de rue, il dispose du
rez-de-chaussée, un ancien magasin d'antiquité qu'il veut transformer
en atelier de sculpture. On parle de musique, d'écriture. Il me dit
être réceptif à mes recherches de musiciens pour mettre en musique mes
textes. Je suis allé rendre visite à mon parrain et à son père, j'ai
pris un café, mangé un gâteau. Je suis victime d'une telle indigestion
que je me croirais le 1er janvier.
Je me suis perdu plusieurs fois dans les rues de Lyon, je ne suis allé
que dans des endroits que je ne connaissais pas. Je ne pouvais pas me
repérer avec le soleil, il faisait un bon brouillard. Pierrette est
rentrée vers 18 heures.
Fatiguée. Toujours pareil, inchangée. Je ne veux pas qu'elle change. On
a mangé le foie gras, on a commencé le gin, des amis à elle nous ont
rejoint. Nous avons fini dans une boite du premier arrondissement. Pas
encore un souvenir impérissable. Celui qui mettait la musique était
encore plus nul que les trois derniers du Mamba réunis.
Janvier (21). J'ai revu Pierre
G. Je lui ai fait écouter les démos de
1996. Je quitte Lyon, je quitte Pierrette plus tôt que prévu. Je me
sens mal. Mal au ventre. Ulcère ? Vivre à Lyon ? Peut-être me
faudrait-il un temps d'adaptation. J'ai encore plus l'impression dans
ce train d'être le 1er janvier. Je vais faire un tableau à Pierrette
pour son appartement. Je suis en train d'y réfléchir, j'ai pris les
mesure. La seule échappatoire reste l'écriture, l'expression
artistique. Je m'échappe dans les livres, je m'échappe dans des livres.
J'écris de nouveaux poèmes.
Janvier (22). Le soleil se
couche un peu plus tard, aujourd'hui à
17h30. J'ai revu Laurent, il viendra avec moi à la soirée infirmière de
jeudi. Je fais une nouvelle carte de visite. Elle est morbide et dix
fois plus forte que les précédentes. Elle est symbolique.
Janvier (23). Mon spleen a
disparu. Je dois rester cependant encore
vigilant. Ce n'était donc pas ma solitude. Je pense de plus en plus à
la soirée infirmière de jeudi. Déjà, je suis sûr de ne pas y aller seul
puisque Fab vient avec moi. J'ai trouvé une idée pour la commande en
décoration de Pierrette.
Janvier (24). J'ai trouvé le
titre du tableau pour Pierrette. J'ai
commencé les essais de collage. Des idées de finitions. Ne vaudrait-il
pas mieux attendre les beaux jours et profiter d'un peu plus de lumière
? Non !
Janvier (26). Ce soir, je crois
que spleen est revenu. Déjà. Ma
solitude en est bien la cause. Bien sûr. Bien évidemment. La soirée
d'hier était sympa, j'ai retrouvé des potes, ma collègue de boulot,
Manue, sa copine. Tous se connaissaient, c'était un peu une soirée de
corporation, comme dans les soirées étudiantes dijonnaises. D'ailleurs,
ces dernières me manquent tant que si j'ai quelques jours, je monterai
en faire une, histoire de voir l'évolution des choses.
J'ai un rendez-vous pour une formation à Lyon, le 12 février. J'ai
envoyé des mini messages aux Lyonnaises et Lyonnais, Pierrette, Steffy,
Pierre G, Pierrot.
Ca ira mieux demain. Je dois pendant ce week-end faire mon programme de
mes activités. Je dois surtout voir ce que je ferai dans mon
appartement et dans ma maison. Cette recherche d'âme sœur commence à me
mettre de la pression. C'est peut-être un bien. Demain, je vais aller
au Mamba, à la boite ? Je suis presque à sec. Est-ce que cela en vaut
le coup ? Je n'ai pas d'autres véritables perspectives à courts termes…
Janvier (27). Hier soir,
c'était mon procès. À cause de ma candidature
aux élections. Parce que sur ma liste figure des personnes soit disant
bien à droite. Tout ça m'a bien fait rire, j'aime l'autodérision, c'est
en train de devenir une force, une qualité. Car ce n'est pas pour moi
une question de politique au sens où ils l'entendent. Il n'y a pas de
couleur politique. Tout le monde est plus ou moins à droite. Je
reconsidère déjà mon envie de quitter cet endroit. Lyon, entre en
parenthèses…
J'ai encore vu Odile au café ce soir. Elle trouve, elle, que c'est bien
que je sois sur une liste. Pour temporiser tout le monde. Elle a
beaucoup changé depuis les premières fois où je la voyais, du temps de
Nadège. Elle va organiser les retrouvailles des anciens du collège,
dans lesquels figurent quelques cousins et cousines.
Sinon, j'ai eu une réunion pour Sainte-Avoye au cours de laquelle le
correspondant local m'a dit qu'il fallait attendre la fin des élections
pour que je fasse des piges. Demain, je me remets à l'écriture.
Janvier (29). Journée blanche.
Tout juste commencer à classer mes
moutures de textes, dont certaines remontent à dix ans. Il y en a
environ soixante-dix ! Appelons ça des lyriques. Deux nouveaux poèmes.
Beaucoup de questions sur la cyclothymie. J'ai enfin fini la décoration
de mon appartement. Au moins l'impression d'avoir été productif
aujourd'hui.
Janvier (30). J'assiste à une
conférence débat sur l'aide aux filles
des rues. Enfin, je me décide à bouger un peu le soir, à sortir un peu
de ma tanière. Je vois du monde en dehors de mon boulot. C'est bon. Je
finis le rangement de mon atelier, plus rien ne traîne par terre. Je
mets sur papier mes idées extra artistiques.
Février (1er). Je commence et
achève la finition d'un collage tiré d'une bande dessiné se déroulant à
Dijon. Forcement masochiste. Je regarde tous les jours l'éphéméride.
Trop important l'heure où le soleil se couche.
Février (2). Depuis une
semaine, je pense à une femme. Sa beauté me rappelle je ne sais qui.
Elodie m'a appelé pour savoir si on pouvait se voir ce week-end. Gros
m'invite demain à une soirée crêpe. Je trie mes moutures de chansons.
Février (3). Je note que
Nirvana et Portishead vont très bien pour la relecture et le tri de mes
moutures de lyriques. En les relisant, je trouve qu'ils sont pour la
plupart meilleurs que les lyriques déjà achevés. Je crois que je dois
tout reprendre.
Février (4). La soirée d'hier
s'est passé. J'avais un dimanche trop chargé pour l'apprécier. J'ai
fait tout ce que j'avais à faire et j'ai vu celle que je voulais voir.
Elle semble vraiment bien. Je sens…
Février (5). Je ne veux plus
parler d'ambitions sexuelles dans ce journal. J'ai écrit un nouveau
poème. Je crois que j'écris avec mes tripes. Je finis de trier mes
moutures. Cela demande de fouiller au plus profond de ma mémoire. J'ai
beaucoup de livres à lire. Alors j'essaye de voir quel livre irait le
mieux avec quel film ou documentaire passant à la télévision. Pour
gagner du temps. Ce soir c'est un dictionnaire des rêves en regardant
Blue Velvet. Nuit fantastique.
Février (7). Une nouvelle
citation. Il y a longtemps que je n'en avais plus trouvé. J'ai repris
la correction de mes journaux. Je dois le faire de temps en temps, et
non pas d'un seul coup. Je reprends aussi une mouture des lyriques que
j'ai triés. Je vais faire série par série, chronologiquement, mais dans
chaque série, je commence par celle qui m'inspire le plus.
Février (9). J'apprends par une
collègue, qu'il y a une soirée infirmière jeudi et vendredi prochain.
Au même dates, il y a un spectacle à la bibliothèque, plus tôt dans la
soirée. Comme j'ai une réunion publique jeudi soir, c'est le vendredi
soir que je ferais le doublé spectacle et soirée. Le mois de février,
comme je me l'étais dit, passera très vite.
Février (10). Je devais aller à
un spectacle, ce soir, pour les restos du cœur, à Digoin. Mais j'étais
hésitant, ayant toujours des choses à faire. Un appel d'Elodie a fini
de me convaincre de rester au bled pour la soirée. Elle venait de
perdre sa grand-mère. Elle voulait sortir, ne pas rester seule, elle
voulait voir du monde. Alors, je suis allé la prendre chez elle, nous
avons bu un verre au Cheval Blanc. Elle m'a dit qu'elle avait vu à son
boulot cet après-midi, la belle fille aux lèvres. Elle voulait presque
lui demander son numéro de téléphone…
Février (11). Forcement, je
pense à des lèvres, j'avais dit que je parlais plus de ça, mais ça fait
trois mois aujourd'hui que je l'ai vu pour la première et dernière
fois. Je crois que je dois aller au bal.
Je vais avoir du mal à dormir. Je pars demain très tôt pour Lyon, via
Roanne, en voiture puis en train. Je dois achever
Pigheaded avant de dormir.
J'ai laissé des messages à Pierrette, Pierre, Pierrot et Steffy. Seule
Pierrette m'a téléphoné. Elle est en formation demain. Je ne pense pas
qu'on pourra se voir.
Février (12). J'ai donc fait un
bref aller-retour à Lyon, via la gare de Roanne. Ma consultation pour
une formation s'est bien passée même si je ne suis guère plus avancé
dans mes démarches, quant à mon avenir. Sur les quatre personnes que
j'ai contactées hier, Pierrette hier et encore ce matin, ainsi que
Pierrot alors que je venais juste de rentrer chez moi, m'ont appelé. Je
pense que Pierre ne pouvait pas me voir vu qu'il travaille. Pour
Steffy, c'est plutôt à désespérer.
J'ai vu une ancienne de Wittmer à la gare. Je l'ai accompagné quelques
instants au centre commercial. Puis, je l'ai laissé. J'ai fait un peu
de rangement ce soir, dans ma chambre. Demain, une nouvelle semaine de
travail commence, j'ai le moral gonflé à bloc.
Je commence une seconde nouvelle. Je vais prendre la liste
chronologique de mes idées. Ca doit toujours être chronologique, comme
pour les lyriques. Ce seront mes principales occupations
intellectuelles, pour plusieurs mois. Je dois faire au moins deux
chansons par semaines, et au moins deux nouvelles. Autant les lyriques
ne demandent pas de conditionnement, autant les nouvelles doivent être
écrites tard le soir, directement sur l'ordinateur. Je ne sais
pourquoi, mais c'est comme ça. Il y a presque autant de lyriques que de
nouvelles à faire, environ 80. C'est pour cela que je pense en avoir
pour des mois, mais je devrais dire en fait un an. Si je me tiens à mon
rythme de deux par semaines. Parce qu'il n'y a pas que ça dans ma vie,
il y a aussi les arts plastiques, pour ma déco personnelle, ainsi que
de la restauration via la récupération, qui sera aussi de la déco. Cela
fait des années que je suis actif comme cela, mais maintenant, je dois
finaliser tout ça.
Février (13). Correction de la
première nouvelle écrite il y a quelques semaines. Un nouveau flash de
vie. Bel échange de courriels avec Nando.
Février (14). Je continue la
correction de journaux. Je m'arrête au 1er janvier 1993. J'aurai besoin
de souffler avant d'attaquer cette année-là. Je commence de penser de
plus en plus au meeting électoral de demain.
Je débute la finition d'un nouveau texte de chanson,
The sea princess.
Février (16). Le meeting d'hier
soir c'est bien passé pour moi. Une grosse épine d'enlevée. Ce soir
aussi, le spectacle c'est bien passé, j'ai bossé jusqu'à 22h30, j'ai
discuté art avec une femme d'art. Mais ça m'a trop fatigué pour que je
sorte à la soirée infirmière. Elle était mal placée cette soirée. Je
suis passé chez Gros, il est passé chez moi, je l'ai initié au russe
blanc. Sur fond de Doors et Nirvana.
Février (18). J'ai retrouvé
Pierrette hier soir. Pas changée, toujours aussi désabusée et
désabusante. Elle sort de moins en moins, même à Lyon. Par contre, pas
de nouvelles de Christophe et Elodie. J'ai passé une bonne soirée chez
Éric, bien qu'ayant reçu une bonne charge d'entrée. Bref, j'ai bien
rigolé, mais plus assez de forces et d'envie pour aller à la boite à
deux heures du matin. Encore un week-end blanc en rencontres. Laurent
était malade.
Février (19). Il fallait
absolument que je profite du beau temps et de ma journée de repos pour
faire un tour à la campagne. Ce que je fis, avec Nat et Oliver. J'ai
fini ma seconde nouvelle.
Février (20). Encore productif,
et en peu de temps. J'avance à grands pas dans mes premiers collages.
Ce midi, je retrouve enfin la configuration du montage photo fait à
Dijon en 96-97. Je lui trouve un titre,
Tales of 5 countries, ainsi qu'au
collage effectué il y a quelques semaines à partir d'une bande dessinée
sur Dijon,
Blue days and night in
Dijon.
Poèmes, lyriques, nouvelles, arts plastiques, j'ai été productif dans
tous mes domaines ces derniers temps.
Février (21). Un nouveau flash
de vie. La productivité continue. Au moins une seule réalisation,
lyriques ou nouvelles, par jour me suffit. Plusieurs serait un risque
parfois d'interférence.
Février (22). Encore un flash
de vie et encore une réunion. Je frôle la saturation pour la seconde
chose. Pour la première, il ne peut y avoir de saturation, seulement de
la satisfaction. Demain, je dois manger à midi avec deux collègues.
J'ai rencontré hier Jean-Michel qui travaille à la mairie et qui fait
de la musique électronique. Il a l'air d'être sérieux. Il faudrait que
je le voie en dehors du boulot pour voir s'il voudrait, s'il pourrait
me composer de la musique. Il a l'air d'aimer Air. C'est déjà ça.
Février (23). A midi, je mange
avec deux de mes collègues, au restaurant chinois. C'est la seconde
fois que je vais dans un établissement de cette nature. Pour la seconde
fois j'ai la digestion difficile pour le dessert, en l'occurrence cette
fois des beignets aux fruits. Le soir, je les invite à boire un verre
chez moi. Je leur montre mon collage sur Dijon. Après avoir mangé
encore chinois pour parfaire ma maîtrise des baguettes, je finis un
nouveau lyrique,
The sun is gone.
Il me reste encore sept textes pour en terminer avec la première
période d'écriture de texte, celle sur une fille connue dans cette
ville.
Elodie me pose un problème. Elle a un eu pété les plombs, je dois
l'aider, c'est une amie…
Février (24). Je commence à
influencer mes collègues. La semaine prochaine, je vais leur prêter
Arizona Dream et
Deadman, ainsi que les trois
premiers albums de Radiohead. Gros m'a enregistré
An american prayer,
lecture de poèmes par Morrison sur musique des Doors. J'ai passé trois
heures au boulot à chercher des sites de musées d'art contemporain pour
notre rubrique culturelle.
Je suis allé au Mamba. J'ai rétabli mes relations avec les poivrots, en
parlant des élections. Il a un peu neigé. Je n'ai fait de rencontre à
la boite.
Février (25). Il neige encore.
Si seulement j'avais un appartement au bled, ça serait plus facile pour
inviter les jeunes femmes que je (ne) vois (pas) le samedi soir en
boite. Il faut que je téléphone à Laurent pour qu'on retourne au thé
dansant à Roanne. Je fais un nouveau poème.
Février (26). J'ai vu Laurent.
Il avait le goût à rien. Je reprends le taf demain pour une semaine
exceptionnelle, jusqu'à dimanche 14h30. En revanche, je n'ai pas de
réunion, pour la première fois depuis un mois. Je ne vais pas revenir
au bled avant dimanche en fin d'après-midi, pour voir la fin du match
de mon ancien club de foot. J'aurais le week-end d'après, un grand
week-end.
Deux nouvelles citations, deux nouveaux poèmes, et la suite de la
correction de mes journaux. Enfin, l'écriture d'une troisième nouvelle.
Encore très productif aujourd'hui. Demain un lyrique.
Février (27). Mes soirées sont
consacrées à l'écriture et à la lecture. J'ai bien cette habitude en
moi maintenant. Je suis vraiment en pleine période de créativité.
Aujourd'hui, j'écris deux poèmes, un flash de vie, et un lyrique,
Out of something.
Février (28). Encore trois
nouveaux flashs de vie, une citation, un lyrique. Je finis le montage
photo
Tales of 5 countries.
En fait, ce lyrique n'est pas dans la première série, je l'ai mal
classé. En le faisant, je me suis rendu compte qu'il était plus récent,
remontant à 1993, donc à N.
To tell
me that. J'ai aussi repris la correction de mes journaux, à
l'année 1993.
Mars (1er). Je me remets à lire
Charles Bukowski. C'est tout de même un peu différent de mon style
d'écriture de nouvelle. Mais c'est toujours aussi poilant. J'ai
travaillé jusqu'à deux heures du matin pour écrire un nouveau lyrique,
Laxative dream,
et pour ébaucher le tableau pour Pierrette. Dans ce sens, le livre sur
l'Art américain emprunté à la bibliothèque, m'a quelque peu aiguillé.
Mars (2). J'ai encore travaillé
jusqu'à deux heures trente du matin cette fois-ci.
Eyes light,
un lyrique. Il ne m'en reste plus que quatre à faire sur la première
période. En même temps, je suivais les soirées hommage à Serge
Gainsbourg à la radio et à la télévision.
Mars (3). J'ai fini le boulot,
l'officiel, à une heure du matin. J'ai invité deux collègues à boire un
verre à l'appartement. J'ai bien discuté avec eux. J'ai revu aussi
Jean-Michel, ainsi qu'une animatrice radio.
Les choses vont un petit peu mieux pour Elodie. Mais elle est malade,
et Christophe aussi. Mais il viendra me voir demain matin.
Mars (4). Christophe m'a bien
tenu compagnie jusqu'à la fin de mon taf. Après, je lui ai présenté
Jean-Michel. Ils ont pu discuter musique électronique. Ca c'est bien
moi ! Faire se rencontrer des gens. J'ai revu l'animatrice radio, je
lui ai filé ma carte de visite.
Mars (5). En faisant les
courses ce matin, je suis tombé sur Nicolas, qui est au bled pour
quelques jours pour passer son permis de conduire. Il m'invite à manger
à midi chez les amis qui lui ont prêté une maison de campagne. On boit
ensuite un verre au Central. Il va peut-être aller à Avignon pour du
travail, et m'invite à passer le voir cet été. Ca tombe bien, je
comptais y aller pour voir de la famille.
Du coup, j'ai eu un peu de retard dans mon travail. J'ai travaillé
jusqu'à 1h30 du matin. J'avais à taper mes quatre lyriques de la
semaine, six poèmes, une citation, et à imprimer des paroles de
chansons inédites d'Oasis, notamment
Sad
song,
ma préférée. J'en suis pour l'instant à 51 lyriques de finis et à 37
poèmes. Il y a en plus 208 citations, et des dizaines d'autres
citations, notes, ainsi que quelques impressions. Deux idées de
scénarii de court-métrage, trois nouvelles, des journaux, des idées de
romans, de fictions.
Je lis Buck et Jim, toujours dans cet ordre. Je reporte à vendredi la
rédaction d'une nouvelle. Je décide que j'irai me faire couper les
cheveux samedi, pour marquer le coup, pour marquer un changement. Je
n'ai toujours pas eu le temps de regarder les deux derniers films que
j'ai enregistrés, il y a quelques semaines,
La neuvième porte et
Conte d'été. Je commence à sentir
l'excitation des élections
Mars (6). Deux nouveaux flashs
de vie et une citation. Pour ne pas connaître une journée sans.
Mars (7). Pierrette m'a appelé
vers 21 heures. Pour prendre des nouvelles du futur conseiller
municipal. Pour savoir quand est-ce que je prenais mes vacances cet
été. J'ai écrit un nouveau lyrique,
Strange
night.
Mars (8). Dernière réunion de
ma liste avant l'élection. Comme à chaque fois, je ne regrette pas mon
déplacement, apprenant des choses incroyables. J'ai de plus en plus la
sensation d'avoir fait le bon choix.
Un nouveau flash de vie. J'en suis à 40 avec
les visions et sensations.
Mars (9). Je suis déjà en
week-end. J'ai déjà reçu chez moi
Deadman.
Je commence à l'écouter, c'est le pied, encore une musique pour
travailler. Je ne suis pas loin de penser que c'est ce qu'il y a de
mieux pour lire le livre de William Blake que j'ai emprunté à la
bibliothèque. Les élections sont dans deux jours. Je ne me suis jamais
senti aussi serein. Je n'échangerai pas ma sérénité contre quoi que ce
soit.
Mars (10). Je repense à ma
carrière de correspondant local. Après les élections. J'ai commandé
Lords and new creatures,
de Jim Morrison. L'après-midi, je suis allé fouiner à Emmaüs, où j'ai
trouvé neuf livres et sept 45 tours, le tout pour 36 francs, plus une
table basse à 50 francs.
J'ai écrit trois flashs et une citation. J'ai dépassé le nombre de
chansons écrites par Jim Morrison. J'en suis à 52, et je bloque depuis
deux jours à ce chiffre. J'ai fini ma soirée au Mamba. J'y suis en tant
que meuble, nostalgique. Je regarde sans cesse le faux plafond cachant
les balcons, en me disant qu'il faudrait bien le détruire un jour pour
faire une salle exceptionnelle.
Mars (11). On a gagné ! 13 à 1,
c'est une déculotté. Bon, je ne vais quand même pas faire une analyse
politique, ce n'est pas le but de ce journal, mais il fallait quand
même en parler. Je ne suis pas élu au premier tour, je ne sais pas
encore si je me présente à second. Nous étudierons la tactique demain
soir. Cette journée a été stressante. Moi qui penser que cela ne me
pèserait pas sur le système. Du coup, je n'ai pas fait de lyrique du
week-end, ce n'est pas le moment, trop excité pour faire quelque chose
de bien. Peut-être demain soir pour une nouvelle.
Mars (12). C'est officiel, je
ne serais pas présent au second tour. J'ai écrit un nouveau lyrique,
Labyrinth. Plus que deux et j'en
aurai enfin fini cette série. Je note quelques idées sur une nouvelle.
Mars (13). Jean-Michel m'a
appelé pour qu'on prenne rendez-vous, histoire de discuter de l'idée
dont je lui ai vaguement parlé. Je l'invite à venir manger jeudi soir.
J'imprime mes poèmes. Je vais en faire lire à des collègues, dont
Jean-Michel.
Mars (14). Un nouveau lyrique,
Supremely.
Je fais lire à une collègue, que j'ai invité à manger à la maison, mes
poèmes. Je finis la correction de l'année 1993 dans mes journaux.
Mars (15). Une citation, un
lyrique,
Last song,
ce qui marque la fin de la première série de mes lyriques. Je fais lire
à Jean-Michel, que j'ai invité à manger à la maison, mes poèmes. Nous
parlons, nous étudions une possible collaboration, lui avec sa musique
et moi avec mes lyriques et poèmes, puisqu'il a dit qu'il en verrait
bien quelques-uns uns avec de la musique.
Mars (16). Je mange chez une
collègue car nous avions une réunion de travail à 20h30. Deux flashs de
vie.
Mars (18). Mal de tête. Je suis
sorti hier. J'ai réussi, avec Laurent, à bouger Pol au bal. Avant, nous
avions bu des pressions au bar en face du château. Ca m'a fait du bien
de revoir du monde au bal qui avait lieu dans la banlieue sud de LC. Je
ferais mieux d'aller dans les soirées culturelles ou à la messe. Me
voilà encore un dimanche, à me poser des questions existentielles, à
rêver d'un prochain samedi soir riche de rencontres.
Elodie et Christophe n'ont pas bougé hier soir. Je suis allé les voir
chez eux. On a bien rigolé. Ensuite, je suis rentré, j'ai mangé en
vitesse, quand je suis arrivé au dépouillement du second tour des
municipales, c'était déjà fini. Ca comptait pour du beurre. Après, le
futur nouveau maire nous a payé le champagne, dans le café où nous
étions hier soir. Mon ventre n'était pas encore remis des excès d'hier.
J'ai donc fini la première série de mes lyriques, dite
série de Gaëlle. J'emmène dans mes
affaires la seconde,
série
post-Gaëlle,
qui comporte 24 moutures, ce qui une fois finie, portera mon total de
lyrique à 79. J'ai encore de l'avance sur Jean-Michel qui a lui, une
trentaine de morceaux.
Mars (19). J'ai pris
rendez-vous avec Jean-Michel pour demain. J'ai eu Pierrette au
téléphone. Elle s'ennuie toujours autant. Pour son tableau, je pense
qu'il aura une influence de Jean-Michel Basquiat. Le lyrique du jour
s'appelle
Flower in the wall.
Mars (20). Ce matin, j'avais
rendez-vous avec une collègue de boulot, au bar dancing en face de chez
moi. Il vient d'être restauré. Quelle classe ! Une vraie boite de nuit.
A cent mètres de chez moi.
J'ai eu des idées : pour mon site et pour ma compilation d'acoustiques
d'Oasis. Gros m’a gravé
Sad song.
Le lyrique fait ce soir est
Opening
my eyes. J'ai aussi fait un flash.
Mars (21). Le printemps
commence sous la pluie. Il pleut depuis trois jours. J'ai eu une
nouvelle idée de nouvelle. C'est tout pour aujourd'hui.
Mars (22). J'avais aujourd'hui
rendez-vous avec un voisin, poète, pour parler de notre passion
commune. Il m'a donné trois recueils et des adresses pour envoyer mes
poèmes, des pistes pour publier. Je dois lui montrer la semaine
prochaine ce que j'ai écrit et lui passer un livre de Jim Morrison. Je
l'ai prévenu de mon style particulier, proche du maître des Portes.
Je suis passé chez Jean-Michel en catastrophe pour qu'il m'enregistre
un documentaire à la télévision sur Kurt Cobain. Je lui ai aussi passé
la vidéo de Paris S.G.- FC Gueugnon, pour qu'il commence à travailler
dessus, s'il a des inspirations.
Un autre projet me tente en ce moment : le dancing en face de chez moi,
que j'ai visité mardi matin avec Dominique. Je me verrai bien y
organiser des soirées, être le disc-jockey. Côté écriture, le lyrique
du jour s'appelle
Missed dance.
Mars (24). On a élu hier notre
nouveau maire. Ca va me faire bizarre de connaître tout le conseil.
J'ai rejoint Nando à l'Aire. On a fini chez les grands-parents de sa
copine. Aujourd'hui, j'ai encore beaucoup de travail et des problèmes à
régler. Je ne sais pas encore ce que je fais ce soir. Laurent ne peut
pas venir. Je vais encore téléphoner à Christophe.
Je suis allé chercher le livre que j'avais commandé à la librairie,
Lords and new creatures. J'ai
presque fini
An american prayer.
Je vais me mettre à la composition de la pochette pour ma compilation
d'acoustiques d'Oasis.
Mars (25). Encore un samedi
soir improductif. De mon point de vue. Resté bloqué jusqu'à trois
heures du matin chez Éric F. Ca va bien cinq minutes, mais je crois
qu'hier, c'était la fois de trop. La semaine prochaine, j'espère que
Pierrette descendra ou ira à Roanne. Mais il faudra que je bouge samedi
soir, dans un endroit où il y a du monde. Christophe et Elodie ne sont
pas sortis, pas plus qu'aujourd'hui, bien que Christophe, que j'ai eu
au téléphone, m’ait dit qu'il viendrait boire un coup au café de
France. J'ai passé mon après-midi sur la mise en page de mon site.
Surtout des photos. Et je dois reconnaître que je fus bien inspiré
aujourd'hui.
Pour ce qui est du reste, j'ai encore une idée de nouvelle.
Mars (27). J'ai achevé la
lecture de
An american prayer
et débuté celle de
Lords and new
creatures.
Et c'est à peut près tout. Enfin non. J'ai passé tout mon temps
disponible entre la construction de mon site et l'oxygénation dans la
nature.
Mars (28). Je me force depuis
des semaines à écrire chaque soir un lyrique à partir des vieilles
moutures. Ce soir, j'ai un peu plus de mérite vu que je suis rentré
très tard chez moi. Je suis allé au match à Gueugnon avec le copain
d'une collègue. J’ai mangé chez eux après, jusqu'à minuit et demi. La
lyrique se nomme
I suppose, I fear,
I believe.
Mars (29). Je suis rentré hier
à la maison pour continuer mon site et récupérer par le biais d'Oliver,
des photos que j'ai prises et qu'il doit avoir chez lui depuis des
années. En ce moment, mon site se résume à une galerie de photos. Je
suis envahi par le travail, ces activités annexes nécessaires. J'ai
aussi créé une nouvelle série d'œuvres artistiques,
Girls near dustbins, deux photos
d'anciennes égéries.
J'ai encore écrit deux nouveaux lyriques depuis mardi :
Summer storm mercredi, et
Tokyo dream
aujourd'hui. Cette dernière a été conçue sous l'effet de deux bières
consommées au dancing en face de chez moi avec Gros. Ce dancing est
vraiment sympa, tout comme son patron. Gros m'aide techniquement à
faire la compilation de chansons acoustiques et semi-acoustiques
d'Oasis, ou plutôt de Noël Gallagher, sur CD.
Avril (1er). Les traditions ne
se perdent pas pour moi. J'en ai fait cette année par le biais de la
toile. A part ça, j'ai profité un peu du beau temps. Un peu parce que
j'ai beaucoup de tri à faire dans ma chambre. J'ai vraiment
l'impression de ne pas avancer dans tout ce que j'entreprends.
Aujourd'hui c'était le tri de photos. De celles qu'Oliver m'a
redonnées, il en manque 10 qui était dans les journaux de
l'association. Je verrai ça avec lui je ne sais quand car il part pour
Dijon cette semaine.
J'ai programmé mes trois prochains week-ends. Presque. Tout dépend de
Laurent. Je le vois demain. S'il est d'accord pour aller à Lyon le 21,
Pierrette rentre le 14. Et le 7, je vais dans un bar américain à deux
kilomètres de la Digoin où je travaille, pour un concert de musique
électronique. Le 7, le 8 avril, ce sont des dates anniversaires. C'est
une période de l'année qui m'a été favorable par le passé. Il y a 7 et
5 ans. J'ai commencé à y repenser cette semaine. Hier soir, je devais
aller avec Laurent à la fameuse guinguette perdue dans la campagne à 30
kilomètres de chez moi. Depuis des années, je voulais y aller. La
première tentative c'était soldé par un échec avec Oliver, c’était
fermé. Hier échec aussi, 5 voitures devant l'entrée à 00h40, ce n'était
pas motivant. Irais-je donc un jour dans cette boite ?
Avril (5). Grosse activité
aujourd'hui. Je suis passé chez Gros pour finir la compilation de
chansons acoustiques d'Oasis. Il m’annonce que Fati, attends des
jumeaux J'ai vu Jean-Michel pour voir où il en était dans ses projets
musicaux. J'ai lu la critique dans un magazine qu'achète Gros, de
l'auto-production qu'il a envoyée à cette revue. Hier, j'ai écrit
Rain song
et trouvé un ajout à une des dernières idées de nouvelles. Ce soir,
j'ai préparé le support pour le tableau de Pierrette. J'ai eu du mal,
mais j'ai solutionné ce problème. Encore une petite couche et je
pourrai peindre et dessiné. La semaine prochaine. Il ne me reste plus
guère de jours. J'ai aussi écrit
Cold
as you.
Avril (6). Je suis partagé
entre la joie de l'espoir et la crainte d'une nouvelle déception. J'ai
reçu une lettre. J'ai cru reconnaître l'écriture sur l'enveloppe de
Steffy, Silvia ou Stef, mais cela ne pouvait être aucune des trois.
C'était une certaine L. Elle me donne rendez-vous pour demain. Comme je
travaille, je ne pourrais y aller et j'ai laissé un message sur son
répondeur. En tout cas, cela m'a mis de bonne humeur pour la journée.
Avril (7). Je retrouve mes
sensations de l'époque de Silvia, 1995. Je me sens heureux de savoir
qu'il y a peut-être quelqu'un qui m'attend. Surtout que L m'a appelé
suite à mes messages. Je lui fixe rendez-vous mardi à 18 heures, devant
un café à Roanne.
Il y avait une foire au livre à côté de la bibliothèque. J'y ai fait un
saut, 5 minutes, le temps de tomber instantanément sur un livre de
Bukowski,
Au sud de nulle part.
Un recueil de nouvelles. Pierrette m'appelle, ce soir on se retrouve
chez Eric.
Avril (8). Sept ans déjà.
J'écoute plein de titres de Nirvana. Journée finalement plus tranquille
que prévue. Balade avec ma bande, avec qui j'ai passé une bonne soirée
hier.
Avril (9). J'ai commencé et
presque achevé le tableau pour Pierrette. Je ferai les finitions demain
soir. Un lyrique,
Old pictures.
Avril (11). Mon rendez-vous
d'hier ne m'a pas rempli de joie. Mais pas décevant. Enrichissant. Je
n'aurai pas le temps de gamberger, je préfère penser à Martina, connue
depuis peu qui est curieuse de moi. Pas de spleen malgré le ciel gris.
J'ai fini le tableau. Je fais chaque soir un lyrique : hier
Sabine Clash, aujourd'hui
Notebook 91. Sept ans qu'Oasis
prenait le relais de Nirvana. Dix que
Nevermind
sortait.
Avril (13). J'ai eu hier soir
Martina. Elle était à Monaco. Je suis allé à l'inauguration du dancing
avec Jean-Michel. J'ai souhaité à Pierrette son anniversaire, avec deux
jours de retard. Et j'ai écrit
Suedecoat.
Je suis passé chez Marion récupéré un outil pour mon site. Je suis
rentré tard au bled. A peine le temps de sortir mes affaires qu'il
fallait préparer celle pour mon voyage de demain à Lyon.
Avril (15). Mon séjour à Lyon
n'aura duré qu'une journée. J'ai pris un Québécois en stop, un
boulanger très cool. Pierrette était un peu malade. De toute façon, je
n'avais pas envie de sortir si c'était pour aller dans une boite
classique. J'ai verni "son" tableau. J'ai acheté du verni en spray,
j'ai pris quelques conseils pour mes prochains supports de tableaux.
J'ai repensé à L. Faire une bonne action pour elle, pour moi, ça
m'aiderait peut-être à avancer. J'ai un peu le spleen devant le chacun
pour soi de ce qu'il reste de la bande. Je me sens à nouveau isolé,
dans mes différences.
Avril (16). Je suis allé me
balader dans un centre spirituel pour retrouver un peu de sérénité
après la triste soirée d'hier. J'ai appelé Martina et L. Laissé des
messages.
Avril (17). Martina m'a appelé
alors que j'arrivais à mon appartement. 13 minutes 30 de bonheur. Nous
avons déjà trouvé un sujet de discussion : la peinture. Coquine,
dynamique, plutôt joyeuse, heureuse de la vie. Elle rentre de vacances
sur la Côte d'Azur. J'ai rendez-vous avec elle mardi soir, dans une
semaine.
L ne m'a pas rappelé. Pierrette m'a téléphoné pour me donner des
nouvelles. Je réécoute les albums de Cure. Pour me remettre dans
l'ambiance de l'époque pour la série de lyriques que je suis en train
de faire. J'ai encore acheté du matériel pour la peinture, de la
peinture acrylique, pour faire mes futurs supports.
Avril (19). Une pensée, moins
philosophique qu'hier, humoristique. J'ai maintenant la hantise d'avoir
un vide lorsque j'aurais fini de reprendre toutes mes moutures des
lyriques. On verra bien… Hier ce fut
Cathy
hazel eyes.
La journée finie bien. Liverpool se qualifie pour la finale de la coupe
de l'UEFA et je ne marcherai jamais seul.
Avril (20). Avec mes collègues,
nous programmons de nouveau le restaurant asiatique pour vendredi
prochain, lors de notre sortie mensuelle au restaurant. Nous parlons
aussi des jours de congés. En fait, j'en ai beaucoup plus que prévue.
Je ne travaillerai qu'une semaine au mois d'août. J'espère partir avec
quelqu'un, pour faire le tour d'une partie de ma famille. Sandy
m'invite à la fête qu'elle organise le 11 août avec son copain. Je
réussis à lire une revue et trois livres en regardant la télévision. Un
poème et un lyrique,
Today and
tonight.
Avril (21). Elodie m'a enfin
appelé. Elle est retournée chez ses parents. Problèmes de famille de
santé. Je suis allé la chercher, nous sommes allés boire un verre au
café de France, qui va bientôt mettre en place le coin cyber. Nous nous
sommes amusés à chercher un nom pour mon groupe. Pendant trente
minutes. Quel jeu intéressant ! Mais cela demande vraiment une profonde
réflexion. Je pense à Martina. Je pense à mon rendez-vous de mardi. Je
dois essayer de finir la seconde série de lyrique avant le 1er mai. Il
m'en reste 9.
Et je lis toujours autant : un livre sur les albums de Tintin,
Les contes de la folie ordinaire,
et
Lords and new creatures.
Il y a un an, c'était la finale de la coupe de la ligue au Stade de
France. Nostalgie d'un moment, d'une soirée que je ne vivrai sûrement
plus jamais.
Avril (22). J'ai vu Oliver à
midi. Il n'a pas eut le temps de me chercher les photos que je lui ai
demandées. Il est en stage à Dijon. J'ai un après-midi chargé en
informatique mais j'essayerai de trouver le temps pour sortir dans la
nature avec lui et Nat. Gros leur a dit pour l'heureux événement.
Avril (23). Journée intense. Un
petit point informatique avec mon oncle, emmener les chats au
vétérinaire, finir la pochette de ma compilation d'Oasis, voir Oliver
pour qu'il me donne les photographies manquantes, réunion de la
commission communication et culture de la ville. Je n'ai pas le temps
encore ce week-end de poursuivre la conception de mon site. Je n'ai
même pas su trouver le temps d'appeler Martina. Tout juste laisser un
message. Il faut que je l'appelle demain vers 12 heures.
Oliver m'a passé un carton avec tout ce qui concernait la bande, notre
feu local et le journal. Je vais me délecter cette semaine de la
fouille de ce carton. Je l'ai chargé dans le coffre de la voiture.
Hier, je suis allé faire un tour avec Elodie et Pol. On a trouvé un
café sympa avec vue sur la plaine, un peu en hauteur, le beau compromis
quoi !
Avril (24). Le rendez-vous avec
Martina a été annulé. Isa m'a écrit. Je lui réponds, ça à l'air
sincère, mais je me méfie quand même. Demain, je téléphone à L. J'ai
repris la correction de mes journaux, avril à juin 1994, j'écris
Trough the window en écoutant
Pornography
de Cure. Au boulot, j'ai vu une fille qui m'a fait penser à Steffy,
période blonde, même yeux et même lèvres. Qui de plus aime Nirvana !
Avril (25). J'ai fait des
essais de blanchissage de support. Pas satisfaisant. J'ai déballé de
carton d'Oliver. Beaucoup de souvenirs me sont revenus en mémoire. Des
lettres de Steffy. J'ai écrit un flash et
Ride in forest. Encore vu une fille
faisant penser à Steffy.
Avril (26). En me levant ce
matin, j'ai forcement pensé à Steffy. Pierrette avait bien raison à son
sujet. J'ai fini le carton d'Oliver. Je n'ai finalement pas trouvé ce
que je cherchais. Juste retrouvé une revue, des citations, une
illustration. Avec L aussi c'est fini. Trop loin, trop occupé. Un
lyrique nommé
The run around the
world.
Avril (27). Je suis retourné
avec des collègues au restaurant asiatique. Nous avons bien ri. J'ai
payé à manger à Gros le soir, chez moi. Puis nous sommes allés au
dancing en face de chez moi. Où nous avons vu un travesti et pas mal de
gens pas très net. Un lyrique
Two
things make one.
Avril (29). Je suis retourné au
Mamba hier soir. J'ai fait la fermeture. C'était sympa.
Avril (30). Oliver et Nat sont
passés me voir hier soir, pour aller boire un coup au PMU. Nous avons
essentiellement parlé bouquin. Comme Oliver travaille maintenant comme
vendeur dans une grande librairie de Dijon, je suis au fait de ce qui
se vend et de ce qui ne se vend pas. En cumulant lyriques, flashs et
visions, j'atteins le chiffre de 122 œuvres, ce qui serait suffisant,
si je le désirais, pour me faire publier.
Quelle soirée morne ! Rien à faire au bled si ce n'est retourné au
Mamba. Mais bon. Il n'y avait que les voitures d'habitués sur le
parking de la boite. Heureusement Martina m'a appelé à 17h36. Elle
voulait qu'on se voie ce soir, mais c'était trop juste en temps. Alors,
comme c'était convenu, on se verra demain après-midi à 14h30. Je lui
téléphone avant de partir.
Mercredi 2 mai. J'écoute The
Smiths. Souvenirs. Je liquide la règle d'un lyrique par soirée, dans
mon appartement : trois nouveaux,
Break
for the last time,
Ice bomb,
Brown virgin.
Plus qu'un et j'en aurais terminé de la seconde série de textes.
Martina a encore repoussé ma visite chez elle. Alors j'ai fini
l'architecture de mon site.
Je vais peut-être aller à Lyon ce week-end. Nando y va samedi
après-midi et reviens le lendemain vers 16 heures. C'est tout à fait
mes horaires, et l'occasion de retourner dans cette boite où j'étais
allé avec Oliver dans la nuit du réveillon de l'an 2000.
Mai (3).
Endless night
marque donc la fin de la série de lyrique, période lycée, avant ma
rencontre avec N. Je l'ai écrite non pas à l'appartement mais à la
maison, histoire une seconde fois en 24 heures de cesser ces stupides
règles d'écritures. En résumé, j'ai écrit deux fois plus de lyriques
que prévu, je devrais donc pouvoir arriver à la fin de tout ça plus
tôt, et je peux écrire partout.
Mai (5). Je vérifie et
j'imprime les quatre lyriques de la semaine. La série en comporte 22.
Il reste 43 moutures à faire. La troisième série est en faite déjà
entièrement écrite. Il n'y a que deux textes, sur Claire. La quatrième
série, sur N comporte trois lyriques faits et quatre à faire.
Je pense à la finale de la coupe de la Ligue de l'an dernier. Et dire
que je vais à Lyon ce soir, dans la ville du peut-être futur vainqueur.
Mai (6). Mal à la tête. J'ai
passé une bonne soirée avec Pierrette hier soir. Tous les deux. Ce
n'est finalement pas à beaucoup qu'on s'amuse le plus. Nous avons
commencé par nous faire une auto-analyse à travers un livre emprunté à
la bibliothèque. Puis nous sommes allés chercher à manger dans un
fast-food. Puis nous avons bien apprécié le gin avant d'aller dans la
boite où je tenais absolument à retourner. J'en avais parlé à Pierrette
au téléphone. C'était la condition sine qua non pour que je revienne si
vite à Lyon. Elle m'a forcé à mettre sur petit pull marin et m'a ciré
les cheveux, pour rire. Car la boite est une boite gay. Je savais aussi
que la musique me plairait. Ce fut le cas. Plus ça va et plus je me dis
que la musique rétro m'intéresse. Avouer son hétérosexualité aux gays
et ils partent. Dire qu'ils prônent la libération des mœurs ! C'est
bien la confirmation d'une certaine hypocrisie dans leur milieu. Un
sexisme. Par contre pas beaucoup de filles, de femmes. Elles rentraient
toutes par deux.
Aujourd'hui, je suis allé à la gare à l'heure de l'arrivée des héros
locaux, les successeurs de Gueugnon. Et quand je vis au loin deux bras
tendant la coupe, perdu au milieu de la foule, je sentis un profond
dégoût. La fin de l'épopée des forgerons, je réalisais que c'est
maintenant bien fini. Je quittais de suite cette gare.
Je commence une nouvelle, la quatrième.
Mai (7). J'ai passé la journée,
presque, avec Elodie, et au café de France. Elle n'avait pas l'air
d'aller bien, à cause de Christophe. Le temps toujours mauvais me mine
encore le moral, à force, en tout cas, il me démotive assez pour ne pas
sortir. Encore une fois. Je préfère attendre les beaux jours.
Mai (8). Elodie m'a laissé un
message pour me dire qu'elle a retrouvé son copain et que tout va bien.
J'ai appelé Pierrette pour savoir de quelle couleur est sa nouvelle
voiture. Comme je le pressentais, elle est fuchsia. Comme celle de
Christophe…
J'ai fait du rangement dans mes affaires. Mais j'ai encore l'impression
de n'avoir rien fait ce week-end, même si ce n'est pas tout à fait le
cas. Je dois vraiment bien gérer mon temps de travail. Vivement ce
week-end. Pierrette sera en vacances, et elle devrait venir me voir à
mon appartement.
Mai (9). J'ai enfin trouvé le
nom pour le "groupe" que je vais faire avec Jean-Michel. Ithaque. Un
nom mais aussi un concept. Les rêves, les voyages, la mythologie. Un
lieu, une île. Un lyrique,
Train
story.
Mai (11). Je suis allé chez
Jean-Michel pour lui parler d'Ithaque. Il n'a pas l'air contre. J'ai
fini la série de texte sur N :
Sonic
bus,
One more time,
Line out.
Mai (13). Encore un petit
procès contre moi hier soir par mes "amis". Ca commence à faire
beaucoup. Je pense qu'il est grand temps de m'émanciper. De toute
façon, nous n'aurons plus de lieu pour nous retrouver en septembre.
Depuis quelques mois, je ne vais plus régulièrement au rassemblement le
samedi soir. Je ne serais pas aussi perturbé que lors de la fermeture
du local.
J'ai découvert la nouvelle voiture de Pierrette. Elodie m'a appelé
alors que j'étais avec Pierrette. Il a fallu aller la chercher chez
Christophe. Elle a craqué. Pierrette m'a accompagné, il fallait une
femme pour lui dire des paroles de femme. Elles ont commencé à parler
des hommes en général. Tout ça a fini par me donner le spleen.
Je vais finir la quatrième nouvelle avant de me coucher.
Mai (14). J'ai sorti le
meilleur des photos souvenirs de la bande, du local, pour Pierrette. Je
ne sais pas si c'est cela, si c'est le temps ou si c'est une
confirmation, je n'ai jamais été aussi nostalgique que ce soir. Je me
sens si jeune, les autres ont vieilli.
Bonne nouvelle, Nando a retrouvé mon album de
Deadman.
Je fais le point dans mes lyriques à faire : plus que 39 ! Je me donne
deux mois pour les finir. Et après ? Les mettre en musique avec
Jean-Michel. Il devrait y en avoir environ 120. J'ai écrit un nouveau
poème. Le spleen aidant sans doute.
Et puis j'apprends que la maison que loue mes parents va se libérer
dans environ deux mois. Ça renforce également ma nostalgie. Vais-je
pouvoir enfin assouvir certain de mes rêves ? Si seulement j'avais un
boulot ici, les moyens, une compagne, j'y habiterai tout de suite et ce
serait le bonheur, le paradis terrestre. Je ne sais pas pourquoi mais
j'aimerai finir tous les lyriques avant de pouvoir retourner humer
l'atmosphère de ma maison d'enfance. 57 ou 78 jours pour 39 lyriques,
c'est possible. Le compte à rebours a commencé. Cette semaine, je fais
la série des jumelles de Dijon.
Mai (15). Pierrette et Elodie
sont venues ce soir à l'appartement. La soirée a été donc bien
agréable, sortant un peu de l'ordinaire. Pour finir, nous sommes allés
boire un verre en face chez moi au dancing. J'écris deux visions et un
lyrique,
So young.
Mai (16). Manue est venue
manger chez moi à midi. Le soir, nous sommes allés chercher de la
nourriture dans un fast-food, pour suivre tranquillement le grand
retour des Reds de Liverpool. J'attendais cela depuis mon enfance,
depuis 1985, revivre cet instant la magie de Liverpool. Frissons
éternels aux chants des
Walk on,
walk with the hope in your heart, And you'll never walk alone, You'll
never walk alone…
J'écris un lyrique, mais j'ai du mal à déterminer la série à qui il
appartient.
Another rainy day.
Mai (17). J'essaye des fonds de
tableau, j'attends que cela sèche. Cela me bloque pour la suite des
activités d'arts plastiques. Quoique, je pourrai bien reprendre mes
anciens collages.
Je m'étais vraiment trompé dans mes calculs. Des quatre lyriques que
j'avais emmenées, en pensant finir la série des jumelles de Dijon,
seule deux iront rejoindre celles déjà écrite : celle d'hier,
Another rainy day,
n'en fait probablement pas partie, et aujourd'hui deux n'en faisait
qu'une : la même en anglais et en français. Je connais bien cette
version en français, la seule que j’eus écrite dans mon ère moderne. Je
savais que je voulais la faire en anglais et je pensais l'avoir fait
déjà. Je l'ai fait donc ce soir,
April
sire. Je vais céder la version française à Jean-Michel, ainsi
que des titres.
Mai (18). Une idée
philosophique, un flash et un lyrique,
Summer story.
La série des jumelles de Dijon, qui comporte 10 textes, est achevée, à
moins que j'en retrouve d'autres s'y rapportant parmi celles que j'ai
mises à la fin du classeur, ne savant plus trop à qui elles étaient
destinées.
Mai (20). Je n'ai même pas
rappelé Martina. Je ne la sens pas. J'ai parlé à Gros de ma maison à
louer. Il ne dit pas non. Cela serait merveilleux pour moi que cela
soit lui qui la loue. Je pourrais un peu plus me replongé dans mon
enfance. Et puis, et puis, je l'ai vu ! Revu N. Elle a descendu à vive
allure la rue qui plonge sur le Central bar. Elle ne m'a pas vu ou elle
n'a pas voulu. Il n'empêche que cela m'a foutu un choc. Je l'avais
oublié en dehors de mes textes qui lui sont consacrés. Toute création
est bloquée jusqu'à que cela aille mieux.
J'ai inséré
Another rainy day
dans la série de Silvia et
So young
dans celle des jumelles de Dijon
Mai (21). J'attaque donc,
enfin, la série de Silvia. Nouveau problème :
Another rainy day
est le nom d'une des moutures. C'est aussi le nom d'un lyrique fait la
semaine dernière, celui qui est justement allé dans la série de Silvia.
Je dois trouver un autre nom à ce lyrique, car les mots sur la mouture
vont trop bien avec ce titre, plus que les vers de l'ancien Another
rainy day. Ce sera
Days without you.
J'ai écrit ce soir le nouveau
Another
rainy day et unique, ainsi que
Arsenal
girl.
Toujours la même méthode de travail pour faire ces paroles : écouter ce
que j'écoutais à l'époque. Forcement, j'ai beaucoup pensé à Silvia.
C'était le but. Pour écrire cela.
J'ai retravaillé des essais de fonds pour mes toiles. Cela commence à
m'énerver, je me noie dans les multiples techniques possibles. J'ai
besoin de consulter quelqu'un.
Mai (24). Je crois que j'ai
encore raté une occasion hier soir, lors de ma seconde venue au Thé
dansant. Plus ça va, plus j'y repense. Cette jeune femme en fin de
soirée, qui avait l'air triste, je n'ai même pas osé lui proposer une
danse. Peur ou manque de motivation. J'ai quelques jours de repos, je
dois en profiter pour à la fois vivre et travailler mes textes et mes
nouvelles. Ce soir, je dois écrire une nouvelle.
Mai (25). Je suis retourné à ma
maison d'enfance. Trois ans déjà qu'elle était louée. Je l'ai fait
visiter à Gros. Ah ! Si j'avais un emploi au bled et une compagne, sûr
que je serais le prochain locataire. Mais c'est sûr, la prochaine fois,
dans quelques années maintenant, ce sera moi. Je finirai dans quelques
mois les moutures de lyriques écrites, pensées depuis 11 ans. Je
pourrai quitter sans crainte de perte spirituelle, la maison de mes
parents. J'espère que ce n'est que cela qui me bloque psychologiquement.
Thierry m'a appelé pour confirmer la fête de demain soir. Elodie n'est
finalement pas intéressée. Pierrette ? Elle vient de m'envoyer un
message comme quoi elle rentre demain soir, avec sa copine. J'ai le
choix entre deux soirées. Elle ne veut pas aller chez Thierry. Comme je
me connais, je vais cogiter pour ce douloureux choix.
Heureusement, je lis un livre pour savoir gérer les personnalités
difficiles. J'apprends des choses essentielles sur moi, sur les autres.
Je suis "obsessionnel", schizoïde", mais ni parano ou narcissique. Ce
soir, j’ai coupé les ponts avec certaines personnes de mon entourage.
Mai (26). J'ai commandé les
deux derniers recueils de poèmes de Jim Morrison,
Far Arden et
The american night.
Je suis allé acheter pour 100 francs de livres et disque d'occasion à
Emmaüs. 17 disques et 12 livres. Certain sont interdis de casinos. Moi,
il faudrait m'interdire de librairies, bouquineries. J'ai déjà plein
d'œuvres, de documentaires, de revue à lire, de choses à écrire, à
faire. J'en ai au moins pour plusieurs années de travail.
J'ai commencé ma soirée chez Thierry, je l'ai fini chez Pierrette. Rien
de neuf, tout était prévisible, fatigant. Encore un week-end blanc. Le
week-end prochain, j'explorerai la région où je travaille. Avec
Jean-Michel. L'été est là, à nos pieds.
Mai (27). J'ai beaucoup lu
aujourd'hui. Pierrette et sa copine se sont fait bronzer.
Mai (28). J'ai enfin réussi à
trouver le temps ce soir pour commencer une nouvelle. Je me suis
octroyer quelques jours de repos pour mon travail intellectuel.
Résultat : je n'ai pas étudié les fonds de tableau. Mieux vaut attendre
le retour d'Oliver, qui me conseillera. Le week-end prochain sera très
manuel. Je dois poncer les étagères que m'a données Oliver. Je dois en
effet réorganiser le classement de mes cassettes et disques.
Mai (29). Pour les bienfaits de
la nouvelle que je suis en train d'écrire, je survole
Roméo et Juliette. Je n'ai jamais
été aussi content de l'écriture d'un lyrique que ce soir.
Silvia love song.
Comme je le pensais, les meilleurs textes sont pour la fin. Je pense
beaucoup à une femme avec qui j'échange des messages depuis quelques
jours.
Mai (30). Je viens d'écrire
Nice love story.
Ma relation avec la femme avec qui je communique à distance devient de
plus en plus proche. Nous avons donné à l'autre nos numéros de
cellulaire pour s'envoyer des messages.
Juin (1er). Je viens de finir
la série de Silvia. Sous réserve d'en trouver d'autres plus tard.
What have you done these nights? et
Definitely.
Elle m'a envoyé un message sur mon cellulaire. Elle aurait voulu me
parler hier soir…
Juin (2). Elle s'appelle
Rafaële. On commence à se faire des bises, et des bisous. J'ai
l'impression de l'avoir vraiment séduit. On serait presque en manque
l'un et l'autre. Elle me propose de nous voir samedi prochain. Je crois
en effet que nous ne pourrions pas tenir plus.
Juin (3). Elle m'inspire déjà.
Les mots sortent d'un seul coup et je fais deux poèmes. Mais j'hésite à
les classer avec les autres. Ils sont issus d'une nouvelle donne. Nous
aurions pu nous parler au téléphone, mais je suis tombé sur son
répondeur.
Juin (4). J'ai entendu sa voix.
13 minutes, 27 secondes. J'aime bien sa voix. Notre dialogue a été bon.
Je l'appelle demain. Belle fin de journée. Belle discussion avec Pol et
Elodie. Sur le livre traitant des types de personnalité. Demain, je
vais attaquer la série de lyrique sur Hélène. La terrible série.
Juin (10). Je reprends ce
journal après une pose d'une semaine. Une semaine à la fois belle et
éprouvante. Perte et déception, bonheur et rajeunissement. Je me suis
reposé intellectuellement. Je n'ai rien écrit. Tout juste entrepris de
poursuivre la correction de mes journaux, histoire d'arriver demain
soir au moment où je rencontre Hélène. Il doit me rester encore une
dizaine de pages. J'ai fait deux poèmes pour Rafaële et un flash. J'ai
quelques flashs de vie dans la tête. Mais ce soir, je suis encore
plongé en plein doute, au bord d'un nouveau spleen.
Juin (11). Un lyrique
Radio free Helen,
deux flashs, un poème pour Rafaële, une idée philosophique et une
citation. Avec elle, c'est fini. Gros spleen au boulot mais je crois
que le déclic qui tue le spleen s'est produit. Et je suis donc à
nouveau en pleine phase de création. Je change les titres de mes
recueils, je trouve des noms pour les séries, je finis mon 4ème
Morrison et commence mon 1er Sade. Je vais mettre tout ça au propre
demain. J'ai repris la conception de mon site. Je crois que c'est la
correction de mes journaux qui a débloqué la situation. 1995 à 1996.
J'arrive à la rencontre avec Hélène.
Juin (13). Je revis les moments
avec Hélène. C'est terrible. Et une question qui me tue. Pourquoi
est-ce que cela n'a pas marché ? Tous ces moments passés tous les deux,
dans nos bars préférés, ces joies intimes, cette progression dans notre
relation, et ces cassures. Cela me rend à la fois fort et triste. Hier,
4 flashs de vie, aujourd'hui une vision, et un Lyrique,
Chelsea in the sun.
Juin (14). Une idée, une
citation, et un lyrique
White russian.
Je suis donc en pleine année 1996 depuis hier, et pour environ deux
semaine encore. Mais ça me fait tellement de bien. Je me guéris, je
l'ai déjà écrit, ça me permettra d'oublier toutes les mauvaises choses
qui sont dans ma tête. Je paye un verre à Manue, nous parlons de la
fête de la musique, dans laquelle de nos deux villes se rendre pour
cette fête.
Juin (15). Soirée agréable avec
Laurent et Pol. Seconde discussion très enrichissante sur les types de
personnalité. Ils ont tous les deux lu assidûment le livre que j'ai
pris à la bibliothèque sur ce thème. Plus les jours passent et plus je
me sens bien. Nous cherchons la sérénité, pas les conflits.
Demain, nous allons peut-être aller à une Nuit des étoiles. Pour la
fête de la musique, je suis sur le point de changer d'avis et de ne pas
me rendre au bled.
Juin (16). J'innove en matière
de nouvelle puisque je trouve, je sors, naturellement de mon esprit des
dialogues pour une nouvelle. Je dois profiter de mon long week-end pour
finir une de ces petites œuvres.
Nous avons encore bougé ce soir. Depuis que je ne vais plus chez
m'enfumer les poumons dans un appart, je me sens mieux, je vois plus de
monde. Ce soir j'ai vu la fille de… Soirée des étoiles puis concert
devant le bar où nous étions hier soir avec Pol et Laurent. Oliver et
Nathalie sont venus nous rejoindre. Il y a longtemps que je n'avais pu
parlé avec Oliver. J'ai l'impression qu'il y a de plus en plus de
concerts, du moins que ça devient à la mode, et que cela remplace
d'autres types de manifestation.
Juin (17). J'ai refait la liste
des nouvelles. Il pourrait en avoir 116, mais je pense en regrouper
beaucoup, en fusionner. Je vais enfin lire le livre de Jean Guitton,
Le travail intellectuel.
Juin (18). Journée très
chargée. Je n'ai même pas eu le temps de me mettre à la conception de
mon site. J'ai eu en plus des nouvelles idées d'images à intégrer : des
dessins d'architecte de ma maison. Ce qui devrait accentuer
l'originalité, et l'effet de surprise. Résultat de cette journée, je
n'ai pas achevé les deux nouvelles entamées. Embêtant.
Juin (19). J'ai donc commencé à
lire
Le travail intellectuel.
Pour l'instant, c'est surtout du récit. Je fume des Royal Menthol pour
revenir en 1996. Je poursuis la correction des journaux, à dose
homéopathique, pour épouser la durée de la conception de la série de
texte sur Hélène. Le lyrique de ce soir était
New world room.
Et voilà qu'il m'est venu l'idée d'un roman. Un titre traversant mes
pensées. L'histoire d'un jeune artiste incompris, qui meure…
Juin (20). J'essaye un nouveau
fonds de toile, en bleu acrylique sur un petit carton. Je crois que je
vais peindre sur ce support, une copie du design de la série
Twin Peaks.
Je fais aussi la liste de toutes mes idées de peinture, collage,
sculpture, une quinzaine environ. Je rajoute des nouveaux éléments à un
très long collage débuté il y a déjà plus d'un an, mais dont l'unique
matière première ne dépend pas de moi : de l'entourage de timbres. Je
tri des découpages sur le cinéma, pour d'autres collages ou pour ma
vidéothèque. J'envisage les schémas d'une série de deux petits tableaux
sur Venise. Enfin, j'écris le lyrique
Day
one.
Juin (21). Voilà une bien
étrange soirée. Je suis finalement allé à la fête de la musique à LC.
Manue m'avait convaincu. Je me suis laissé tenter par l'idée de
découvrir sa meilleure amie, qui vient de rentrer d'Angleterre.
Incroyable. Je tombe d'abord sur Geronimo, à peine arrivé sur les lieux
de la fête, où il devait y avoir environ une dizaine de personnes. Je
ne l'avais pas vu depuis septembre 1999. J'ai retrouvé par la suite
Elodie. Et puis. Et puis il s'est passé une chose que je n'aurai jamais
imaginé. Jamais pu imaginer. Je ne sais pas quoi en penser. Manue m'a
présenté à sa copine. Je ne m'en suis pas aperçu tout de suite. Deux
minutes après. Elle me faisait penser à Hélène. Un peu, physiquement.
Je suis allé faire un tour au centre avec Elodie, pour voir les groupes
qui joués devant les cafés. Nous avons vu Oliver et Nat, puis Gros et
sa copine, dont les jumeaux en prévision commencent sérieusement à lui
faire prendre du volume. Nous sommes remontés vers la grande scène à la
fin, j'avais rendez-vous avec Manue vers 23h30. Je l'ai revu, C. La
ressemblance avec Hélène était devenue plus par rapport à la démarche,
l'attitude générale. C'était terrible ! Elle a aussi quelques traits
communs au niveau du visage, le profil peut-être. Heureusement, pas les
yeux. On a discuté un peu. Trop peu. Elle a souri. Serait-ce une bonne
idée de la revoir ? Vraiment, j'étais pollué. Je l'ai tout de suite
signalé à Manue, en rentrant dans notre seconde ville. Si je n'avais
pas travaillé demain, je serais bien resté ici. Cette pollution tombe
mal, puisque je suis en pleine série de lyriques à Hélène. C'est sûr,
ni ce soir, ni ce week-end, je ne pourrais écrire quoi que ce soit.
Demain, je dois décider de quelque chose. Je dois affiner ma pensée.
C'est sûr, C, est le genre de fille que j'ai toujours rêvé. Est-ce un
bien, est-ce un mal ? Pour moi. Pour elle. Situation impensable,
horrible et belle. J'oublie tout le reste, notamment une relation
commencée il y a quelques semaines avec une jeune femme. Je me
soulagerai demain. Évacuer cela au plus vite. Régler cela rapidement.
Juin (22). Ca va mieux. Dans ma
tête. Enfin, disons que j'ai étais capable d'écrire un lyrique ce soir,
Drug for me.
Juin (24). La soirée était très
belle. Pizzas avec Pierrette au bord d'un beau lac. Après, nous avons
pris de la hauteur pour aller à un bal.
A propos de C, j'ai une nouvelle réflexion, plus positive. Si elle me
fait tant penser à Hélène, c'est peut-être tout simplement parce que je
n'avais plus croisé la route d'une fille comme elle. Elle n'était pas
unique. Oui, je crois que c'est cela. Je viens de rencontrer le genre
de fille qui me plait, celle qui a toutes les qualités pour me séduire.
J'ai senti ce soir le besoin d'aller au sud de LC ce soir, besoin de
sortir, de rouler en voiture. Avec Oliver. Comme au bon vieux temps !
Je semble rajeunir. Des potes sont en train de vieillir méchamment dans
leur monde à eux. Je me garde bien de les suivre. Je suis pris jusqu'au
21 juillet pour mes week-ends. Thierry m'a appelé hier pour me dire
qu'il fêtait à cette date son anniversaire.
Juin (26). En corrigeant mes
journaux, j'écoute en principe des compilations annuelles. J'en ai deux
pour 1996. La seconde est le meilleur de ce que je passais avec Hélène
dans notre feu émission de radio. J'arrive à la fin de la face A. Je
réentends cette voix. Seul souvenir sonore d'elle. Des mots stupides.
Un lyrique, quand même, très ambitieux,
See the stars.
Juin (27). Je suis passé chez
Gros hier soir, malgré l'orage. Il a finalement réfléchi et serait prêt
à prendre la maison des mes parents. J'ai été contacté par
l'hebdomadaire local pour m'occuper des pages de LC. Je dois les
rappeler demain. Lyrique,
Black
october.
Juin (28). J'ai rendez-vous
mardi prochain pour l'hebdomadaire, mais je crois que ce ne serait pas
très raisonnable, faute de temps, de moyens techniques et à cause aussi
des distances. J'écris ce soir
Under
the sign of 11, ma 100ème lyrique !
Juin (29). Grosse fatigue. La
chaleur au boulot, un rendez-vous annulé avec une amie qui devenait
chère à cause d'un double décès dans sa famille. Et puis cette série de
lyriques à Hélène. En relisant mes journaux, de mai à octobre 1996,
j'avais à la fin les larmes aux yeux. La dernière lyrique de cette
série est
Stone love, mais je
pense en trouver d'autres parmi les moutures qu'il me reste à
transformer en texte. Peut-être vais-je en faire avec toutes les
phrases que j'avais noté, il y a déjà maintenant longtemps, en même
temps que ces moutures.
Juillet (1er). Une idée
philosophique. Il me reste encore 17 lyriques à écrire. En fait, ils se
décomposent en deux séries : la série "après Hélène" et une série
"floue". J'ai tapé de la matière rose pour mes nouvelles, également.
Hier soir, je suis allé avec Nat, Oliver et Elodie, au bal organisé
pour le festival. Pas un franc succès. Fautes de communication. Je dois
prendre les choses en main pour l'an prochain. Je pense déjà à
l'émission de radio du 12 juillet. Les deux prochaines semaines vont
passer à 200 à l'heure.
Juillet (2). A force d'écouter
les Beach Boy dans ma voiture, toujours quand il fait beau en été, je
trouve le titre de la série de lyriques sur Silvia :
Beach girl. Je programme pour
demain soir la réalisation du tableau copie de
Twin Peaks. Je commence la lecture
de
Chroniques de jazz, de
Boris Vian. Un flash et 2 lyriques, de la série "après Hélène",
Lost tomorrow et
Castle park.
Juillet (3). Ai-je fais une
erreur en ne disant pas "non" à une offre de correspondance pour
l'hebdomadaire local ? On m'a donné des pellicules. Cette nouvelle
activité va me stresser. Je réalise le tableau de
Twin Peaks
en 45 minutes. Vernissage jeudi avec Sandy et Stef. Toujours pareil :
en le faisant, je dis que je ne suis fait pour la peinture, mais une
fois fini, j'en suis content. Je finis le livre de Jean Guitton,
Le travail intellectuel. Deux
lyriques,
Girl in blue et
Christmas morning. Encore trouvé
des titres pour les séries. Il en manque deux.
Juillet (4). Je continue la
lecture, le survol, des
Chroniques
de jazz,
en écoutant l'émission de jazz de France Inter. Dans mes corrections de
journaux, il ne me reste plus qu'une vingtaine de pages. Je pense finir
cela en même temps que les lyriques, d'ici deux semaines. Deux
lyriques,
Capitulation et
Haze hill.
Juillet (5). Un lyrique,
Before may,
le dernier de cette série. Plus qu'une série, plus que 10 lyriques ! On
me passe commande lors de mon vernissage, un paysage de montagne. Et un
autre pour ma supérieure.
Juillet (6). Je montre à mes
collègues ma dernière production artistique : ça plait à ma supérieure.
Je dois avoir un sens profond pour l'expression artistique et
littéraire. Et puis, j'ai revu C, quinze jours après l'avoir rencontré.
Je ne l'ai pas reconnu. A force de penser à elle, en pensant au visage
d'Hélène. Elle s'est fait couper les cheveux. Elle ressemble encore
moins à Hélène, mais il y a toujours un je ne sais quoi qui me fait
penser à Hélène. Des barrières sans doute. J'avais rendez-vous avec
Delphine, mais l'orage m'en a privé. Report à dimanche. Je repense à ma
nouvelle activité de journaliste. Ca me stresse, il ne faut pas que
cela me bouffe le peu de temps libre que j'ai.
Juillet (7). J'ai acheté ce
matin un appareil photo. Et j'ai de suite fait une interview… pour le
festival. C'est bon cette fois. Gros va louer la maison de mes parents.
Ce soir, je vais avec Elodie à la fête de la bière dans un petit
village, dans la région de Manue.
Juillet (8). Il faut que je
reprenne le livre
Comment gérer des
personnalités difficiles à la bibliothèque.
J'aimerai bien savoir ceux qu'ils disent sur l'introversion. Je ne me
suis pas intéressé à ce trait lors de la première lecture. J'ai vu C à
la fête. Je sais maintenant pourquoi elle me fait penser à Hélène.
L'introversion. Les barrières. Je ne sais pas par quelle face accéder à
elle. Je n'ai pas voulu trop lui parler hier soir, même si j'en mourais
probablement d'envie. Je suis dans une situation délicate et qui me
laisse assez songeur, je ne dois pas agir n'importe comment. La soirée
a passé si vite que C était partie quand je me suis mis à la chercher.
Introvertie qui met des barrières, c'était tout à fait Hélène. J'avais
vu juste. Hélène a trop compté pour moi, pour que C ne me trouble pas.
C'est juste un trouble, mais c'est quand même un trouble.
En rentrant de la fête, on a fait une étape chez Laurent. J'ai passé
une super soirée. Content aussi qu'Elodie ai passé une super soirée
parce qu'elle se remet doucement de sa rupture. Elle a besoin de moi
comme ami et inversement. N'empêche que samedi soir on se croyait loin
et en vacances, vu qu'on connaissait pas grand monde. C'était vraiment
sympa comme ambiance. Elle m'a fait une promo d'enfer pour le festival.
J'avais rendez-vous aujourd'hui avec une amie intime, Delphine. Mais un
nouveau contretemps familial repousse l'échéance. Et c'est
compréhensible. Moralement, vis-à-vis d'elle, surtout dans les moments
qu'elle vit en ce moment, il m'était difficile hier soir de parler avec
une autre. Parce que je ne sais pas dans quel état psychologique je
vais la trouver. Je marche sur des œufs. Mais je reste zen malgré
situation. Même si je risque de devenir nerveux à l'approche du
festival. Je commence à y penser de plus en plus à mon festival. Il ne
reste plus guère de place dans mon cerveau pour penser.
J'ai commencé mon travail pour l'hebdomadaire.
Juillet (10). J'ai mangé ce
soir chez Manue, repas sympa, où on évoqua un sujet qui me brûlait les
lèvres. J'ai emprunté donc, le livre sur les personnalités difficiles.
Mais je n'ai rien trouvé de précis sur l'introversion. Je m'attaque à
la dernière série de lyriques, 10 moutures. Je crois que cette série va
exploser dans tous les sens : Hélène, N, Silvia, poèmes, ajouts aux
phrases notés dans un carnet. Je me fixe comme objectif de finir cette
série avant vendredi. Je n'ai que trois soirées pour y arriver. Le
bilan de la soirée est d'un poème et de 2 lyriques,
The hideaway, post Hélène et
A girl of Chanel, N.
Juillet (11). J'en suis
maintenant dans mes journaux à mars 1999, et mon retour au lycée.
Encore 10 pages et j'aurai fini cette première correction. Je bats tous
les records de productivité en ce moment. Quatre lyriques ce soir,
When the night is over, association
de 2 moutures, Silvia,
Go far,
N,
The love letter et
Learning something new, Hélène.
Juillet (12). Journée des fins.
Fin avec Delphine, fin de la correction des journaux, fin de l'écriture
des lyriques. Un travail de 5 mois, le plus dur que j'avais à faire.
Mes dernières lyriques sont
End of
the road, N,
Coast monster
et
The day where I lost you,
Hélène. J'ai des frissons de plaisir l'instant après avoir écrire cette
dernière phrase de ce dernier lyrique,
I'll go to take the World this morning.
Juillet (13). Je me sens en
super forme. J'ai eu un peu de mal à me lever ce matin, mais le repas
chez Sandy à midi et une bonne douche plus tard, plus deux kiwis, et je
suis éclatant, souriant. Le fait d'avoir mis à fin à un travail de 11
ans, à un flou causé par ces moutures inachevées, ce fait me
transforme. Quelque chose a changé en moi. Je suis déchargé d'un poids,
d'une épine au pied. Je suis souriant toute la journée, je reste zen,
je ne noirci rien. Je craignais de tomber dans l'angoisse du vide, de
ne plus rien avoir à dire. Je nage dans la sérénité. Ce soir, s'il ne
peut pas, je vais voir sortir à une fête, voir du monde. Je guette le
ciel toute la journée.
Juillet (14). J'ai donc revu C.
Je l'ai cherché dès mon arrivée dans la salle des fêtes de la ville
voisine au sud de LC. J'étais venu avec Elodie et d'autres, mais ils
sont partis chez un ami. N'étant pas venus pour ça, je suis resté avec
Laurent qui m'a présenté à son frère. Et puis, alors que je venais de
m'asseoir dans les fauteuils de la salle, j'ai vu une fille passée dans
l'allée, entre deux lignes de fauteuils, semblant chercher quelqu'un.
J'ai encore eu un doute, mais presque infime. C'était C. Je me suis
levé, l'ai suivie jusqu'au balcon. C'était bien elle. Elle s'était
arrêtée pour scruter la foule et s'est retournée quand je suis arrivé à
sa hauteur. On a retrouvé plus tard Manue et d'autres. Et puis plus
tard, quand C était, déjà, encore, partie, j'ai discuté avec ma
confidente du soir. Parce que je ne sentais pas C, parce que sans doute
qu'elle me fait penser à Hélène quand je lui ai parlé, quand elle
parlait. Et encore plus quand ma confidente m'annonça qu'elle était
très méfiante vis-à-vis des garçons, à cause du divorce des ses
parents. Ces Énormes points communs avec Hélène m'ont à la fois
abasourdis et réconforté. Je connais un peu plus C après cette soirée.
Je pense qu'elle est d'un point de vu psychologique proche d'Hélène.
Dire que je pensais en avoir fini avec Hélène en finissant ces lyriques
!
Je suis retourné chez Éric pour la première fois depuis presque deux
mois. J'y ai rencontré une artiste, Sylvie, celle qui devait me
conseiller pour la peinture de la poterie faite en Allemagne, en août
1999. Elle m'a donné ses coordonnées pour que je passe la voir la
semaine prochaine. Sinon, j'ai passé l'après-midi avec Elodie et sa
copine Gaëlle, à la grande braderie de LC et à la terrasse du Central
bar. J'ai encore acheté 8 livres d'occasion pour 30 francs : 2 Conan
Doyle,
Souvenirs de Sherlock Holmes
et
Histoires et messages de l'au-delà,
Le spleen de Paris, du Walt
Whitman en bilingue,
Leaves of grass,
Premier de cordée, L'orange mécanique et un livre
d'Albert Jacquard. Je suis allé à la boite, mais c'est toujours aussi
zolaesque. La misère humaine.
Juillet (15). Je commence à
prendre des rendez-vous pour faire des articles pour le journal. Cette
nouvelle activité me prend quand même plus de temps que ce que j'avais
prévu. Mais ça me permet de voir plein de gens, d'aller dans plein
d'endroit.
Juillet (16). Sylvie m'invite à
manger chez elle, je rentre à minuit et je m'écroule sur cet
ordinateur. Du jamais vu ! Sylvie a beaucoup de points communs avec
moi. Artistiques notamment. Elle aimerait monter un atelier, Pierre et
Laurent m'ont proposé la même chose en écriture, mais j'ai plus besoin
de conseils en arts plastiques.
Juillet (17). Suis retourné
chez Sylvie pour lui offrir un humble présent et lui demander quelques
conseils techniques. Avons surtout parlé de plantes. Je finis la mise
en page des lyriques. Cette fois c'est bien terminé. Je pense que mon
bien être vient aussi du souci permanent que j'avais à l'idée que des
idées non achevées pouvaient disparaître en flamme, devenant alors
définitivement consumées. Maintenant, elles sont finies, et en
plusieurs exemplaires. Sinon, j'ai fait mes articles et photos. Ca m'a
pris beaucoup de temps, ce week-end de 4 jours a été très studieux.
Juillet (18). J'ai fait un
jogging ce soir, ce qui permis de mettre un terme dans ma tête au sosie
de Hélène. C'était un amour voué à l'échec. C'était impossible. Je
commence la correction de l'An 2000 dans mes journaux. J'essaye de
trouver des titres pour les séries. Et j'en ai trouvé pour toutes.
Nouvelle lecture,
Fever pitch
de Nick Hornby.
Juillet (19). Une pensée
philosophique, un poème. J'ai vu Jean-Michel. Il est sur la même
longueur d'onde que moi. Il veut faire exactement ce que je voudrais
comme musique. Quelque chose de différent de ce qu'il fait pour son
projet personnel. Il veut me faire de la musique plus variée, plus
classique, mélodieuse. C'est merveilleux. Cette nouvelle renforce mon
bonheur, mon bien être.
Juillet (21). Le festival, mon
festival, dont je suis le père biologique, était hier soir. Il s'est
bien passé. C'était plus grand que l'an dernier. Je vois encore la
progression que l'on peut réaliser.
Juillet (22). Laurence. Je l'ai
rencontré hier à la soirée anniversaire de Thierry. C'est, comme je
viens de lui transmettre sur son cellulaire, quelqu'un de bien. Je
crois. Il y a longtemps que je n'avais pas forcé comme ça d'un point de
vue alcool. Et puis, surtout, une idée, un flash, en voyant, enfin,
après 11 années d'attente, le film que nous avions tourné en 1990. Oui,
et j'en parlerai à Thierry quand je le verrai à l'occasion d'un
prochain déplacement professionnel, dans 10 jours, ce film m'a donné
envie de l'utiliser pour un clip.
Ride
in the forest.
Je continue l'écriture d'une nouvelle commencée il y a quelque temps.
J'en fais une page. Je suis inspiré.
Juillet (23). J'ai téléphoné à
Laurence. Je peux envisager quelques jours à Paris pour les vacances.
Sinon, j'ai encore passé un lundi à faire mes articles. Le bilan du
festival est excellent.
Juillet (24). J'ai noté pas mal
de choses pour mes nouvelles alimentaires. Je suis rassuré par le fait
que je peux écrire ces nouvelles sans être sur mon ordinateur. Je
trouve qu'il commence à avoir un style. La rédaction de mes journaux
est un bon exercice pour cela. J'ai mis sur papier les titres des
séries de lyriques pour Jean-Michel, ainsi que les atmosphères
souhaitées.
Le magasin en face de chez moi vends des sous-verre et des toiles. Cela
devrait me pousser à avancer dans ma production d'art. Une journée
placée sous le signe du sexe. Chaud, très chaud.
Juillet (25). J'ai fini de lire
Exercices de style
de Raymond Queneau. J'ai passé la première couche d'acrylique pour des
fonds de tableau. Comme je ne sais pas encore quel format utiliser pour
la série de deux tableaux sur Venise, j'en ai fait deux tailles. En
écrivant des nouvelles, j'éprouve un sentiment de liberté totale
d'action. Je ne dépends de personne. Tout dépend de moi. Ma production
avance selon mes envies, et les objectifs à atteindre sont jugés
non-urgents.
Juillet (26). Je suis passé
voir Jean-Michel seulement aujourd'hui car il est malade. Il m'invite
pour sa soirée d'anniversaire. Sinon, une nouvelle pensée, un ajout à
une nouvelle. Je lis beaucoup de livres en ce moment. C'est aussi cela
qui dessine mon style. Et comme ce sont des livres au style tellement
diffèrent, je ne copie pas un style, mais j'en construis un à partir de
plusieurs. J'ai passé la seconde couche pour mes fonds de tableaux.
J'estime que la moitié du tableau a été fait. Vu que le fond est bleu
ciel et vu qu'il y a l'Adriatique dans les tableaux. En plus, il y a
des nuances de bleu. Je dois aussi, essayer de les faire pour la
semaine prochaine.
Juillet (28). J'ai livré hier
avec difficulté une œuvre à ma supérieure. Avec l'explication du
tableau. Je suis sorti voir Laurent et Pol, hier soir. On a fait la
tournée des pubs. Pas beaucoup de monde intéressant. Mais ce soir,
c'est le bal sous le plus grand chapiteau de la région. Je ne sais pas
encore avec qui j'y vais.
Mais surtout, j'ai trouvé le mot qui résume ma situation depuis que
j'ai fini d'écrire mes lyriques : catharsis.
Juillet (29). Je suis donc allé
hier soir avec Elodie, Pol, Laurent et Fabrice, un ami de Laurent, au
plus grand bal de l'année. Très belle soirée, surtout pour Laurent.
J'ai revu plein de personnes. J'ai parlé affaire avec Jean-Sébastien.
Mais la femme de ma vie n'était pas là.
Deux nouveaux flashes de vie. J'ai enfin assisté le soir au son et
lumière dans le château. Un instant de magie où j'ai oublié la réalité.
Juillet (30). David, un fan de
musique qui vient souvent à la bibliothèque m'a appelé. On va se revoir
pour parler de musique en dehors du boulot. Laurence m'a appelé cet
après-midi. Pour prendre de mes nouvelles. Ca m'a fait plaisir. Je ne
sais pas encore si je vais chez elle, à Paris pour les vacances. C'est
bien tentant.
J'ai trouvé quelqu'un pour me remplacer au journal. Je ne peux pas,
faute de temps et de rentabilité, continuer à passer mes lundis et une
partie du dimanche à ces articles. Comme j'ai fini plus tôt mes
articles cette semaine, je suis allé voir Elodie chez elle ce soir. Il
y avait là-bas une charmante jeune fille, 16 ans.
Aussi, le plus important émotionnellement, je suis retourné à ma maison
d'enfance. États des lieux. Je finis
Far
Arden de Jim Morrison. Je n'ai plus que
The american night à lire.
Juillet (31). Dès ce matin,
j'ai vu dans le journal des photos de mariages où je reconnais
d'anciens du lycée. C'est de plus en plus fréquent. J'ai appelé
Laurence. Pour lui parler de tout et de rien. De ma prochaine arrivée
chez elle à Paris. Je suis un peu malade, un début d'angine, je suis
obligé de reporter mes prévisions de tableaux de Venise. J'ai cependant
une idée pour un tableau sur Montréal.
Août (2). Je fais une cure de
film français. Deux mardis et deux ce soir, notamment
Coup de tête, avec Patrick. Comme
dans
Adieu poulet,
il porte ma veste kaki. Sinon, une idée de chanson de soutient au FC
Gueugnon après la vue de ce film excellent. Je finis la lecture de
Carton jaune. Je n'ai plus de
stress, c'est toujours la catharsis. Je chasse vite le moindre souci
qui se profile à l'horizon.
Août (3). J'ai écrit à Nick
Hornby pour lui dire qu'avec la victoire de Gueugnon en coupe de la
ligue j'avais ressenti la même chose que lui quand Arsenal fut champion
la dernière journée en allant battre Liverpool. J'ai dit au revoir à
Carl, un étudiant canadien qui retourne dans son pays après un stage
d'un moins en France. Il venait souvent à la bibliothèque pour lire son
courrier électronique. Je l'ai questionné sur sa belle province, car je
prépare une expo sur le Canada à la bibliothèque en octobre. J'ai été
commissionné pour cela.
Août (5). Je suis bien allé à
l'anniversaire de Jean-Michel, mais je ne les ai pas suivis en boite.
Je ne suis pas encore totalement remis. J'ai trouvé rapidement ce que
j'allais offrir à Sandy et son copain pour leur anniversaire, samedi
prochain. Deux disques. Et par miracle, en cherchant un cadeau pour
Jean-Michel dans une grande surface, je suis tombé sur les deux
disques, le dernier Depeche Mode et
Meddle
de Pink Floyd.
Août (6). Coup de téléphone de
Laurence. Elle est toujours aussi douce au bout du fil. Je sens son
impatience de me revoir. Moi aussi. Je fonds. Je planifie ma semaine.
Je vais à Dijon mercredi et à Cluny pour une exposition de Nikki de
Saint-Phalle jeudi.
Août (7). Oliver a changé son
jour de congé. C'est vendredi. Donc je monte vendredi à Dijon. Je vais
revoir aussi Philou. Ce soir, j'ai amené à Sylvie des aromatiques. Elle
m'a présenté à une amie. On doit vendredi soir, aller à une veillée
spirituelle. Je suis allé à la gare pour voir les trains pour Paris. Je
suis aussi allé au garage pour voir les occasions qu'il y avait. Je
crois que je vais bientôt changer de voiture.
Au niveau du boulot, j'ai fait un peu de tri. Je dois faire cette liste
d'idées de tableaux, et finir quelques nouvelles. Je dois faire surtout
du rangement dans mes classeurs.
Août (9). Beaucoup de coups de
fil pour préparer les voyages à Dijon et à Paris. Demain Dijon, j'y
vais surtout pour prendre des photos. Oliver que je rejoins là-bas, va
aussi en faire. J'ai encore appelé Laurence, et puis JC. Peut-être
qu'on va aller le 15 à Deauville. Delphine m'a écrit, ça va mieux, elle
pense qu'on pourrait bientôt se voir, à l'occasion d'un match de
Gueugnon. En revanche Pierrette vient de me planter à 2 jour de
l'anniversaire de Sandy. Est-ce que Elodie pourra la remplacer ? Enfin,
pour Paris, je devrais revoir Patrick, mon cousin artiste.
Dans tout ça, je n'avance pas dans tout ce que j'ai à faire.
Août (10). Elodie me sauve la
mise en m'accompagnant à l'anniversaire de demain soir. Belle journée
où je suis retourné à Dijon. Ca devenait mauvais sur la fin car je ne
pensais qu'à revoir tous mes endroits d'avec Hélène. J'ai passé une
pellicule de photos sur ce passé. Le soir, je suis allé chez Sylvie,
puis son amie m'a emmené à une veillée de prières. Enrichissant plus
que spirituel. J'ai passé une bonne soirée.
Août (12). Je suis allé manger
une pizza à Dun avec Elodie. On est passé prendre Pierrette. Oliver et
Nat nous ont rejoint. On a fait un tour à la fête, puis au club. Pas
grand monde mis à part la fille aux lèvres. J'étais trop entouré, elle
a dut penser que je n'étais pas libre. Quoique, ma tête est tournée de
plus en plus vers Paris.
Août (13). Je n'ai toujours pas
fait certaines choses après une semaine de vacances. J'ai bien sur trop
de choses à faire. Mais il serait bien que je le fasse avant de
reprendre le boulot, certes pour une semaine, mais comme ça je passerai
ma dernière semaine de vacances tranquillement, sans être pressé.
J’ai eu Laurence plusieurs fois au téléphone. Elle vient me chercher à
la gare. On a rit au téléphone. Ce séjour s'annonce vraiment bien. Même
si je ne verrai peut-être pas mon cousin.
Septembre (10). Presque un mois
s'est écoulé, je sais. Ce journal a pris des vacances. Je n'avais pas
l'envie d'écrire dedans. Ce mois a été un mois de repos. Le résumé est
le réduire à cette relation qui naît entre Laurence, que j'appelle
Lola, et moi. Relation spéciale, unique, indéfinissable. Elle m'a
d'ailleurs chargée de trouver un nom pour définir ce lien, plus fort
que l'amitié, comme aucun de nous deux croit beaucoup en l'amour et
qu'on refuse toute passion…
Je me suis reposé comme jamais à Paris. J'ai été inspiré par les lieux,
par Lola, j'ai écrit 15 poèmes depuis. D'ailleurs j'ai passé la
seconde, pour ce qui est de leur protection. Ma chef va me conseiller
pour la sélection de ceux à envoyer aux concours, pour les maisons
d'éditions.
Côté musique avec Jean-Michel, on doit se voir cette semaine pour faire
le tri dans la première série de texte. Il y en a 26, on va couper la
série en deux, un côté gai, enfantin, et un autre hyper mélancolique.
On doit sentir l'atmosphère à donner à notre musique.
A Paris, je n'ai pas vu mon cousin. Je n’ai rencontré que des gens
biens. Des amis de Laurence, de ma Lola, évidemment et clairement son
petit ange vient en premier, Fafa, avec qui j'ai passé une journée de
joie, lundi dernier. Elle me manque, comme sa maman. Avec Nathan, son
"frère", on a su se trouver tout de suite, des discussions. Henry,
l'autre grand ami de Lola. Didier, qui vient méditer vers Jim Morrison,
dont j'ai déjà pris des mimiques. Laïla, trop amoureuse de Morrison
pour être raisonnable. Des amis de JC avec qui Lola et moi avons passé
de bons moments. J'en oublie. Des Alain et des Fabrice, des bons des
moins bons.
J'entretiens avec Lola, qui sera la première personne sur Terre à lire
ne serait-ce qu'un extrait de ce journal, une correspondance presque
journalière. Téléphonique ou écrite. Une drogue, car je ressens un
manque. Lola est venue passer le week-end dans mon appartement. Lola a
fait 400 km, amené par JC. Même si j'ai du mal à nouer une amitié avec
les hommes, il est bien dans mes 10 copains, avec aussi David. Je suis
d'ailleurs aller manger avec David et Sandy vendredi. Je crois que ça
va se faire tous les vendredis. J'ai besoin de voir du monde. Je vais
de plus en plus souvent chez Elodie et Sylvie. Elles, Gros et des
copains deviennent peu à peu mes seuls intérêts à venir à LC. Je
ressens depuis que j'ai appris la vente de la maison de mes
grands-parents comme un profond dégoût. Fini un tas de projet ! Comme
je suis tombé amoureux de Paris, il n'y a que Jean-Michel qui me
retient dans la région. Mais s'il monte à Paris, je monte avec lui. Je
sens les choses, je sens les gens, je sens que j'ai trop perdu de
temps. Je sens que ça va marcher.
Pas un jour, je crois sans entendre la voix de Lola. Notre lien est
trop irréel pour être détruit comme ça. Mes problèmes sentimentaux,
l'incroyance en l'amour, me posent des problèmes de toutes sortes dans
cette relation. Mais, mon Dieu que le temps passe vite quand on tous
les deux. On est attaché, comme des siamois. On sent et ressent
l'autre. Je n'ai jamais connu une chose pareille. J'avais dis que je
parlais plus de ce genre de chose dans mon journal. Mais vu que ça fait
un mois que je n'ai rien fait d'autre que des poèmes, me reposer, et
communiquer avec Lola, que ces trois choses sont liés, j'écris.
J'ai honte d'avoir oublié de dire que Fati avait accouché dimanche, de
jumeaux. Quentin et Thibault. Je n'ai vu que la mère.
Septembre (18). Une semaine
déjà que je n'ai pas écrit dans ce journal. Les délais se réduisent. A
vrai dire, je me limiterai dorénavant à des "résumés de la semaine".
Avec toutes ces lettres avec Lola, je me limiterai aussi à un contenu
uniquement artistique ou littéraire dans ces pages. Disons qu'avec
Lola, je parle plus de relation humaine.
Donc, toujours pas de nouveaux poèmes, de nouvelles, d'idées de
tableau, de pensées. Pas de gravité à cela. Ca vient, tant mieux, ça ne
vient pas, tant pis. Je vais essayer de finir deux nouvelles commencées
il y a quelques semaines, histoire de les lires à Lola. Elle m'a dit
que ça serait bien que d'avoir un avis féminin sur la chose.
Mardi dernier, chez Jean-Michel, on a trié dans la Série de Gaëlle, les
chansons relativement positives et les chansons franchement
dépressives. Ce qui fait respectivement des nombres de 11 et 15. On va
en faire sauter 2 ou 3, qui seront reversées dans des recueils de
poèmes. Le frère de Jean-Michel devrait donner un coup de main pour les
corrections. Vendredi, j'avais JC, et je suis allé avec lui chez
Jean-Michel. Où l'on a décidé de commencer par
May 29th,
puisqu'il y a déjà une mélodie, un chant. Quel chant ! Autant en finir
avec cette chanson, autant commencer par celle-ci. La chanson qui est
devenue la chanson d'Hélène.
Lola !!! Plus facile d'arrêter les cigarettes que les coups de fils et
autres correspondances. Des fois de très longs appels. J'ai un peu
passé le week-end avec elle, à distance. Des fois, ces appels tombent
bien, au bon moment, des fois ils font du bien. Mais j'ai la crève je
sais de qui ça vient, Sandy, je sais à qui je vais la refiler, Elodie,
je sais qui l'avaient, Pierrette et Laurent. La soirée de samedi a été
ternie par nos nez pris.
Septembre (20). Juste avant de
repartir à Paris, pour passer du bon temps avec ma Lola, un nouveau
poème, sur le rêve de la nuit dernière, dont l'interprétation s'est
révélée être exacte : ma grand-mère morte est venue me parler, signe de
bonne nouvelle, d'héritage. La bonne nouvelle est que j'ai retrouvé mon
dossier rouge qui contenait des documents sensibles. 48 heures
d'angoisse. J'espère que Jean-Michel aura réglé ses problèmes
d'ordinateur.
Il suffit que j'aille voir Lola pour que la veille mes problèmes
s'arrangent ! Elle est un talisman. Ce qu'il y a entre nous est
vraiment spécial, unique. C'est incassable. Je le sens comme ça. Elle
sait que ce que je sens lui est aussi visible. J'ai l'impression que
bien que sans être de l'amour classique, note relation nous rend
gravement dépendant de l'autre. J'ai l'impression qu'on peut tout se
permettre entre nous, qu'on peut tout se dire, ça ne changera rien à
nos sentiments. On est au-dessus de tout ça, on est tellement bien
ensemble.
Septembre (24). Encore de
retour de Paris. Plus j'y vais, moins j'en fais. Tout juste sortis
samedi soir à une petite fête, avec le recul, peut-être sympa. En
effet, ma Lola via l'organisateur de la fête… j'ai dit que je ne
parlerai plus de ce genre de chose. Elle s'appelle Françoise, et c'est
un prénom que j'aime. Alain et Françoise, ça fait très années 70. Ma
Lola m'a trouvé un surnom que seule elle peut utiliser, Lino. Comme
seul moi peut l'appeler Lola ! On est vraiment très bien ensemble, ce
qui ne nous empêche pas de souhaiter à l'autre de trouver l'âme sœur.
J'avoue que sur ce coup, c'est moi qui ai lancé les recherches, mais
c'est peut-être elle qui trouvera en premier. Si Didier était venu
samedi…
A part ça, rien de nouveau côté projet. Je vais consacrer mon temps
libre de cette semaine à la protection de mes poèmes.
Septembre (27). Je devais aller
au cinéma ce soir avec Sylvie et une amie à elle, Cécile, mais c'est
reporté de deux jours. Tant mieux car j'aurais plus le temps samedi. Et
puis, je ne travaillerai pas le lendemain. On mangera des pizzas avant.
Sylvie dors toujours aussi bien après chacun de mes passages. Mon expo
fait que le temps passe très vite. Tant mieux. Parce que depuis hier
midi, je m'inquiète beaucoup pour ma Lola. J'ai peur parce que je la
comprends tellement et je sais qu'elle se fait du mal. J'ai écrit un
poème sur mon dernier rêve, je crois qu'elle y était, on avait besoin
de câlins.
J'ai les dernières photos, prises depuis le déjeuner chez moi avec Lola
jusqu'au dernier départ de la gare de Lyon. Maintenant, certaines sont
amères. Lola est en train de faire quelque chose qui m'inquiète
beaucoup, pour elle, pour d'autres.
Octobre (1er). Voilà donc
octobre qui est là, octobre qui m'a tant fait souffrir. J'ai passé une
bonne soirée samedi soir avec Sylvie et Cécile. Nous sommes allés au
cinéma, Sylvie m'a rassuré, elle n'a pas aimé le film,
Amélie Poulain.
J'ai dit à Lola de ne pas s'appeler pendant quelques jours, jusqu'à
vendredi, j'en ai besoin, pour évacuer mon inquiétude. Et puis avec mon
expo, je ne suis pas dans un état normal.
Octobre (4). Ma Lola m'a appelé
ce soir. Ca va beaucoup mieux, j'avais tant peur de la perdre. Un
mauvais pressentiment. Octobre. Mon expo est fini, presque. Je retrouve
un état normal, je suis même très excité, dans le bon sens,
positivement. Je suis très heureux ce soir.
Octobre (7). J'ai pris mon
billet pour Paris. 23h01, vendredi, gare de Lyon. Je suis en pleine
forme, même si j'ai ressenti hier un début potentiel de rhume. Je ne
suis pas sorti. Je suis allé cet après-midi avec Elodie et Pol bronzer
à la terrasse d'un café, au col le plus proche, voir passer ces foutus
Lyonnais rentrés dans leur ville. J'ai dans la tête mon nouveau séjour
à Paris, il s'annonce bien. Je serai encore très heureux, vendredi, à
23h01, quand j'aurais ma Lola dans mes bras. Que du bonheur en
perspective !
Au niveau de mes créations, je n'ai pas peint depuis les vacances. Plus
de poèmes depuis plus d'une semaine. Toujours pas repris mes nouvelles.
J'attends pour Ithaque que Jean-Michel en ait fini avec ses problèmes
informatiques. Ca retarde notre plan d'action, mais ce n'est pas grave,
le principal est de parvenir à faire des morceaux.
Que c'est bon d'avoir des amis, de pouvoir compter sur eux, de les
aider.
Octobre (8). J'ai bien listé
les idées de peinture et d'autres arts plastiques. Je vais protéger mes
poèmes et je demande des derniers conseils à Oliver. C'est tout ce que
je peux faire, vu comme je suis malade.
Octobre (19). Je suis bien
retourné à Paris, le week-end dernier mais, maintenant, ce n'est plus
pareil. L'été est bien loin. Je lis beaucoup, toujours un recueil, un
documentaire et un roman d'entamé. Récemment, ce fut,
Les nuits fauves,
L'orange mécanique,
Walt Whitman. Je ne regarde presque plus la télévision, si ce n'est le
football, et encore, de loin, d'un œil, et en lisant en même temps.
J'attaque
Alcool,
d'Apollinaire. Bientôt, ce sera Léonard Cohen. Avec Jean-Michel, nous
fixons au 15 novembre le début concret de notre collaboration à
Ithaque. D'ici là, je dois avoir fini de ranger et classer toutes mes
idées et régler tous mes problèmes. Françoise ? C'était une erreur de
demander à ce qu'on l'invite. En plus, il y avait Charlotte, qui
pourrait être ma psy !
Octobre (21). Deux nouveaux
poèmes, après presque un mois de néant. Je pense à hier soir, bonne
soirée passé avec Elodie, Pol et Nat au Cheval Blanc. Où était aussi
présente la fille aux grosses lèvres. Que j'ai honte de la nommer
ainsi, mais c'est la première fois que je ne sais rien d'une fille. Ni
son nom, encore moins son prénom, où elle habite, que fait-elle… Cela
fera déjà des questions à lui poser.
Dans tout ça, ma Lola attends mardi avec impatiente. Elle s'est
suffisamment éloignée de moi, involontairement, aveuglement, pour que
maintenant, pour que cela ne soit plus comme avant entre nous.
Octobre (22). Un nouveau poème.
Vais-je attendre d'en avoir 100 pour les protéger ? J'ai beaucoup de
choses diverses à faire quand je rentre à la maison. J'ai listé tout ce
qui urge, tout ce qui est déco, arts, rangements divers… je me sens en
train de me disperser dans divers corps. Depuis quelques jours, je ne
sais plus où donner de la tête. Sylvie a passé une bonne partie de
l'après-midi avec moi. Elle est venue chercher des bibelots, nous
sommes allés faire des courses, elle m'a invité à manger. Elle m'a
offert un livre extraordinaire de William Blake, poèmes et
illustrations. C'est un superbe ouvrage. Enfin, j'ai fini tard
d'écouter les 45 tours achetés de mai à septembre.
Octobre (23). Pierrette m'a
appelé, je l'ai rappelé. J'irai à Lyon pour le 3 novembre. Ca me fera
drôle, après quatre voyages à Paris. Un peu de nouvelle matière pour
mes poèmes, et aussi, j'ai revu ma professeur de philo au café jouxtant
le lycée. Je lui ai parlé de mes poèmes, je lui ai recopié l'un de ceux
figurant sur un carnet. Je lui ai dit que je voudrais bien avoir son
avis, ainsi que ceux d'autres professeurs. Ce fut, rien que pour cela,
une bonne journée.
Octobre (25). Ca va plutôt bien
ce soir. J'ai vu un super film,
Le
journal de Bridget Jones.
C'est marrant parce que Lola m'a appelé à midi, me disant que le livre
est bien. Qu'elle est heureuse de le lire, en pensant à moi, parce que
c'est un bon moment. Ce film m'a requinqué avant deux soirées de
rencontres. Demain, il y a une réunion d'information pour du théâtre,
et samedi, Manue m'invite à sa crémaillère.
Et puis, Charlotte m'a enfin écrit, au moment où je ne m'y attendais
plus. Elle a "vraiment" envie de lire mes écrits. Ca me touche, ce
"vraiment".
Qui est donc cette mystérieuse Mademoiselle Rosinski ? Je l'ai vu ce
soir au cinéma. Je l'ai reconnu tout de suite sous son K-way bleu et
jaune. Elle était venue à la bibliothèque il y a deux semaines. Elle
semble venir de nulle part. Elle est partie sur une vieille mobylette.
Octobre (26). Première
expérience de théâtre ce soir, avec Sandy. Intéressant, amusant, autres
membres du groupe jeunes, et sympathiques. Celle qui jouait le rôle de
ma maîtresse était mignonne. J'ai fini la soirée chez Sandy et Stef.
Octobre (28). La fête hier soir
chez Manue était très bien, vraiment une bonne soirée. J'y ai revu C.
J'y ai rencontré beaucoup d'autres filles sympas. J'étais souvent pris
dans un enchevêtrement de corps divers.
Nick Hornby m'a écrit. Est-ce pour cela que je n'arrête pas penser à
l'idée d'écrire mon
Fever Pitch
en reprenant tous mes souvenirs de supporters du FC Gueugnon ?
Un 95ème poème écrit en cette fin d'après-midi, en revenant d'une
sortie avec Elodie et Pol. Profitant des derniers rayons du soleil. Je
l'ai envoyé déjà à Charlotte… Lola ne semble pas être au mieux. Vais-je
remonter plus tôt que prévue à Paris ?
Octobre (29). J'ai eu une
nouvelle idée de livre. Je crois avoir pris totalement conscience que
j'aimerai écrire toute ma vie, sous-entendu, ne faire que cela, la
musique n'étant que secondaire.
J'ai rangé mon atelier, listé mes idées d'arts plastiques, encore une
fois. Il va falloir les synthétiser. En tout cas, c'est plus clair dans
l'atelier et dans ma tête. J'ai donc fait un nouveau tableau, gouache
sur carton, intitulé FCG-FCMB.
Novembre (1er). Hier soir, j'ai
réussi à convaincre Pol de faire un tour avec moi au Cheval Blanc. La
fille aux grosses lèvres y était avec ses amies. J'ai échangé des
regards intéressés. C'était presque amusant. Je ne sais pas comment
l'accoster, je préfère rester en position d'attente. Ca fait deux fois
qu'elle se trouve dans ce café un soir. Je trouve que c'est le seul
café que j'apprécie vraiment, le patron est le seul qui soit vraiment
sympa. Bientôt, je lui ferai du rentre dedans, comme dit si bien Lola.
A propos de Lola, je ne sais pas trop ce qu'elle a en ce moment. Ca n'a
pas l'air d'aller aussi bien que pour moi. Charlotte a commencé à lire
mes poèmes. J'ai enfin acheté les derniers Air et Depeche Mode. Écoute
de façon éducative. Je dois faire se rencontrer Jean-michel et David,
qui pourrait être son manager et le nôtre aussi.
Novembre (3). J'ai commencé
Le journal de Bridget Jones.
Je vais essayer de ne pas passer ma journée à comparer Paris et Lyon,
chez Lola, chez Pierrette. Il y a plein de cons dans les deux villes.
Pierrette a bien la même télécommande de télévision que Lola. Pierrette
a une barre de rideau de douche plus haute. L'appartement est plus
clair. La vue moins terrible. Le métro est plus près de 10 mètres.
Pierrette a la même chasse de toilettes que moi.
3 novembre 2001. Il y a sept ans, déjà, dans cette même ville, c'était
le choc tellurique, Oasis. Sept ans de malheurs ? De disette ? Que de
déceptions ! Que des déceptions !
De grosses différences quand même entre Lyon et Paris : pas de super
cybercafé à Lyon, mais le ticket de transports pour la journée est
beaucoup moins cher. Aussi, mon cellulaire passe dans certains endroits
du métro.
Ma femme idéale doit être très, très cérébrale. Je n'arrête pas de
penser à la fille aux belles lèvres. Je ne sais toujours rien d'elle.
Est-elle cérébrale ? Elle n'était pas où je pensais la trouver hier
soir. J'ai erré à deux pas du blues.
Ai peut-être trouvé un endroit de pensées à Lyon : la cour du Musée des
Beaux-Arts, jonchées de statues. Je crois même avoir rêvé d'un tel
cadre dans une vision. En attendant Pierrette. Mais l'inspiration, elle
ne vient pas. Je dois avoir un don pour l'écriture. Je pense que la
prochaine fois, j'irai à l'intérieur du musée.
Novembre (4). Pour la première
fois, je n'ai pas de blues en quittant Lyon. Le défilement du paysage
dans la nuit débutante est moins mélancolique. J'ai appelé Lola quand
j'étais au café de la gare avec Pierrette. Avant de raccrocher, elle
m'a dit "tu me manques" pour la première fois depuis des semaines.
Surprenant. Gare de Perrache, tous les TGV semblent aller à la gare de
Lyon. J'ai donné les numéros de téléphone d'Elodie à Pierrette qui
rentre le week-end prochain à LC.
J'ai écrit un nouveau flash dans le train. Soirée cool hier soir. J'ai
découvert un endroit sympa, entre boite, salle de concert, restaurant
et bar. Chez Pierrette, avant, nous étions 8, tout le monde ne
connaissait pas tout le monde, loin s'en faut. Alors, pour détendre
l'atmosphère, chacun a demander son CV à une personne qu'il ne
connaissait pas : âge, profession, vie amoureuse, qualités, défauts…
Idée géniale. A refaire.
Plein de bons plans pour mon prochain séjour lyonnais. Ce journal est
vraiment un très bon entraînement pour l'écriture. De mieux en mieux,
je trouve. Je crois que je vais écrire à Lola, d'ailleurs je commence.
Et je vais lui envoyer cet extrait du journal des derniers jours. Fini
Le journal de Bridget Jones.
Novembre (5). Je crois que ces
quelques jours de repos à LC vont me faire du bien. Encore trois jours
avant la reprise. Beaucoup de travaux, dont certains imprévus. Je dois
débarrasser au plus vite la pièce ou j'entrepose des vieilleries. Je
prévois aussi de sérieusement réaménager mon appartement. Je ne
supporte plus la tapisserie du salon, et comme je n'ai pas envie de la
refaire, je compte bien la recouvrir de drap. J'en ai parlé à Sylvie ce
soir, qui m'a invité à manger pour sa fête. C'est un peu mon conseil
artistique et psychologique permanent.
J'ai fini réellement ma 5ème nouvelle, qui je dois dire, n'est pas trop
érotique. J'y insère des touches de poésie, presque. Cela a du style.
Pas trop vulgaire pour un tel sujet. Périphrases et métaphores. Je dois
courir demain acheter un recueil d'Apollinaire que je vais vu en
vitrine de la bouquinerie. Ca tombe plutôt bien pour la suite de mes
nouvelles…
Novembre (6). Journée assez
productive. J'ai débarrassé une grosse partie des affaires, j'ai
commencé à ranger les photos, en commençant par la fin, toutes les
photos prises depuis cet été. Je commence avec un nouvel album, car
depuis cet été justement, mes photos sont volontairement ou non
calculés. Et l'ensemble doit être bourré d'interprétations, de
significations. Et puis, c'est le début d'une autre façon de vivre
depuis cet été et ma catharsis.
J'ai poursuivi deux nouvelles. Je les prends dans l'ordre où les idées
me sont venues.
Lola m'a appelé à midi, je l'ai rappelé ce soir. C'est vrai que je lui
manque. Je la crois. J'ai beaucoup pensé à elle cet après-midi,
beaucoup plus que quand je la sentais s'éloignée. Alors que là, je sens
qu'elle revient.
Novembre (11). Alors que les
bombardements s'intensifient avec Lips, je reçois un courrier
électronique de Charlotte, très contente à l'idée de me revoir pour les
fêtes. J'espère bien pouvoir monter à Paris. Lips, semblant de blues du
dimanche soir. Elle doit être étudiante, je ne la voie jamais à LC la
semaine. Hier, j'ai vu Cécile qui m'a resserré mes lunettes, et pour la
remercier, je lui ai offert un verre dans un bar où se trouvait Lips.
Je suis entré seul dans le bar, en attendant que Cécile ai fini ses
comptes, et Lips s'est retournée sur mon passage, de manière assez
franche. Plus tard dans la soirée, je suis revenu dans le même bar,
mais avec Pierrette. Qu'a pu penser Lips en me voyant attablé avec une
autre que quelques heures plus tôt ? Encore cet après-midi, je me suis
trouvé dans un bar où elle se trouvait. J'étais avec Pol. Mais elle
partait. Il y eut encore un échange de regard. Ce qui me gêne, c'est
qu'elle n'a pas l'air de sourire souvent. Je ne sais pas, mais elle n'a
pas l'air souriante. Je devrais peut-être lui faire des petits sourires
en plus des regards.
Aujourd'hui, aussi, je suis allé voir Sylvie.
Novembre (12). J'ai fait encore
de bonnes affaires, avec Sylvie et Cécile, en achetant un manteau
superbe et un pull superbe. L'après-midi m'a épuisé physiquement.
Novembre (14). J'ai réaménagé
hier mon appartement. Le salon semble maintenant plus spacieux. Je suis
allé chez Jean-Michel, commençant à poser les premiers jalons
d'Ithaque. L'échange a été fructueux. J’y retourne demain soir. C'est
le début de l'aventure musicale attendue depuis près de 10 ans, dans
cette même ville.
Très beau courrier électronique de Charlotte, de princesse Charlotte.
Elle a aimé mes derniers messages, elle aime notre relation qui se
créée. J'ai pensé à elle aujourd'hui. Elle ou Lips. Demain, il y aura
aussi les vins primeurs à goûter.
Novembre (16). Petite réunion
de travail hier soir avec Jean-Michel. Ce soir, je relis la 1ère série
pour voir si le découpage "positif" et "négatif" est bon. Au club
"théâtre", "cinéma" devait-on dire, nous avons été filmés. Premiers
essais devant la caméra. De bons moments.
Novembre (18). Les dimanches se
ressemblent beaucoup trop. Les samedis soirs aussi, mais c'est beaucoup
plus agréable. J'ai passé une très bonne soirée, avec Elodie, chez
Gros, au bal, au café, comme convenu. J'ai épié, je me suis fait épier.
Je crois que je vais attendre d'atteindre le 100ème poème pour protéger
ces écrits. Ou plutôt, attendre de finir mon petit carnet vert où je
les note. Il y a encore la place pour quelqu'un.
Novembre (19). Un flash de vie.
J'ai aussi commencé un tableau. Encore une fois, c'était mal engagé
mais finalement, je trouve que c'est génial. La répétition de ce soir
est reportée à mercredi, j'en profite pour finir mon tri dans la
première série.
Novembre (20). J'ai rêvé de
Lips. C'est bizarre, normalement, cela aurait du me mettre un petit
coup de cafard, ce genre de rêve, mais pas cette fois. C'était au
milieu de mon rêve. Je dois trop penser à elle.
Novembre (21). 21 novembre
2001. Vrai début d'Ithaque. Nous avons commencé
Dreamgirl like you. Des bribes de
mélodies. Pas évident. Mais je crois que c'est bien parti. J'ai
continué le tableau
Montréal, Québec.
Ne reste que la finition. Donc, encore une bonne journée de production.
Novembre (22). Première lettre
de Lola depuis des lustres. Je l'ai perdu. J'ai perdu la fille que j'ai
connu cet été. Deux poèmes et j'arrive au chiffre symbolique de 100. Je
ne sais pas si j'ai fini le tableau. Il y en a trop ou pas assez. Une
bonne semaine quand même de travail.
Novembre (23). Le vendredi,
c'est club théâtre. J'ai trouvé le nom de mon rôle dans le film : Axel
Lenoir, libraire. Un autre rôle, plus de composition, Ian Blake,
musicien.
Novembre (25). Une vision hier,
et un rêve. Enfin, je ne sais plus exactement, mais j'en suis
maintenant à 102, même si Sylvie me reproche de trop compter. J'ai raté
ma sortie hier soir. Je ne suis pas allé au bon endroit. Nous avons
voté, mais le choix n'était pas le meilleur pour moi. Je laisse Lips de
côté pour le moment, je n'ai pas arrêté de penser à Sophie, pourquoi ne
lui-je pas sauté dessus la semaine dernière ? Parce que j'étais en
amusement avec Lips. Vite, que samedi prochain vienne vite ! Soirée
année 80 au Mamba, et bal à 1 km où sera sûrement Sophie.
Novembre (26). Grosse journée
de travail à diverses tâches. C'était le grand ménage d'automne au
jardin. J'ai commencé à laver des meubles que je dois restaurer pour
mon appartement. J'ai nettoyé et enregistré les 10 livres et 54 vinyles
acheté d'occasion samedi. Dans les disques, j'ai réussi à trouver des
pièces rares. Et puis aussi beaucoup de rangement aujourd'hui, du
reclassement dans les livres et les disques.
Je suis excité par la soirée de samedi, au Mamba. C'est une soirée
année 80. Depuis le temps que j'attendais cela… S'il pouvait y avoir
Sophie… La fête à Montceau qui devait avoir lieu ce week-end a été
annulé. Je vois JC et Fab vendredi soir, peut-être avec Thierry.
Mercredi soir c'est la répétition avec Jean-Michel, et demain soir je
dois aller voir Strasbourg à Gueugnon.
Je vais passer mes vacances de fin d'années à LC, j'ai beaucoup de
travail qui m'y attend. J'écoute Sidney Bechet, pour finir la soirée,
avec également quelques vieux 45 tours.
Novembre (28). Un poème, dans
les
rêves et cauchemars.
Nouvelles répétition avec Jean-Michel. Nous avançons à petits pas.
Novembre (29). Je constate en
rangeant les livres de ma bibliothèque, que Jim Morrison et Vladimir
Nabokov se suivent à la trace. Je dois avoir mon dictaphone toujours
avec moi, pour pouvoir enregistrer une mélodie au cas où l'une d'entre
elles me traverserait l'esprit. Celui-ci est de plus en plus occupé par
Ithaque.
Je me sens seul ce soir.
Décembre (1er). On se rappelle
toujours de ce que l'on faisait lorsque l'on a appris la mort de
quelqu'un de très célèbre. J'écoutais le journal à la radio, parlant
d'une personne malade, arrivée en phase terminale d'un cancer
généralisé. Peu à peu des éléments : le mot "musique", le nombre "4".
"Beatles". George Harrison. J'ai échangé des messages avec mon
correspondant de Liverpool, John Williams. Je suis touché. Rien d'autre
à dire sur ce sujet. C'était hier. On en parle encore aujourd'hui.
Encore une bonne production cette semaine. Une vision, une idée
philosophique, un éclair. Je vais peut-être écrire un nouveau lyrique
sur la série Gaëlle, très court, pour un morceau presque instrumental.
J'attends cette soirée année 80 depuis une semaine. C'est ce soir. J'ai
envie de m'éclater…
Décembre (2). Quelle déception
cette soirée ! On ne m'y reprendra pas de si tôt. Heureusement qu'il y
avait Cécile. Je lui ai d'ailleurs proposé de lui faire découvrir les
bals de la région prochainement. Je suis parti en même temps qu'elle
vers 2h30. Elle m'a ramené. Aujourd'hui, Sylvie m'a donné un tableau.
Lola m'a appelé.
Décembre (3). Je suis content
pour Lola. J'ai passé un accord avec Elodie : elle dessinera chaque
semaine sur mon agenda un dessin.
Décembre (5). Peut-être un
changement de musique pour
Dreamgirl
like you. Celle déjà commencée devrait finalement servir à
A secret to forget. Un poème dans
les
rêves et cauchemars.
Décembre (6). Une rencontre
très troublante et un flash de vie.
Décembre (7). Je n'ai pas
arrêté de tomber toute la journée sur ma troublante rencontre d'hier.
Enfin, deux fois seulement. Trois flashes de vie, je ne dois pas être
loin d'avoir fini mon fameux carnet vert. J'ai bien regardé les photos
d'Hélène que j'ai fait faire agrandir. Peut-être que cela m'a aidé à
écrire ? Je crois que je vais scanner une des photos, en faire un
tableau. Je trouve depuis quelques jours qu'il y a de la Mona Lisa dans
cette photo.
Mona Lisa 1996…
Décembre (8). D'abord, au saut
du lit, transcription du dernier rêve. Encore un nouveau poème. Le
carnet vert que j'ai laissé à la maison, et qui doit être encore plus
fini qu'hier. Je verrai cela demain en recopiant.
Nous avons commencé à évoquer le réveillon.
Décembre (9). Même chose
qu'hier, une transcription matinale. Bonne semaine, 7 poèmes, un
vernissage, une rencontre…
Décembre (13). Lola m'a appelé
hier. Je suis très content pour elle. Elle a l'air enfin d'être
heureuse.
Des idées de collage en sous-verre pour un des agrandissements des
photos d'Hélène, avec des billets de concerts et autres souvenirs
dijonnais. Pour créer un patchwork. Je note aussi des idées de poèmes,
flashes de vie, pour le nouveau recueil de poème, auquel je dois
trouver un nom. Je ferais ces poèmes à partir de l'an prochain. Je fais
une grosse avancée sur la reconstruction de mon site, avec
l'architecture sur papier.
Décembre (15). Mangé ce soir
chez Sylvie. Mardi, elle doit me couper les cheveux. Suite de soirée
chez Gros.
Décembre (16). Une petite
semaine tranquille. Superbe dimanche ensoleillé malgré le froid. Du
monde dans les rues, discussion avec Elodie. J'ai eu Lola au téléphone,
toujours aussi heureuse de la vie. Elle était avec Fab, aux Buttes de
Chaumont. Elle doit descendre le week-end prochain avec sa fille. Cette
nouvelle a favorisé une belle journée.
Décembre (17). Journée pleine,
comme toutes celles qui suivront. Beaucoup de choses à faire et de
personnes à voir. En même temps, je dois profiter de la vie et de ses
bons côtés.
Décembre (20). Demain c’est
l’hiver. Après-demain, Lola doit venir. Belle fin de semaine en
perspective. J’ai pris des photos du lac gelé, pour mon album et pour
mon site. J’ai rangé quelque peu des affaires. J’ai fini hier la
lecture des recueils d’Apollinaire. J’ai presque fini
Les valseuses.
Demain, j'essayerai enfin de corriger et d'imprimer mes poèmes, pour le
protéger, ce qui aurait déjà du être fait depuis des mois. Je pense
aussi à faire le sous-verre d'Hélène. Je suis heureux car j'ai reçu un
coup de téléphone agréable vers 13h15. De Virginie, que j'ai rencontré
au boulot et avec qui j’ai sympathisé.
Décembre (25). Je fais des
sous-verre. Mon troisième en trois jours. Le premier représente les
tartans des principaux clans écossais. Le second est un assemblage de
souvenirs, tickets de concerts et écriture d'Hélène autour d'une photo
agrandie d'elle. Aujourd'hui, le sous-verre était une page du
NME,
un article autographié par les Levellers, groupe dont j'avais fait
l'interview avec Hélène. J'ai parlé du sous-verre d'Hélène à Lola, ce
qui ne lui a pas fait plaisir. Elle pense que je me fais du mal, alors
que c'est juste artistique. J'ai passé un après-midi merveilleux avec,
par ordre d'apparition Lola, Raphaëlle, Fab, Elodie, Pol, Fati, les
bébés, Gros… Vraiment de très bons moments.
Je vais échanger des livres avec la bouquiniste, c'est intéressant.
J'ai vu Pierrette en coups de vent à midi, chacun devant aller dans ses
repas familiaux de Noël. Le temps de prendre un café de prendre les
disques qu'elle m'avait amené. J'avais d'ailleurs envie d'être
amoureux, en attendant Pierrette au café. Je sais de qui, c'est venu
par la suite, cet après-midi, comme souvent pour les repas de Noël. Une
fille avec des bottes hautes. Et puis ce soir, un message d'une fille,
dont je n'espérais déjà plus rien. Demain, je dois appeler Virginie.
J'ai encore beaucoup de choses à faire demain…
J'ai vu
Le Bal des vampires
ce soir, et je crois avoir un air, une mélodie pour
A secret to forget. A mélanger avec
le premier élément matière qui devait être initialement pour
Dreamgirl like you. A moins que cet
élément serve finalement pour un autre texte…
Décembre (26). C’est Boxing day
en Angleterre, donc une journée de football. Virginie m’a appelé
pendant le match Arsenal - Chelsea. Je passe la voir vendredi
après-midi, si je ne suis pas bloqué par la neige.
Décembre (31). J'ai fini de
ranger toutes mes idées, de lister, de classer. Cela m'a fait du bien,
comme je le pensais. Tout est plus clair, facile à trouver. J'ai
commencé à réfléchir au titre du second recueil de poésie. Elodie m'a
fait sa critique sur mes poèmes. J'ai eu une nouvelle idée d'art
plastique, reste à définir sa catégorie : peinture, collage ou mixte ?
D'ailleurs, pour ce qui est des arts plastiques, j'ai fait les listes
des idées ou projets, et la liste de ce qui a déjà été fait, reprenant
des dessins remontant au collège et au cours de peinture que je prenais
il y a 4 ans.
Je ne suis pas au top physiquement pour ce dernier jour de l'année.
J'attends qu'Elodie m'appelle. J'ai passé de bons moments cette semaine
avec elle. Jeudi soir, j'ai fait ma soirée chocolat, comme promis à
Sylvie et Cécile, chez Sylvie. Une soirée sympa, tranquille, sans
polémique. J'ai passé un livre érotique à Cécile le lendemain. Je pense
aussi à Virginie, chez qui je suis allé vendredi après-midi. Là aussi,
j'ai passé vraiment un bon moment. J'ai beaucoup de chance en ce moment.
Voilà, il est 15h22 quand j'achève les dernières lignes de ce journal,
pour cette année.
PARTIE
VI
Une saison en enfer
2002
Janvier (1er). Les résolutions
pour la nouvelle année sont différentes pour cette nouvelle année. Je
ne me dis pas que je vais arrêter de fumer, ou d'autres choses du même
style. Elles sont prises depuis quelques jours et elles concernent des
choses plus concrètes : publier mon recueil de poèmes, je ne parle même
pas des concours de poésie qui sont une évidence, faire assez de
morceaux avec Jean-Michel pour pouvoir envoyer une maquette à des
maisons de disque, et enfin, écrire assez de nouvelles pour aussi
publier un recueil de nouvelles, avec aussi des concours et
éventuellement des adaptations cinématographiques.
Le réveillon d'hier c'est bien passé, dommage que j'ai été un peu
malade. Je ne suis pas sorti après le repas. J'ai eu le temps de passer
chez Sylvie pour souhaiter la bonne année.
Janvier (21). J'ai trouvé mon
âme sœur, depuis le 3 janvier. Cela ne cesse de se confirmer au fil des
jours. Je suis amoureux, la réciprocité est là. Elle est ce que je
cherchais depuis tant d'années. Je suis vraiment bien, avec elle. Le
temps passe si vite contre elle. Je n'ai pas fais grand chose dans mes
projets, mais j'étais malade, je le suis encore un peu, pas tout à fait
en pleine forme. J'ai passé ma journée d'hier contre Virginie, trop
courte journée. On se connaît un peu plus.
Jean-Michel m'a initié à son logiciel pour faire de la musique. J'y
vois un peu plus clair maintenant dans la création musicale.
Ma vie devrait se résumer maintenant à Virginie et à mes projets. Le
reste semble sans valeur. Je dois cependant trouver le temps de passer
voir mes amis.
Janvier (29). Je suis sous
l'influence d'Alexandre Jardin, dont je viens de lire
Fanfan, que m'a prêté Virginie.
Pendant que j'écris, elle lit. Une soirée comme j'en rêvais.
Février (3). Un mois que je
suis avec Virginie. Fin de semaine agitée avec l'hospitalisation de son
fils Lucas pour une appendicite. J'ai été présenté aux parents de
Virginie. Lola est descendue de Paris. Une avancée dans la création
musicale avec Jean-Michel. Initialement prévue pour
Dreamgirl like you, la musique est
finalement destinée à
A secret to
forget.
Février (11). Agréable
après-midi de courses avec Virginie, pour las achats de la
Saint-Valentin. Je corresponds beaucoup avec sa sœur de Paris
Février (14). J'ai écris un
poème pour Virginie
Février (15). Virginie a fait
un cauchemar, où je la quittais. J'écris une lettre d'amour et un poème
pour nous faire du bien. Je vais pouvoir débuter mon second recueil de
poèmes. Avec cette coupure de plusieurs semaines dans l'écriture de
poèmes, il y a eut suffisamment de changements dans mon esprit pour
qu'il y ait un découpage naturel entre les nouveaux poèmes et les
anciens. J'ai 3 flashes de vie en gestation. J'ai enregistré chez
Jean-Michel
A secret to forget,
pour pouvoir l'écouter en boucle, afin de trouver le chant et placer
les paroles sur la musique.
Février (16). Troisième
week-end de suite que Lola descends, cette fois avec sa fille. Je
rencontre Séverine, la sœur parisienne de Virginie.
Février (17). Je me sens
maintenant bien intégré à l'entourage de Virginie. J'aime bien aller
boire le café chez sa mère le dimanche après-midi. Je m'y sens bien.
Février (19). Le lien qui nous
unis n'arrête pas de croître depuis le début. Encore un peu plus depuis
hier soir, depuis cette nuit, depuis ce matin. Une fin d'après-midi
sympa chez Virginie, à l'heure du thé, avec la petite famille.
Février (23). J'ai retrouvé
l'inspiration, un record de 7 poèmes écrit en une matinée, dans le lit
de Virginie. 3 flashes et 4 nouvelles visions, exclusivement autour
d'elle et moi.
J'ai présenté Virginie à Sylvie. Journée dure, car, j'ai du raconter à
mon amour, mon histoire avec Hélène.
Février (25). Je me verrais
bien enregistrer la lecture de mes poèmes sur un disque, avec une
musique calme. Je dois quand même penser à m'inscrire à des concours de
poésie. J'ai réalisé hier, 6 ans après, que ma liaison avec Hélène,
était de la passion et non de l'amour.
Février (26). J'ai décidé de
faire le préavis de départ de mon logement. Je chercherai quelque chose
de moins grand, juste ce qu'il faut pour mon atelier, je dois réduire
au maximum mes coûts de logements, à moins que j'emménage avec mon
amour.
Mars (4). J'ai enfin envoyé une
lettre pour participer à un concours. Hier, j'ai touché un peu à la
musique, mais je sens une frustration devant mon impuissance à trouver
des mélodies. En revanche, j'ai fini ce soir une nouvelle, et j'ai
commencé à faire mon site.
Mars (5). Poursuite de mon
site. Cela commence à ressembler à quelque chose. Deux hier pour la
page d'accueil, encore plus d'une heure aujourd'hui pour le sommaire.
Je lis beaucoup de livres de psychologie.
Mars (10). Deux nouveaux poèmes
hier. Déjà 11 pour le second recueil. Au courrier, chez mes parents,
les renseignements pour participer à un concours de poésie. Je verrai
ça avec ma supérieure la semaine qui vient, ainsi que les adresses des
maisons d'édition. Je crois que j'ai enfin décidé, grâce à Virginie, de
me bouger les fesses pour me faire connaître.
Jean-Michel m'a fait écouter des dizaines de nouveaux sons, plus en
rapport avec ce que je veux faire comme musique.
Mars (11). J'ai repris la
correction de mes journaux.
Mars (13). Je viens de finir
une nouvelle page de mon site.
Mars (15). Je voulais
déménager, et puis, j'ai pris la décision de réaménager. Qu'est-ce qui
m'a convaincu de changer d'avis ? Plusieurs choses, surtout la raison.
Je vais amener au plus vite mon ordinateur dans mon atelier, pour que
le temps sans Virginie passe plus vite, pour rester pas trop loin
d'elle.
Mars (16). Très bon après-midi
avec Virginie et Lucas. Sortie dans une ville voisine, à 20 kilomètres.
Comme dit Lucas, nous formons une belle famille.
Mars (24). Toujours des
angoisses, cette anxiété chronique qui n'a souvent pas lieu d'être.
Malgré Virginie… Mais elle arrive toujours à me guérir. Elle a vraiment
une bonne influence sur moi, elle me fait du bien.
Mars (25). Une journée de rêve.
Du soleil, pas à aller au travail, Virginie, de midi à 19 heures. Moi
travaillant à mes projets dans mon atelier, elle, se reposant dans la
pièce d'à côté. Aller chercher Lucas à l'école. Boire le thé chez sa
mère, que de bons moments.
Mes pensées, mes angoisses, sont tournées vers Virginie. En partant de
chez elle ce soir, je me suis senti très amoureux, très heureux.
Chanceux.
Je me remets à la correction de mes journaux, j'en suis à janvier 1994,
et j'ai commencé à relire hier celui de 2001, un an avant la venue de
Virginie. J'ai fais la sélection des poèmes pour mon premier concours.
Mars (26). J'ai enfin imprimé
mon recueil pour participer à mon premier concours de poésie. Je
posterai cela jeudi.
Avril (16). Encore beaucoup de
jours de passés. Beaucoup d'événements. beaucoup de piment dans ma vie,
d'inquiétudes, souvent sans fondement, mais ce soir ça va, et j'ai pris
la décision réelle de me soigner. Comme ma chérie.
Hier, j'ai écris le prologue à mes journaux. J'ai de plus en plus dans
la tête une idée de, j'en ai parlé avec Virginie et elle m'a donné des
idées. Nous allons le faire à deux. Elle est géniale. Je me suis aperçu
de plein de choses lors de l'écriture de mon prologue, hier. Je vais
l'envoyer à la psychologue que je vais voir le 22 mai.
Je dois aussi veiller à la suite de mes projets musicaux avec
Jean-Michel et à mon site internet, où j'ai déjà deux collaborateurs,
Carl de Montréal et John de Liverpool.
Avril (23). Des hauts, des bas,
plus de hauts que de bas en ce moment. Mais c'est dur. Je suis Virginie
dans ses humeurs. J'ai écrit un nouveau poème, sur mon rêve de la nuit
de samedi à dimanche. J'ai encore mangé chez les parents de Virginie.
Je me suis encore un peu disputé avec elle à midi. Je suis encore passé
de l'anxiété à la satisfaction. Grâce à elle, encore.
Mai (23). Ma relation avec
Virginie est finie depuis 2 semaines. J'ai alors ressenti toute la
fatigue accumulée depuis des semaines, depuis 2 mois, me tomber dessus,
il y a 10 jours. J'ai essayé de me reposer à LC. J'ai bien été entouré
par mes amis, surtout David, Sylvie, et par mes collègues. Je dois
changer de travail, de lieu. J'ai revu Virginie ce soir. Je lui ai
écrit pendant ma retraite tout ce que je n'avais pu lui dire.
Maintenant ma tête se vide d'elle, mais avec la confiance en sa
guérison, et la mienne aussi. Car j'ai vécu pour deux pendant 2 mois.
Je me reposerai encore bien 1 mois. Je dois quitter, donc cette ville,
et ce travail. Même si j'y ai rencontré David, mon meilleur ami. Je
suis dans le deuil depuis hier après-midi, c'est bien, je dois y rester.
J'ai écrit pendant mon repos plusieurs poèmes et notes sur la sagesse.
Ca restera un échec personnel, relatif, parce qu'elle s'en sortira. Je
touche à des trucs pas très normaux en ce moment, je joue un peu avec
le feu, mais ça m'excite. La vie reprends le cours normal, avec des
semaines pimentées.
Mai (24). Je suis guéri de ma
dépression. Grâce à une nouvelle forme d'excitation. Il semblerait que
David soit enfin la personne avec qui je dois faire de la musique. Nous
allons en parler sérieusement la semaine prochaine. Je retrouve la joie
de vivre, la confiance, en l'avenir. je suis passé du pire au meilleur
en quelques jours. Le destin de ma rencontre était de l'aider comme
elle m'a ouvert les yeux sur beaucoup de chose. J'ai beaucoup appris
avec elle, j'ai apprécié plein de bons moments. Avec sa famille aussi.
J'ai accompli mon destin aujourd'hui. Je peux, à la limite, mourir en
paix. Mais j'ai trop de projets à mener, ce n'est pas encore le temps
de partir.
Encore 2 nouveaux poèmes aujourd'hui.
Mai (27). J'ai toujours la
forme, depuis 3 jours, comme jamais je ne l'ai eut ! J'ai repris mon
site, les pages sur mes galeries de photos, et j'ai aussi repris la
correction de mes journaux, en étant au 1er avril 1994. Je repense à
une Nathalie. Regrets.
Je suis allé chez Laurent hier. Il habite dans une immense maison. Il y
a de quoi faire de belle fête cet été. J'ai écrit hier à Virginie une
dernière lettre, avec une fin à la Kurt Cobain, époque finale du héros.
Je souhaite la revoir une dernière fois dans son appartement, ce
vendredi. Histoire de repartir le soir à LC, symboliquement,
tranquillement. Je voudrais lui transmettre ma confiance, ma force…
Mai (29). Bien productif dans
la construction de mon site. J'ai fini la galerie d'art, et j'ai
commencé les pages de poésies. Environ 2 heures de travail. Une fois
pris dedans, j'ai du mal à m'arrêter.
Laurent est venu manger, je lui ai montré mon site et le logiciel de
musique. J'en ai fait 30 minutes. Hier, David s'est amusé pendant une
heure et a fait un petit morceau. Je crois qu'il est plus doué que moi
pour la musique. Peut-être qu'il a plus d'idées que moi. Demain,
Jean-Michel doit passer pour me donner un petit cours sur ce logiciel
et sur la construction de mon site. Je me suis aussi remis à la lecture
de
Demande à la poussière,
depuis lundi. 50 pages aujourd'hui. Le temps passe vite, je n'ai pas
assez de 24 heures par jours. Demain, je dois aussi essayer de
reprendre les corrections de mes journaux. Et écrire à Hélène, Roland…
Mai (30). La petite leçon de
musique que m'a donné Jean-Michel ce soir me permet d'y voir beaucoup
plus clair dans l'utilisation du logiciel. Je vois à peu près comment
on construit un morceau. Reste toujours à trouver les mélodies. J'ai vu
aussi David avec qui nous avons parlé de musique. Cette clarification
dans mon esprit des méthodes de fabrication de musiques par mes soins
me donne un regain d'énergie, de motivation. De la force, tout
simplement. Mon week-end de 3 jours à LC me permettra de couper avec
l'ordinateur. Entre la musique et mon site, j'y passe une partie
importante de mes soirées, en plus du travail la journée à la
bibliothèque. Je n'ai pas eu le temps de me remettre à l'écriture, aux
corrections. Je dois planifier mes semaines de travail, mes soirées,
pour pouvoir tout faire régulièrement. Je dois finir mon site au plus
vite, cela fera une chose en moins. Depuis plus d'un an que cela
traîne… ce soir, j'ai fait la page de poèmes sur le Père Lachaise. J'en
suis satisfait.
J'avance aussi à grande pas dans le livre de Fante. J'arrive à
retrouver les sensations que j'avais quand je l'ai lu la première fois,
à l'automne 1994. Il faut que je reprenne aussi mes nouvelles, dans
cette optique, j'ai un livre à lire, qui devrait me mettre sur le
chemin de l'inspiration.
Dans mes projets d'écriture, je dois lister mes informations sur les
éditeurs. J'écrirais à Hélène et Roland ce week-end. Je vais envoyer
des poèmes à Hélène, elle qui aime tant Morrison.
Déjà quelques rendez la semaine prochaine, des personnes à voir.
Demain, je revois Virginie…
Mai (31). Un peu déçu par
l'accueil froid de Virginie. Comédie ? Si c'est le cas, c'était
inutile. Le dossier est clos pour moi. Ce soir, j'ai enfin écrit à
Roland. Et à Hélène. Sensation de soulagement. La France débute bien
mal la Coupe du Monde. Et alors ?
Juin (4). David m'a appelé pour
me dire qu'il a trouvé un logiciel de musique plus simple. Je me
retrouve avec deux personnes pour mon projet musical. Du jamais vu.
Trois livres et trois films pour ce long week-end. Fini Fante et
Lao-tseu, bâclé Nothomb. Commencé un livre sur Cantona et le journal de
ce cher Hank. Je me suis fait un cycle morbide de film avec
Deadman,
Ceux qui m'aiment prendront le train et
Virgin suicides. Je n'ai peur
de rien. Si j'avais eu le temps, j'aurais regardé
Arizona Dream et
La neuvième porte.
Semaine très culturelle. Hier théâtre au Mamba, avec Cécile, vendredi,
vernissage d'un ami de Sylvie à Roanne. Comme elle ne pouvait pas
venir, elle m'a donné son invitation. J'ai encore passé du bon temps
avec elle ce week-end, malgré le rallye automobile à LC. On a vu
Deadman
vendredi soir, des antiquaires samedi après-midi. Brève descente à Lyon
samedi soir pour accompagner Laurent. Beaucoup parlé "sexe à LC" avec
Sylvie, dimanche soir. A croire que c'est un peu Sex City.
J'ai réfléchi à mon idée de roman et au récit de mes quatre mois
d'enfer. La collision entre les deux me semble de plus en plus
destinée. Le titre devrait être proche de
Virgin suicides. Laissons mijoter
mon cerveau quelques temps.
Juin (6). Je travaille dur sur
mon site. Hier j'ai fait la page des poèmes sur Paris. Avec en plus les
logiciels de musique, puis la lecture, je me couche souvent vers 1h30.
Je retrouve mon rythme de l'an dernier. Mes trois gros postes de
travail sont la publication de mon recueil de poèmes, le projet
musical, et mon site. Ce dernier sera le premier terminé, cela me
dégagera du temps pour les autres. Je dois trouver le temps de finir 2
nouvelles, déjà commencées il y a assez longtemps je trouve. Je lis
beaucoup aussi.
La naissance des
fantômes, de Darrieussecq, et le journal de Hank.
Juin (7). L'Angleterre bat
enfin l'Argentine en Coupe du Monde. J'étais trop jeune en 1966.
Beaucoup trop jeune. Avant hier, j'ai fait une nouvelle œuvre
artistique par ordinateur,
Kung Fu,
ce soir une autre,
Café de la poste,
créant en même temps une nouvelle série,
Les saturations.
Encore un peu de correction de journal, de site, mais pas le temps pour
faire de la musique, même si je travaille un peu en écoutant des
albums, j'analyse les morceaux, les notes, les accords, les
instruments. Je suis allé au vernissage à Roanne, avec Lucie, une
ancienne stagiaire de la bibliothèque. Enrichissant. J'ai aperçu
Virginie passant en vélo devant la bibliothèque, ce matin à 9 heures.
Choc. Fantômes.
Juin (11). 44 ans, c'est trop
jeune pour mourir. Je viens de perdre un cousin, Jacky, c'est la
première personne de ma génération que je perds dans mon cercle
familial. Je pense surtout à Dorianne et Elodie, ses filles. Elles sont
si jolies, elles n'ont plus de papa, si jeunes elles aussi. Je commence
à peine en écrivant ces lignes à réaliser. Je relativise même, j'ai
honte, ce décès familial, je ne suis pas abattu, mais choqué. J'ai trop
été abattu ces dernières semaines, j'ai trop pleuré. Je suis maintenant
très endurci, j'encaisserai toutes épreuves. Je resterai calme, même si
je serai émotif jeudi à l'enterrement de mon cousin. Comme je le dis à
la Terre entière, j'ai vécu le pire, qu'est-ce qu'il peut m'arriver
d'encore pire. Journal, je t'ai caché que Virginie a fait une tentative
de suicide, une TS, comme elle dit, le 4 avril dernier. Que je suis
resté 14 heures à me demander si elle serait morte dans mes bras quand
je me réveillerai le lendemain. Elle avait pris des médicaments. Ce fut
un traumatisme. Je pensais que ce traumatisme quasiment encré à vie
dans mon esprit, mais je suis guéri.
Un poème, sur ma guérison. J'en ai écrit 3 autres depuis vendredi. J'ai
travaillé hier jusqu'à 2 heures du matin. J'ai fait 8 pages concernant
mes poèmes. J'ai passé un bon dimanche avec Sylvie, David et sa copine.
Nous sommes allés à une brocante, sur les terres de Sylvie : 11 singles
vinyles, 2 albums, une cassette audio, et un livre de Hank,
Hollywood, qui se trouve être le
scénario de
Barfly. Sylvie a
apprécié David. Quand mes amis se rencontrent, cela se passe toujours
bien.
Je me suis plongé dimanche soir dans les photos de famille, pour mon
site. Ça me fait toujours du bien, en écoutant en plus les singles
achetés l'après-midi. Je me sentais vraiment bien. J'ai vu Jacky, sa
photo de mariage. Sans me douter de ce qui c'est passé aujourd'hui.
J'aurai été différent si j'avais grandi avec des cousins de mon âge.
J'ai trouvé sur ces photos, qu'on était tous beaux dans ma famille.
Penser à fleurir la tombe de mes grands-parents. Peur de devenir
narcissique.
Oui, ce soir j'ai vraiment rangé le livre
Virginie. Le fiasco de l'équipe de
France de football est… relatif. Maintenant, les mots me manquent…
Juin (13). Ce fut plus dur que
je ne l'avais imaginé. J'ai pris conscience de l'immensité du deuil en
voyant courir vers nous, moi et ma famille, Elodie et Dorianne, criant,
pleurant. Mes seuls mots ont été "dégueulasse, c'est dégueulasse". Rien
d'autres ne pouvait sortir de ma bouche. Si, que Jacky les aimera
toujours. Leur chagrin était plus grand que tout, il m'a envahi. Que
faire sinon pleurer, les serrer, essayer de leur faire sentir que je
comprends, que je suis avec elles. Oui, c'est la chose la plus
dégueulasse à ma connaissance. Le plus grand deuil de ma vie. Je
relativise encore plus, même ce qui m'aidait à relativiser. La douleur
d'Elodie et Dorianne est trop immense. Tout ça est trop fort. On a tous
pleurer pendant la messe. Que leur dire en les quittant le soir,
qu'elles sont courageuses, fortes, qu'il faut maintenant se battre pour
Jacky.
J'aurais voulu revoir mes cousins et cousines dans d'autres
circonstances. J'ai mis au courant de mes projets Patrick. Il est aussi
touché que moi par la perte de notre cousin.
Juin (14). J'ai revu Patrick ce
soir. Il a lu mon recueil de poèmes. Il m'encourage, me donne des
pistes. Il m'aidera peut-être aussi dans ma recherche d'emploi sur
Paris. Car c'est une évidence que je dois partir à Paris, pour réussir.
A la terrasse d'un café en face du château de LC, nous avons remonté le
temps…
Juin (15). J'ai appelé Patrick
pour lui dire que je m'associe à son idée, très belle, pour Elodie et
Dorianne. Je vais écrire deux poèmes. Il faut que cela soit les deux
plus beaux que je n'ai jamais écris. Et ils resteront exclusivement
pour elles.
Juin (17). La bouquiniste de LC
a lu mon recueil. Que du bien… La chaleur est étouffante depuis
mercredi.
Juin (18). Douce reprise de mes
activités. Achevée, la page roman photo de mon site. Toujours pas écris
les poèmes pour Elodie et Dorianne. Je dois corriger mon recueil avant
de l'envoyer à Patrick, en plusieurs exemplaires. Il connaît du monde…
Une semaine déjà…
Juin (19). Je connais
maintenant mes deux témoins pour mon mariage. Peut-être même les deux
prénoms de mes deux enfants.
Juin (22). Nous sommes vraiment
gâtés à LC. En une semaine, trois fêtes sympas, avec du monde, une
ambiance familiale. Après le festival celtique de Saint-Laurent, la
fête de la musique hier soir à LC a été bien. Énormément de monde dans
les rues du centre. Une centaine de personne à la terrasse du Central
bar. On se serait cru dans une grande ville. Bien discuté avec Nando.
Ce soir aussi. Pour le second samedi de suite, nous sommes allés manger
des pizzas au lac de la planchette, avec Pol et Elodie. Il y avait
aussi Cécile. Un endroit reposant, plein de souvenirs. Ce soir, la fête
était les feux de la Saint-Jean sur la montagne de Dun. Nous avions
récupéré Sylvie et son fils. Magnifique ! Nous avons fini
tranquillement chez Sylvie.
Juin (24). Un peu déçu par
l'expo hier à Chatenay. J'ai commencé et bien avancé dans les pages
"écritures" et "musique" de mon site.
Juin (28). Avant hier, j'ai
écrit le prologue de mon recueil de poèmes. Je travaille comme un fou
tous les soirs, jusqu'à 1 heure du matin sur ce site. Un long week-end
de trois jours s'annonce. Je vais faire le plein d'énergie, encore
essayer de transmettre ma positivité à mes amis.
Juillet (6). Malade cette
semaine, arrêté hier et aujourd'hui. Je n'ai travaillé que sur mon
site. Je n'ai toujours pas écrit les poèmes, ni corrigé le recueil.
Juillet (8). J'ai écrit le
poème pour Elodie et Dorianne. Il n'y en a qu'un finalement, car
j'avais peur que l'un soit moins beau que l'autre. Il y avait Pierrette
ce week-end, et l'on a passé du bon temps chez Sylvie avec Pol et
Elodie. Je suis guéri.
Juillet (9). Je savais que tant
que je n'avais pas écrit le poème pour mes deux petites cousines, je ne
pouvais en écrire d'autres. J'en ai donc écris un autre ce soir, une
nouvelle vision.
Juillet (12). Je suis en
vacances pour une semaine, j'ai fini de corriger mon recueil, je l'ai
imprimé, je l'enverrai demain à Patrick. Je dois partir dans le sud,
voir ma famille, Avignon, Orange, Forcalquier, Montpellier. Mon site
sera fini quand je rentrerai. J'ai commencé hier la 40ème page, la note
de Kurt Cobain. Ce site prend beaucoup plus de temps que prévu.
Juillet (20). Durant cette
semaine, j'ai fait tout ce que j'avais programmé. Restauration
d'étagère, sport, prendre le temps de vivre, écouter des disques et
lire. Ecrire un peu. Je commence la rédaction d'une idée de livre, j'ai
fini la première correction du journal de 2001. J'ai écrit des pages
pour mon site. J'ai repoussé à la fin août mes vacances dans le sud.
J'ai vu cet après-midi en ville Dorianne et Elodie. Heureux de les voir
avec le sourire.
Juillet (21). Cette messe de
quarantaine fut dure.
Juillet (25). Je travaille
presque exclusivement sur mon site, mais j'ai écrit un flash ce soir.
Juillet (28). Je suis allé à la
première réunion des courses hippique de LC. J'ai beaucoup pensé à
Bukowski.
Un autre rêve.
Juillet (30). J'ai fini la
conception de mon site. J'ai du mal à le croire. Je reprends la
correction des journaux au 15 avril 1994. La soirée malienne avec Stéf
et Nat. Regrets. Une semaine après la mort de Kurt Cobain. Cette
semaine avait été longue et riche en événements.
Juillet (31). Mon site est
enfin en ligne. L'accouchement s'est bien passé grâce à Jean-Michel. Je
me sens mis à nu. Je vais maintenant me consacrer à la recherche d'un
nouvel emploi. J'ai vu une annonce pour un poste de journaliste. Mais
ce n'est pas pour le quotidien. Je téléphonerai demain à l'hebdomadaire.
Août (1er). Une vision et un
rêve. Me voilà à 32 poèmes depuis le début de l'année. Je ne peux
m'empêcher de compter, même si ça irrite Sylvie. L'inspiration n'est
jamais très loin, je suis rassuré. Par contre, rien de sûr pour le
poste de journaliste, je ne sais toujours pas où c'est.
Août (3). J'ai reçu une carte
postale de Pierrette. De Sousse. Elle rentre lundi. Je ne sais pas si
je la verrai samedi prochain. Avec Sylvie, nous allons peut-être en
méditation à Taizé. Je vais à Paris pour le 16 août.
Août (4). Deux visions.
Exposition sur Klimt à Paray. J'ai retrouvé la capacité à méditer. Fête
sympathique le soir à Oyé. Que j'aime ces dimanches soirs de fêtes
estivales !
Août (6). J'ai commencé à
travailler sur le référencement de mon site, à penser aux mots clés et
au résumé de chaque page.
Août (13). J'ai pris ce matin
mon billet de train pour Paris. Un an déjà, ce Paris été 2001, Lola… Le
programme de mes vacances se dessine peu à peu. Ça commence demain.
Août (20). Mon séjour à Paris a
pris fin hier. Productif, huit poèmes. Même inspiration dans les mêmes
lieux comme Notre-Dame, le Père Lachaise, le café de l'Hôtel de Ville,
le train… Je sens le besoin d'approfondir la méditation à Taizé, dès
que le temps sera un peu plus clément. J'ai passé du bon temps avec
Patrick et ses amis. Peut-être aurais-je des possibilités de travail
sur Paris, je dois revenir fin septembre.
Août (27). L'inspiration ne
fléchit pas. Deux nouveaux poèmes écris chez Sylvie. Elle est ma grande
sœur.
Août (28). Un nouveau poème. Il
y en a déjà 47 pour le second recueil.
Septembre (5). Mon déménagement
se poursuit, progressivement mon logement se vide. Je me rends compte
qu'il n'est pas plus mal ainsi. Si je devais déménager, je crois bien
que j'emmènerai beaucoup moins d'affaires, et plus de mobilier moderne.
Le minimum et ce qui prends le moins de place.
Mon esprit commence à se tourner vers l'anniversaire de Sylvie, samedi.
Les cadeaux sont déjà faits, en concertation avec Elodie, Pierrette et
Pol. La situation du FC Gueugnon devient préoccupante, six matches et
autant de défaite. J'irai au prochain match mercredi prochain.
Septembre (27). Trois semaines
que je t'ai laissé sans nouvelles. Comme l'an dernier lors des voyages
à Paris, une cassure était nécessaire. Je m'étais arrêté à l'excitation
que me provoqué l'anniversaire de Sylvie. J'ai rencontré M. Une très
bonne soirée, une très belle nuit. La plus belle, jusqu'à la seconde
avec elle, samedi dernier. Elle est la personne que je devais
rencontrer. Elle est assez forte pour accepter mes faiblesses, elle est
douce, câline, elle accepte toute mon affection… J'ai eu du mal à
réaliser. Maintenant, je réalise que je ne suis pas totalement guéri de
Virginie, je bloque sur beaucoup de choses. J'ai été violé
psychologiquement. J'ai du mal à dire des choses à M. Je sais pourtant
que mes réactions n'ont pas lieu d'être, car elle est tout le contraire
de ce que j'avais connu avant. Elle respire la vie.
Le 9 septembre, Nando est devenu papa, puis, une heure après, je
recevais un message très tendre de M. J'ai écrit 3 nouveaux poèmes,
j'ai sérieusement commencé ma recherche concernant un nouvel emploi.
Sur Paris ou sur Lyon. M habite justement à 15 minutes de Lyon. Mais,
je ne peux pas, en ce moment, faire de projet sentimental, même si je
ne demande que cela. Je ne demande qu'à aimer.
M est sportive, elle bouge beaucoup en ce moment. Elle fait de la
plongée, du bateau, elle a traversé la Méditerranée, elle est descendue
vers Marseille ce début de semaine. Puis aujourd'hui, elle a pris la
direction de Munich pour une semaine. Je la trouve aventurière, avec
admiration.
J'ai un bon jeu de carte, je dois maintenant m'occuper d'envoyer mon
recueil à des maisons d'éditions. Côté musique, Jean-Michel a bien
travaillé,
A secret to forget
a été sélectionné sur un site pour professionnel. Nous allons continuer
de travailler, à distance.